Maroc: discussions et tensions pour la formation du prochain gouvernement    
01/12/2011

Nommé lundi premier ministre par le roi du Maroc, l’islamiste Abdelilah Benkirane, vainqueur des législatives du 25 novembre, s’attelle au difficile exercice des alliances pour former un gouvernement de coalition forcément hétéroclite. "Nous sommes en pleines...



...réunions pour la formation du prochain gouvernement", a déclaré mercredi à l’AFP Abdelilah Benkirane, le nouveau chef du gouvernement marocain et secrétaire général du Parti justice et développement (PJD) qui a remporté les législatives du 25 novembre avec 107 élus, soit 27% du parlement. "Nous ne pouvons pas conduire seuls le gouvernement. Nous allons donc nous allier avec d’autres partis", précise M. Benkirane dans un entretien mercredi au quotidien marocain Al-Massae. Aucun parti n’étant en mesure d’obtenir une majorité, à cause du système électoral, le parti du Premier ministre doit obligatoirement trouver des allliances avec d’autres formations. C’est la première fois qu’un islamiste est chargé de former le gouvernement dans le royaume chérifien, où le souverain conserve une influence prépondérante dans le processus politique. Dans ce contexte, la bataille des portefeuilles a bel et bien démarré dès mardi au sein des formations politiques prêtes à s’allier avec les islamistes, notamment l’Istiqlal, le parti du Premier ministre, et l’Union socialiste des forces populaires (USFP, coalition gouvernementale sortante). Ces deux partis sont réunis dans la "Koutla" une coalition de trois partis et membres de l’actuel gouvernement. M. Benkirane devrait s’allier à la "Koutla" pour gouverner, indique-t-on dans son entourage. Mais les choses paraissent plus compliquées que prévu. Multiples défis pour le prochain gouvernement "J’ignore si on participera au gouvernement. Il y a une forte tension entre les jeunes, favorables, et les dinosaures qui ne veulent pas céder", a déclaré à l’AFP Hassan Tariq, l’un des jeunes loups de l’USFP. "Notre conseil national va trancher sur la question de la participation lors de sa prochaine réunion samedi", selon M. Tariq. A l’intérieur de l’Istiqlal, le parti le plus ancien du Maroc, les tensions étaient moins fortes mais de nombreuses voix ont également appelé à une non alliance avec islamistes dont le parti sortirait perdant. Créée en 1992, la Koutla compte 117 députés, ce qui constitue un apport politique essentiel pour le PJD. Le principal atout du parti islamiste réside dans son côté neuf, ce qui lui a attiré beaucoup de voix aux élections face à des rivaux usés par le pouvoir. Le PJD """"tire sa popularité de son appel à la moralisation de la vie publique et du fait qu’il se trouve non compromis, jusqu’à présent, par la gestion des affaires publiques", a indiqué le prince Moulay Hicham, cousin du roi, favorable à une réforme profonde de la monarchie, dans une interview à l’hebdomdaire français Le Nouvel Observateur. Il n’empêche que de sérieux défis attendent le prochain gouvernement parmi lesquels le chômage très élevé parmi les jeunes, les inégalités et la corruption sur fond de grogne sociale. M. Benkirane a d’ailleurs tendu la main au Mouvement de contestation du 20 février - qui maintient la pression à travers des manifestations dans plusieurs villes du pays - en adoptant un ton plus conciliant à son égard. Le Mouvement regroupe des islamistes fondamentalistes (tolérés mais non reconnus) de l’association Al Adl Wal Ihsan (Justice et spirtualité), des jeunes indépendants et des petits partis de gauche. "Nous invitons nos frères d’Al Adl Wal Ihsan à revoir leur position de rupture à la lumière de la large victoire du PJD" aux élections, a proposé M. Benkirane, dans un discours prononcé après la victoire de son parti.


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