Zaza Production organise le Festival Assalamalekoum   
24/06/2012

La 5ème édition du festival international «Assalamalekoum » a démarré depuis le 21 juin à l’Institut Français de Mauritanie. Cette année, ce festival a été ouvert par la fête de la musique qui a vu la prestation des artistes comme Walfadjri, Deaf Drums and Dance (3D)...



...Ziza, le lauréat de Assalamalekou découverte, les artistes de l’école des sourds de Nouakchott pour ne citer que ceux-là. Des artistes de renommée internationale comme Médine de France et Malikah du Liban sont présents au festival.
L’ouverture de la 5ème édition du festival Assalamalekoum international s’est déroulée dans une très bonne ambiance avec des artistes connus qui ont fourni de belles prestations. Pour donner la musique plus en valeur, la fête de la musique célébrée le 21 juin s’est associée au festival. Les artistes et les mélomanes ont partagé ces moments de joie à l’occasion de ce concert qui a ouvert le festival.
Pour M. Janis Bourdais, directeur adjoint de l’IFM, « la musique est aujourd’hui l’un des arts les plus universels, les plus partagés ». Il a qualifié la musique de « force inépuisable de réinvention » mais aussi elle crée des « moments de paix et de joie ».
Au festival, il dira tout simplement, que ce n’est pas une occasion privilégiée pour les concerts mais c’est également de «l’humanisme, de l’éducation, du social et beaucoup de bonheur ».
Pour sa part, Kane Elimane dit Monza, promoteur du festival, a rendu un hommage mérité à Dimi Mint Aba et le danseur Taleb Usher (break dance) qui ont marqué la musique mauritanienne. Il a également rendu hommage aux martyrs de 89 et ceux tombés en défendant les valeurs démocratiques, allusion faite à la lutte de Touche pas à ma nationalité (TPMN). Ce rendez-vous musical a permis à beaucoup d’artistes aux talents cachés de se reproduire face à un public venu très nombreux répondre à l’appel de Monza. C’est le moment de souligner la forte affluence constatée lors de cette 5ème édition qui a vu l’IFM refuser du monde le jour de l’ouverture faite à guichet fermé. C’est dire que le festival Assalamalekoum est devenu aujourd’hui une réalité et un évènement incontournable en Mauritanie.
C’est pourquoi, le festival de cette année a mobilisé des partenaires comme la Communauté Urbaine de Nouakchott, la Région-Ile-de France et l’Institut Français de Mauritanie qui ont bien voulu soutenir la manifestation. C’est le lieu ici d’évoquer le soutien permanent de la Communauté Urbaine de Nouakchott aux artistes et aux évènements culturels du genre.

Les artistes parlent …

En guise de débriefing, Monza et compagnie ont organisé ce 24 juin, une conférence de presse à la Communauté Urbaine de Nouakchott (CUN). Une occasion pour les artistes invités, notamment Medine du Groupe Tiers-Monde de France et Malikah du Liban de livrer leurs impressions sur le hip hop et son adaptation au contexte de l’heure.
C’est d’abord Ahmed Ould Hamza, Président de la CUN, d’ouvrir la conférence de presse en remerciant à tous ceux qui ont bien voulu apporter leur soutien aux artistes et à l’évènement en cours.
En prenant la parole, Monza s’est appesanti sur certains désagréments. Il s’agit de la police, toujours elle, qui s’est tristement distinguée lors du concert. Comme d’habitude, elle est revenue à sa routine de malmener les gens et même ceux qui ont eu la responsabilité d’organiser l’évènement. Monza. Lui, a été physiquement agressé par un élément de la police trop zélé. La brutalité était telle que Monza n’a pas passé sous silence. « C’est une situation que nous déplorons mais nous n’allons pas faire le procès de la police » soutient Tandian, conseiller du Président de la CUN. Mieux, « nous appelons à la compréhension de tous les acteurs qui prennent part à l’évènement » lance-t-il avant de demander aux artistes de « conscientiser » tous les acteurs prenants part au festival. Toutefois, «Nous saluons l’évolution du festival qui a fait du progrès».
L’organisateur du festival a apprécié le travail de la presse et le soutien de la CUN et de l’IFM qui ont permis à Assalamalekoum «d’arriver là où il est aujourd’hui ». Il a annoncé le concert au stade du Ksar prévu le 29 juin qui permettra de répondre aux sollicitations des jeunes qui sont très intéressés par le festival. Ce qui fera dire à Monza, que Assalamalekoun est parvenu «à matérialiser un travail, un rêve tout en s’améliorant».
Interpellée par un confrère sur la situation qu’elle vit dans son pays en tant que femme rappeur, Malikah a indiqué qu’elle était « mal vue » au départ pour la simple raison qu’elle a choisi le hip hop et non pour le fait d’être femme. « Le Hezbollah ne me fait pas peur, je crois qu’il est quelque part positif » soutient-elle. Pour Malikah, le rap arabe se singularise par sa pureté et son utilisation des instruments traditionnels. « On éduque les gens et on essaie de les libérer par rapport à certaines réalités. On essaie en tout cas de positiver la vie surtout par rapport aux guerres civiles » martèle-t-elle. Et son confrère Médine de rebondir. « Je m’inscris dans une catégorie de rappeurs qui ont toujours revendiqué quelque chose de positive ». Le français dit être parmi les rappeurs conscients, qui élèvent le débat où l’on voit les signaux positifs. « Le costume de rappeur conscient me va très bien » dira-t-il tout souriant. « Nous arrivons à influencer les gens par une prise de conscience généralisée » dixit Médine. Par exemple, le rappeur français dit qu’en écoutant le hip hop, « vous allez aimer l’Islam, car l’islam c’est le message de paix, c’est le respect de l’autre », a-t-il soutenu eu égard à la position de la France sur l’Islam perçue comme un facteur identitaire négatif et partant, un élément d’exclusion. « Je regrette que cela soit perçue dans ce sens. Nous travaillons à conscientiser le monde pour positiver cette négation de l’Islam » a-t-il indiqué.
La 5ème édition du festival Assalamalekoum s’est imposée comme un rythme, une culture entière qui représente tout un mouvement qui affirme son existence et sa force. Cette vision est une motivation pour affirmer le hip hop en Mauritanie, soutient Monza qui a indiqué que la particularité de cette édition, c’est « l’ouverture, l’innovation vers d’autres artistes qui ne sont pas du hip hop ». En outre, il faut souligner que le festival a organisé des ateliers de presse pour le renforcement des capacités des journalistes pour l’utilisation des outils de communication.
Ibou Badiane


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