L’ex-candidat malheureux à l’élection présidentielle, Ahmed Ould Daddah, a accusé lundi (21 mai) d’anciens membres de la junte ayant cédé le pouvoir en mars dernier de jouer "un rôle encore prépondérant dans la vie politique" en Mauritanie. "Des éléments de l’ancien Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD) jouent encore un rôle prépondérant dans la vie politique du pays, notamment dans les nominations aux postes importants et dans les décisions qui sont du ressort du président de la République", a déclaré M. Ould Daddah, leader du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), lors d’une conférence de presse à Nouakchott.
"Cette situation est inacceptable et constitue une atteinte à la Constitution et aux traditions démocratiques. C’est un amalgame auquel nous souhaitons qu’il soit mis fin rapidement", a ajouté M. Ould Daddah, battu au second tour de la présidentielle le 25 mars par Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Le CMJD a quitté le pouvoir après l’élection de M. Ould Cheikh Abdallahi, après une transition entamée deux ans auparavant, en août 2005, avec le renversement du président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya. Ahmed Ould Daddah a également critiqué "le rendement du gouvernement" du Premier ministre Zeine Ould Zeidane, un de ses rivaux au premier tour de la présidentielle qui, selon lui, "manque d’initiative, de force et de célérité dans l’action" face aux problèmes sociaux. M. Ould Zeidane, arrivé 3ème à l’issue du premier scrutin, avait soutenu le candidat Sidi Ould Cheikh Abdellahi, obtenant en retour le poste de Premier ministre après l’élection du chef de l’Etat. Le gouvernement de M. Ould Zeidane, formé fin avril, est confronté à des problèmes sociaux comme le renchérissement des prix des matières de base ainsi que de sévères coupures d’eau et d’électricité à Nouakchott et "face auxquels il demeure impuissant", a dénoncé l’ex-opposant. M. Ould Daddah, qui commentait les décision d’une réunion du bureau national du RFD, a enfin mis en garde contre les risques de famine en milieu rural, et demandé une "gestion rigoureuse des ressources nationales" pour y faire face. (AFP)
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