L’ex-président Ely se défend et contre-attaque sur Radio MFM   
03/06/2012

L’ex-président Ely Ould Mohamed Vall, invité du programme «Opinion Publique» de la radio privée "Mauritanid MFM" l’après-midi du 2 juin a répondu aux questions-assaut des journalistes (Tah, Moctar Salem et Veten) défendant son bilan, réagissant...



...aux campagnes dont il a été la cible ces dernières années; et contre-attaquant, parfois, avec véhémence.

Réfutant que soit présentée comme "tribale" la grande réception organisée chez lui la soirée du 30 mai et défiant quiconque de prouver qu’il eut à accorder une faveur à sa tribu , Ely Ould Mohamed Vall a indiqué qu’il ne cherche pas le pouvoir, mais plutôt le changement, à travers le retour à la normalité démocratique et la fin de la situation consécutive , dit-il, à la "rébellion" (du 6 Aout 2008) avec le départ de Mohamed Ould Abdel Aziz . Ceci pour éviter des perspectives similaires, affirme-t-il, aux expériences qui se sont produites en Cote d’ivoire, au Mali ou en Guinée Bissau.
Ould Mohamed Vall s’est défendu des accusations formulées contre sa gestion de la Direction Générale de la Sureté Nationale (DGSN) et de la transition militaire 2005-2007, notamment sur les plans politique et financier.
Sur les 400 millions déclarés -par l’actuel Mohamed Ould Abdel Aziz lors d’un discours tenu à Akjoujt en 2009- volatilisés durant la première transition, l’ancien président a choisi la dérision, en exprimant son étonnement de pouvoir détourner un montant "équivalent à la moitié du budget de l’Etat", soulignant que «certains» ont apparemment des problèmes avec les chiffres.
« Ma mission était d’orienter, diriger et contrôler, il ne me revenait guère de jouer le rôle de percepteur ou de caissier Â» a-t-il dit, affirmant avoir au contraire, laissé des fonds de plus 100 millions de dollars dans les comptes de l’Etat à son départ, des réserves «pillées» par la suite, annonce-t-il, comme le sont présentement les fonds publics.
Revenant sur les affaires dite de Woodside et de Chinguitel, Ely Ould Mohamed Vall a indiqué que les membres des commissions spéciales qui ont supervisé ces opérations sont encore là, et peuvent attester qu’à aucun moment il n’a influencé leurs décisions ou en a personnellement tiré profit.

«Les chèques relatifs au bonus accordé par Woodside (après l’arbitrage international sur les avenants controversés) ainsi que celui de la licence de Chinguitel ont été versés dans les comptes du trésor et leur traçabilité est possible», a-t-il affirmé.
Sur la rupture des relations diplomatiques avec Israël l’ancien président a martelé qu’elle a été décidée sur «ordre de Mouammar Khadafi» et qu’elle n’émanait nullement d’une décision souveraine, défendant à l’occasion, la philosophie au service de la paix sur laquelle les relations avec Israël avaient été au départ établies.

Et d’ajouter : «Khadafi m’a dit une fois, en Tunisie, que nos relations avec la Libye sont tributaires de la rupture de nos  relations avec Israël, je lui ai répondu que nous prenons nos décisions souverainement».
Défendant le refus d’autoriser un parti islamiste dans le contexte de 2006, l’ex-président a reconnu que les islamistes mauritaniens ont positivement évolué et sont devenus des acteurs politiques inspirant la confiance.
Abordant la question des déportations l’ex-président a indiqué que le rôle de la police qu’il dirigeait à l’époque s’était limité aux enquêtes sur la nationalité, encore disponibles, dans les archives. "Aucun citoyen mauritanien n’a été déporté par la police" a-t-il ajouté, renvoyant ainsi la balle vers d’autres structures étatiques engagées dans les expulsions decidées à l’époque suite aux évenements de 1989 entre la Mauritanie et le Sénégal qui avait maltraité et expulsé des dizaines de milliers de mauritaniens dont des sénégalais d’origine mauritanienne.

Concernant les exécutions extrajudiciaires il a déclaré avoir quitté le commandement militaire en 1985 et qu’il ne peut donc être tenu pour responsable de ce qui s’y est passé. "Au cours des enquêtes de police dont j’étais responsable, personne n’a été tuée. C’est dans les prisons, hors de mon autorité, que des personnes ont trouvé la mort", a-t-il indiqué.

 Ould Mohamed Vall a nié avoir eu l’intention en 2007, de rester au pouvoir avec le fameux vote blanc soulignant à l’occasion qu’il pouvait y rester s’il le désirait, car personne ne pouvait l’en empêcher. «De notables, des citoyens et des acteurs sont venus me dire que le CMJD ne peut quitter le pouvoir et abandonner la Mauritanie, je leur ai dit que nous partons et qu’ils doivent assumer leurs responsabilités en faisant leurs propres choix ou en rejetant (de manière constitutionnelle) les choix offerts. C’est tout ! Par la même occasion, j’ai affirmé dans un discours, que je ne me présenterai à aucune élection, qu’après l’élection présidentielle prévue» a-t-il dit.
Tout au long de l’émission, l’ex-président Ould Mohamed Vall qui a renoué avec la verve habituelle  (les Eund emma, tetevagham, et illihiyeuhiyeuhiyeu, en moins) alternait profession de foi, défense et contre-attaque éclair, faisant preuve d’esprit sportif avec les journalistes qui l’ont pas ménagé et qu’il n’a pas non plus ménagé.
IOM


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