En prévision des meetings que l’opposition mauritanienne envisage organiser les prochains jours, l’islam gouvernemental incarné par l’Union des Oulémas de Mauritanie est monté au créneau proposant un prêche unifié du vendredi (khotba) qui dénonce l’extrémisme...
...et appelle à l’obéissance des dirigeants.
La khotba met en garde contre tout soulèvement et qualifie de «pagaille» ce qui s’est passé dans le monde (allusion au printemps arabe).
La soirée du 5 janvier la Télévision de Mauritanie (TVM) a diffusé une émission ou deux religieux défendaient l’obéissance aux dirigeants et la soumission à celui qui parvient "à avoir le dessus et à dominer la communauté des musulmans" (meun isteutebeu lehou el eumr).
Le journaliste de TVM n’a pas demandé aux invités quelle sera leur attitude au cas où il arriverait par exemple que « Belmokhtar » parvienne "à avoir le dessus" chez nous ?
Sera-t-il un dirigeant (weliou el eumri) auquel il va falloir obéir ?
Perspective non exclue. Car le vénérable Hamden Ould Dah a été très clair : «J’ai soutenu Ould Taya , ceux qui lui ont suivi et je soutiendrais, ceux qui suivront ». Parlait-t-il de l’après Aziz ? Si oui, quel courage ! L’un des faghihs de l’emission a défendu El Hajjaj Ibn Youssouf le sanguinaire gouverneur d’Irak durant la période omeyyade (661-758) qui avait crucifié Ibn Zoubeir (petit fils de Aboubecr Essidigh, premier Khalife rachidien) , pilonné la Sainte Kaaba, mis à mort des dizaines de milliers d’opposants dont le célèbre exégète Said Ibn Joubeir qui s’était pourtant soulevé contre un «prince des croyants» de l’époque.
L’histoire politique de l’islam n’aura pas été que soumission et obéissance, comme on a tenté de nous faire croire.
Il suffit de revister cette histoire surtout à partir de Othmane Ibn Affane, troisieme Khalife rachidien . Et par la suite, avec l’avênement des dynasties et des prêtoriens. IOM
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