Qu’attend-on de la Mauritanie, au Mali ?   
12/03/2013

Les chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest affluent ces jours-ci à Nouakchott.
Après le président nigérien Mouhamadou Issoufou qui était l’hôte du président Mohamed Ould Abdel Aziz les 3 et 4 mars dernier, c’était le tour du président malien intérimaire...



...Dioncounda TraorĂ©;  venu  dimanche 10 mars Ă  Nouakchott  Ă  la tĂŞte d’une importante dĂ©lĂ©gation pour une visite de travail et d’amitiĂ© de deux jours en Mauritanie.

Le prĂ©sident tchadien Idriss Deby  est Ă©galement attendu Ă  Nouakchott dans les jours qui suivent,  a-t-on appris de source bien informĂ©e. Et juste  après le prĂ©sident Deby,  c’est la France qui sera Ă  Nouakchott avec une visite, soit  du prĂ©sident François Hollande ou du chef de sa diplomatie: Laurent Fabius.
Un grand  intĂ©rĂŞt est manifestĂ© pour  la Mauritanie avec  toutes ses visites en rapport certainement avec la situation qui prĂ©vaut au Mali. Ce pays qui a  connu une rĂ©volution populaire en 1991 et deux alternances pacifiques avant de sombrer dĂ©but 2012 dans un semi-chaos Ă  cause  de la mollesse de ses dirigeants,  leur cohabitation avec le terrorisme,  les questions identitaires non rĂ©solues,  la gabegie, les atteintes aux droits de l’homme et finalement  l’intervention Ă©trangère pour restaurer un simulacre de souverainetĂ© intĂ©rieure.  Mais que peut-on attendre de la Mauritanie? Il est difficile de lui demander  par exemple de se battre  cĂ´te-Ă -cĂ´te avec une armĂ©e malienne dont les penchants racistes ont emportĂ© la vie Ă  une dizaine de Mauritaniens Ă  Diabali ;  ou de vouloir   qu’elle engage  ses troupes d’élite ou son aviation militaire  très loin de ses frontières, notamment dans l’Adrar des Ifoghas pour compenser  l’hĂ©catombe enregistrĂ©e  dans les forces tchadiennes et empĂŞcher celle que pourront subir les «FS» françaises.
Il est illogique de demander Ă  notre pays  de  prendre la relève du contingent français dont le retrait est prĂ©vu Ă  partir d’Avril 2013, Ă  un moment oĂą le terrorisme n’aura pas Ă©tĂ© complètement vaincu,  oĂą la crise institutionnelle du Mali n’aura pas Ă©tĂ© apurĂ©e par les urnes et oĂą la problĂ©matique de la cohabitation intercommunautaire restera ce qu’elle a toujours Ă©tĂ© avec des moments de rĂ©pit , puis des  flambĂ©es engendrant des souffrances et rejetant  des centaines de milliers de Maliens, principalement teint clair, comme refugiĂ©s en dehors de leur pays. 
Aujourd’hui, la situation pourra ĂŞtre perçue -l’optimisme aidant-  sous de meilleurs auspices.
La France a chassĂ© les islamistes radicaux des villes du Nord-Mali, une mission militaire EuropĂ©enne  forme l’armĂ©e malienne (qui n’a jamais manquĂ© de formations ni d’équipements) ,  la CEDEAO dĂ©ploie  aux forceps ses troupes  et l’ONU envisage de les  transformer  en force de maintien de la paix. 
Maintenir la paix ? Ceci  suppose un gouvernement lĂ©gitime au Mali,  la neutralisation des dernières poches du terrorisme et surtout un climat favorable au dialogue  et Ă  la rĂ©conciliation entre Maliens, prĂ©lude  au retour des centaines de milliers de refugiĂ©s afin  qu’ils participent,  eux aussi, aux Ă©lections envisagĂ©es en juillet sous la supervision de la communautĂ© internationale.
Par la suite,  il faudra Ă©viter les calmants et   songer Ă  une stabilisation sur le long terme. 
Des missions exaltantes dans lesquelles  la Mauritanie,  forte  de sa riche  expĂ©rience et de sa position d’acteur-clĂ© sans quelconque complexe,   peut apporter de  prĂ©cieux concours tant sur les plans politique que  militaire. Le Mali le mĂ©rite.
IOM


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