Interview exclusive avec Mohamed Mahfoudh Ould Ahmedou dit Ould Idoumou : «Nous étions les opprimés, nous n’étions pas fort heureusement, les oppresseurs»   
19/06/2007

Mohamed Mahfoudh Ould Ahmedou dit Ould Idoumou a été récemment acquitté par la cour criminelle de Nouakchott après deux années de détention, donc arbitraires. Deux années durant les quelles, il a goutté aux affres de la torture et de la privation de libertés. L’accusation formulée conte lui d’être l’Emir d’une organisation Salafiste: le «Groupe Islamique Mauritanien pour le Prêche et le Jihad» a volé en éclats.




 La cour criminelle l’a acquitté le 5 juin 2007. Il a retrouvé les siens après une terrible Ã©preuve. Ceux qui l’ont traîné dans un tel guêpier en répondront certainement devant la justice d’Allah. En répondront-ils devant la justice des hommes ? Rien n’est sur. 
Mais qui est-il d’abord ? Ould Idoumou est tout simplement un prodige. Natif de 1965, il a été élevé dans une maison de savoir et de piété. Il a appris dés son jeune age dans sa famille le Coran, les bases du Figh et de la langue Arabe. Puis il a rejoin la mahadra de Ten Mohamed où il récita le Coran, les poèmes d’ Â«Ibnou Acher» , «Al Akhdary», la vie du Prophète (PSL) avec « Ghourratt El Absar», la grammaire avec «Oubeidou Rabihi Â» et les «Mouallaghatt» ainsi que toutes les disciplines enseignées dans les Mahadras (écoles coraniques).
Ould Idoumou intégra l’enseignement officiel en 1980, il participa directement au concours d’entrée en 6ème et passe l’examen. Néanmoins, il reviendra à la Mahadra d’abord chez l’Imam Bouddah, puis la Mahadra de Mohamed Lighatha Ould Cheikh (au 5ème arrondissement), où il a appris «El Elvia», les modes de lecture, puis le «Rissala de Abizeid Â» dans le Figh Malékite. Il est revenu ensuite à l’enseignement officiel en participant au Bacchalauréat en 1984 et il a réussi encore une fois à l’examen ! un prodige disions-nous ! Il obtiendra une bourse à l’ISERI au sein duquel il poursuivra ses études quatre années durant et duquel il est sorti en 1989 comme professeur d’Arabe et d’instruction religieuse. Après Nouadhibou, il a enseigné à Atar, Ouad Naga, puis Nouakchott. A son arrestation en avril, 2005, il enseignait au lycée commercial de Nouakchott. Nous l’avons rencontré pour vous dans sa modeste demeure sise à Dar Naim. Il a accepté de répondre aux questions de «Tahalil Hebdo».


 


Tahalil Hebdo : Vous venez d’être acquitté par la Cour criminelle de Nouakchott après avoir été détenu plus de deux ans sur la base d’accusations que vous êtes l’ Â«Emir du Groupe Islamique Mauritanien pour la Prêche et le Jihad» que la police accuse d’entretenir des liens avec des organisations jihadistes . Que ressentez-vous après avoir été lavé de ces accusations. Que ressentez vous après avoir été maltraité et privé deux années durant de votre liberté ?


Mohamed Mahfoudh Ould Ahmedou dit Ould Idoumou : Avant tout ; je voudrais saluer ici l’équité du président de la cour criminelle et des ses assesseurs. Je remercie également tous ceux qui nous ont soutenu dans cette épreuve difficile, notamment le collectif des avocats avec à leur tête le bâtonnier Ahmed Ould Youssouf Ould Cheikh Sidiya ainsi que Me Fatimatta Mbaye, Monsieur Boubacar Ould Messaoud, l’Observatoire mauritanien des droits de l’homme, Monsieur Beddy Ould Ebnou, l’organisation « Partisans de la liberté», la croix rouge internationale à Nouakchott, Mme Thereza, Docteur Abdallah Oud Horma et la presse indépendante. Au sujet de mon sentiment je dis que c’est celui de toute personne ayant souffert d’une double injustice. Sur le plan corporel et moral avec des fausses accusations, la diabolisation, la torture et de la détention injustifiée sans jugement, en l’absence de la fourniture du droit aux soins et des médicaments. Et après tout cela, la cour criminelle est venue -Al hamdou li ALLAH – dire son dernier mot, en brisant l’injustice et en démontrant le mensonge des accusations. Tel est mon sentiment. Le verdict de la cour a été un acte de vérité qui a noyé le faux que la police avait diffusé dans la presse durant ces dernières années. Le procès a révélé que toutes les accusations étaient sans fondement et relevaient de mensonge de la police politique et de son imagination. Malgré toute cette injustice flagrante et la diabolisation dont j’ai été victime de la part de la police politique, je ne ressens aucune haine. Mais j’estime que c’est une question qui doit être poursuivie pour que les Mauritaniens cessent d’être victimes de ce genre de pratiques. J’ai chargé à cet effet, un groupe d’avocats de suivre cette question au niveau de la justice.


TH : Est-il vrai que le Salafisme a un programmé politique simple : imposer le Hijab aux femmes et tuer le maximum d’occidentaux ?


MMOA dit Ould Idoumou : Je tiens d’abord à préciser que je ne me suis jamais présenté comme salafiste dans toute ma vie. Et je n’ai jamais adhéré au salafisme. Mon appartenance va uniquement Ã  la Oumma Islamique, c’est cette appartenance que je revendique.
Suivant le sens que j’ai compris à travers les média, le concept «salafiste» dégage plusieurs utilisations et significations selon les utilisateurs et selon qui est taxé d’être tel. Je ne me sens pas interpellé par les accusations formulées contre le salafisme. Je dis seulement qu’il ne faut pas mélanger entre les actes religieux et individuels. Les premiers se basent sur des textes (Saint Coran et la Sunna) spécifiés d’ailleurs par les Ulémas dans toutes époques. Selon ma modeste connaissance, il n’y a pas de contrainte en Islam. Cette religion se fonde sur la conviction individuelle. Dès lors que le musulman accepte la primauté d’Allah, l’Islam comme religion et Mohamed (PSL) comme Prophète, il s’engage ainsi sur une base individuelle à respecter les obligations religieuses.
Vous avez demandé si notre objectif est de tuer le maximum d’occidentaux. Je vous dis que tel n’est pas notre objectif, ni celui de l’Islam. L’Islam interdit l’assassinat des innocents, des femmes et des enfants. Les textes et références historiques sont clairs là dessus. Notre objectif c’est de faire vivre les gens .Par contre, je dirais que c’est l’administration extrémiste des USA et ses alliés qui ciblent les musulmans et tuent le maximum de musulmans dans les pays qu’ils occupent présentement.


T.H : Les observateurs ont constaté qu’en 2003 des jeunes issus de la mouvance islamiste (Frères musulmans et Salafistes) ont commencé à intégrer des mouvements armés. Des jeunes issus du courant des «Frères Musulmans» avaient intégré les «Cavaliers du changement», d’autres issus du courant salafiste avaient intégré le «GSPC». S’agissait-il de directives de leurs organisations respectives ou d’actes individuels justifiés par le contexte politique de l’époque ?


MMOA dit Ould Idoumou : En ce qui me concerne, je n’ai pas fait ce genre de remarques. C’est à celui qui les a observé de leur trouver des explications. Ce que j’ai constaté et tel est le constat de tous, c’est que durant le règne du régime déchu, toutes les issues ont été fermées, il y avait la culture de la ségrégation entre les fils de ce pays, la confiscation des libertés des citoyens, l’ancien régime les a fait souffrir, il a entretenu la débauche. Tout cela a débouché sur un mécontentement général dans les milieux populaires mauritaniens. C’est ce qui a justifié l’émergence des «Cavaliers de changement Â». C’était une réaction à l’injustice croissante à telle enseigne qu’elle était devenue insupportable. C’est pour cela qu’il y a eu par la suite le changement du 03 août. Ses auteurs avaient déclaré que la Mauritanie était au bord d’un ravin.
Concernant l’adhésion de certains jeunes mauritaniens au GSPC algérien, je n’ai eu aucune source sauf les procès verbaux de la police politique et ses mensonges diffusés dans la presse. Et parce que j’ai souffert de l’injustice de cette police, je ne peux croire à ce qu’elle prétend, annonce ou déclare.


T.H : Mais on ne peut plus nier que des jeunes mauritaniens ont séjourné dans des camps du GSPC. Ils l’ont eux même déclaré sous la contrainte et en dehors de la contrainte, déclarant qu’ils voulaient seulement s’entraîner pour aller se battre sur les champs de bataille du jihad dans le monde islamique. Il y a aussi que le GSPC avait écrit sur son site internet le 6 juin 2005, avoir attaqué Lemgheiti pour venger ses frères arrêtés en Mauritanie…


MMOA dit Ould Idoumou : Personnellement, je ne connais personne qui est allé vers ce groupe dont vous avez parlé. Concernant l’attaque de Lemghetti, je l’ai fermement condamné à l’époque par communiqué quand j’étais en prison. C’est une opération qui a fait des victimes innocentes parmi les fils de ce pays. Vous pouvez consulter les journaux à l’époque pour lire ma condamnation de cette attaque qui a eu lieu deux mois après mon arrestation.
Concernant les déclarations que vous attribuez au GSPC comme quoi l’attaque a été organisée pour venger des détenus en Mauritanie, moi et tous ceux qui étaient détenus à l’époque avions condamné cette attaque et déclaré que nous n’acceptons pas ce genre d’actes et n’acceptons pas qu’il soit mené pour nous.


T.H : Selon la police vous avez déclaré que vous avez tenté vainement d’empêcher des jeunes de rejoindre les camps du GSPC, est-ce vrai ?


MMOA dit Ould Idoumou : Tous les contenus des procès verbaux de police quel qu’en soit la teneur ne signifient rien pour moi. Ils ne sont d’aucun apport sur mes convictions. Ma conviction est que je suis contre tout acte qui porte préjudice à la sécurité et à la stabilité de la Mauritanie quelque soit l’origine ou la nature de cet acte.


T.H : Justement les procès verbaux de police l’ont confirmé. Ils vous attribuent des propos comme quoi vous êtes contre toute atteinte à la sécurité de la Mauritanie et que vous êtes prêt à affronter tous les dangers qui guettent la sécurité et l’ordre public.


MMOA dit Ould Idoumou : Tous les propos qui m’ont été attribués par la police fussent-ils positifs ou négatifs ne sont pas de moi. Le jeu de la police, c’est de mélanger des propos positifs et négatifs pour faire croire en la crédibilité de ses procès verbaux.


T.H : Est-il vrai que vous avez bénéficié de soutiens financiers émanant d’organisations basées au Moyen Orient, soutiens que vous auriez utilisé dans des programmes éducatifs ?


MMOA dit Ould Idoumou : C’est un mensonge. Un mensonge.


T.H. : Toute la procédure établie par la police relevait donc de faux et de la préfabrication.


MMOA dit Ould Idoumou : Tout était faux.


T.H : Vous avez donc été maintenu deux ans en prison sur la base du faux et de la préfabrication ?


MMOA dit Ould Idoumou : Moi aussi, je me pose la même question et je me demande toujours : pourquoi ? Pourquoi ?


T.H : Comptez-vous engager une plainte contre la police ou l’Etat mauritanien?


MMOA dit Ould Idoumou : J’ai donné procuration à cet effet aux avocats.


T.H : Quelle est votre position par rapport à l’expérience démocratique mauritanienne ? Y percevez-vous un quelconque espoir ?


MMOA dit Ould Idoumou : Ce qui insuffle en moi l’espoir, ce sont les fils de ce pays qui sont sincères et attachés à leur pays. Concernant ce que vous qualifiez d’expérience démocratique, c’était une phase terrible de l’histoire de notre pays. Je ne comprends pas ce que vous voulez dire par expérience démocratique.


TH : L’expérience democtratique c’est une constitution, des élections, des institutions, une presse libre et un pluralisme politique et syndical…


MMOA dit Ould Idoumou : Où voulez vous en venir ?


TH : Nous voulons savoir, si vous avez par exemple, une alternative Ã  l’expérience démocratique ?


MMOA dit Ould Idoumou : L’essentiel ce ne sont pas les appellations et les formes. L’essentiel c’est l’impact que ressentira le citoyen en termes de prospérité économique, de justice d’égalité et de protection. Nous avons vécu des années durant sous la cacophonie, le brouhaha et l’applaudissement des parlements, du pluralisme alors que le niveau de vie du citoyen continuait à dégringoler, alors que les libertés étaient confisquées et que les citoyens étaient arrêtés, emprisonnés et libérés sans raisons. Les appellations dont vous avez parlé doivent apporter du concret dans la vie des gens, sinon elles restent des slogans qui masquent la dictature dans ses pires manifestations. Evidement je dis que nous nous attendons à voir du positif et que l’on ne manquera pas de le dire si c’est le cas.


TH : Existe-t-il un système politique meilleur que la démocratie ?


MMOA dit Ould Idoumou : Je ne suis pas un thericien, ni un politicien. Je suis un musulman modeste vivant comme tous mes compatriotes et souhaitant à mon pays la propsperité, le développement et la stabilité. Je sais que l’islam a apporté toutes les solutions qu peuvent rendre l’humanité heureuse. Songez un peu aux périodes glorieuses de l’Islam. Du temps du Khalife Omar Ibn Abdel Aziz, la propsperité a atteint un seuil à tel point qu’il était devenu impossible de trouver un preneur d’aumône. Les cadis restaient une année sans examiner un litige parce que nul ne commettait d’injustice à l’égard d’autrui. Ce modèle reflète la grande justice de l’Islam qui a inspiré plus tard l’Occident et lui a permis de sortir des ténèbres. Ceci confirme que le système islamique est le meilleur au monde .


TH : Quelles solutions possibles pouvant garantir une cohabitation pacifique et mutuellement avantageuse entre les gouvernements du monde musulmans et les mouvements islamistes ?


MMOA dit Ould Idoumou : Avec la justice, comme ALLAH l’a recommandé. Loin de toute parodie de justice. Dans le cadre de la vraie justice, chacun aura ses droits.


TH : Le droit moderne peut-il être juste, ou faut-il appliquer la Charia pour qu’il puisse y avoir justice ?


MMOA dit  Ould Idoumou : La justice c’est des valeurs. L’Etat impie peut être juste. Vous vous rappelez sans doute que le Prophète (PSL) quand il a été victime des harcèlements de Qoraich à la Mecque, il avait ordonné à ses disciples d’émigrer vers l’Ethiopie dont le Roi, bien que non musulman , a été qualifié de juste par le prophète PSL.


TH : Parmi les courants islamistes mauritaniens il y en qui cherchent la participation politique à travers un parti. Il y en a par contre qui ne sont pas preneur de la participation au jeu politique et sont attachés à la création d’un «Emirat Islamique». Comment ces derniers peuvent- ils être inclus dans le jeu politique alors qu’ils ne s’y intéressent pas ?


MMOA dit Ould Idoumou : Posez cette question à ce genre de courants. Si vous voulez avoir mon point de vue sur la participation politique, je vous dis que j’estime qu’elle est le droit de tout un chacun. Je vous signale que je fus l’un des mandataires du parti OUMMA refusé par les autorités les années 90. J’au toujours participé aux enjeux politiques dans toutes les occasions suivant mes convictions.


TH : Quelle évaluation faites vous de l’évolution de la scène politique : un président élu, un parlement nouveau, un gouvernement neuf…


MMOA dit Ould Idoumou : L’essentiel ce n’est pas les slogans. Nous avons vécu sous les mêmes slogans sous le régime déchu. L’essentiel c’est qu’il ait justice. Nous attendrons. Le nouveau pouvoir est à ses débuts s’il agit bien on le dira, si ce n’est pas le cas, on le dira également.


TH : La secrétaire d’Etat adjointe chargée de l’Afrique au département d’Etat américain a évoqué la semaine dernière à Johannesburg l’éventualité de développement du jihad en Mauritanie Qu’en dites-vous ? 


MMOA dit Ould Idoumou : Ce genre de déclarations visent à influencer les esprits, à soulever des troubles et à perturber la paix civile dans les pays musulmans. En tant que mauritanien je sais que le peule Mauritanien est pacifique et j’exclus qu’il soit contaminé par ce phénomène.


TH : Le procès de jeunes mauritaniens dont deux sont accusés d’avoir participé directement à l’attaque de Lemgheiti est prévu dans quelques jours. Qu’attendez vous de ce procès ?


MMOA dit Ould Idoumou : Mon expérience avec les procès verbaux de la police politique et ses accusations me poussent à priori à estimer que leurs accusations sont infondées. Je continue personnellement à souffrir des mensonges et des accusations infondées qu’on a voulu me coller. A la prison on ne nous permettait pas de rencontrer le groupe de jeunes dont vous parlez . Mais je pense que la cour va être juste comme avec nous et la vérité triomphera.


TH : Quelle est votre position concernant les relations avec Israël ?


MMOA dit Ould Idoumou : Ce sont des relations inacceptables. Israël occupe le troisième lieu saint de l’Islam tuant femmes, enfants et vieillards et plaçant tout le peuple palestinien sous embargo et l’affamant.


TH : Que pensez de la nouvelle loi qui va criminaliser les pratiques esclavagistes en Mauritanie ?


MMOA dit Ould Idoumou : Je rejette tout acte proscrit par la religion. Il n’échappe à personne que la pratique de l’esclavage dans notre pays s’est basée historiquement sur une injustice flagrante laquelle doit être bannie et ses traces doivent être à jamais effacées.


TH : Le retour des mauritaniens déportés au Sénégal et au Mali ainsi que le règlement du passif humanitaire par lequel des centaines de mauritaniens avaient été tués durant la période d’exception sont envisagés . Qu’en dites vous ?
MMOA dit Ould Idoumou
 : Ce sont des citoyens musulmans qui ont été victimes d’une effroyable injustice. Ma position est que justice doit être rendue.


TH : Le jihad prend de l’ampleur dans les pays musulmans occupés tels l’Irak et l’Afghanistan. Comment trouvez vous les mouvements de résistance dans ces pays ?


MMOA dit Ould Idoumou : Dans toutes les Nations du monde la défense de soi, de son intégrité ainsi que la résistance à l’occupation sont un devoir. Notre sainte religion nous dicte de nous défendre contre les envahisseurs qui veulent pietinier nos valeurs.


TH : Des attentats meurtriers ont secoué le mois dernier le Maroc et l’Algérie, deux pays musulmans, Comment les avez-vous ressenti ?


MMOA dit Ould Idoumou : Je condamne fermement ces attentats commis dans des pays musulmans et ne servant en dernier lieu que les intérêts des ennemis de l’Islam.


TH : Comment vous sentiez vous en prison ?


MMOA dit Ould Idoumou : C’est une longue et riche expérience dans laquelle il y avait l’agréable et le désagréable. Pour en parler il faut du temps. On était conscient que l’oppresseur allait perdre et que la victime allait en définitive gagner. Parfois, on nous empêchait même de manger durant trois jours. Parfois certains d’entre nous perdaient conaissance dans la prison à cause de la maladie. On savait que c’était une épreuve et que la justice viendra un jour. Parmi, nous il y a des prêcheurs des ulémas et des érudits et on avait demandé à ce que l’on nous permette d’enseigner et de conseiller les détenus de droit commun .On l’avait demandé au régisseur de la prison, puis au ministre de la justice Me Mahfoudh Ould Bettah mais il ne nous a pas répondu. Malgré tout, on a réussi à donner des cours aux détenus de droit commun à travers une fenêtre de quelques centimètres de dimensions. Cela a eu un énorme effet. Certains détenus ont commencé à prier et ont décidé de ne plus faire du mal à autrui. Des étrangers en détention au nombre de 20, se sont à l’occasion convertis à l’Islam avec nous. Notre foi en Allah nous beaucoup aidé en prison car nous étions les opprimés, nous n’étions pas fort heureusement, les oppresseurs.


Propos recueillis par Isselmou Ould Moustapha



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