Obama pour un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967   
19/05/2011

Le président américain Barack Obama s’est prononcé pour la première fois jeudi en faveur d’un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967, au risque d’un choc frontal avec ses alliés israéliens à la veille d’une rencontre avec le Premier ministre...



...Benjamin Netanyahu. "Les frontières d’Israël et de la Palestine devraient être fondées sur les lignes de 1967 avec des échanges sur lesquels les deux parties seraient d’accord, afin d’établir des frontières sûres et reconnues pour les deux Etats", a déclaré M. Obama. "Le retrait complet et graduel des forces militaires israéliennes devrait être coordonné dans l’idée d’une responsabilité de la sécurité palestinienne dans un Etat souverain et non-militarisé", a encore dit le président des Etats-Unis lors d’un discours sur le Moyen-Orient au département d’Etat à Washington. Mais M. Netanyahu, attendu vendredi à la Maison Blanche, a immédiatement exclu que des "centres majeurs de population israélienne en Judée-Samarie (Cisjordanie) se retrouvent de l’autre côté de la frontière"""", allusion aux principaux blocs de colonies juives en Cisjordanie. Les Israéliens se prévalent d’une ancienne lettre du président américain George W. Bush en 2004 au Premier ministre israélien de l’époque Ariel Sharon, excluant un retour aux lignes d’armistice antérieures à la guerre de juin 1967, ce qui impliquerait un retrait israélien de toute la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées depuis. De nature à davantage plaire aux Israéliens, M. Obama a mis en garde les Palestiniens contre toutes tentatives d’"isoler symboliquement Israël aux Nations unies en septembre", qui "ne créeront pas un Etat indépendant". Alors que le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste Hamas ont engagé une réconciliation, M. Obama a aussi prévenu que "les Palestiniens ne parviendront pas à l’indépendance en niant le droit d’Israël à exister". Au moment même où M. Obama s’exprimait, une ONG révélait à Jérusalem qu’Israël avait approuvé la construction de 1.520 nouveaux logements dans deux quartiers de colonisation juive dans la partie orientale annexée de la Ville sainte. M. Obama a établi un lien entre le long conflit israélo-palestinien et les révoltes agitant le monde arabe, assurant qu’""""au moment où les habitants du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord se débarrassent des fardeaux du passé, les efforts pour parvenir à une paix durable (...) sont plus urgents que jamais". Dans ce discours très attendu, six mois après le début d’une vague de révoltes arabes, M. Obama a aussi promis un changement d’approche des Etats-Unis envers la région. Plaçant son administration du côté des manifestants, il a promis une aide économique aux pays s’engageant vers la démocratie, sur le modèle de l’assistance à la reconstruction de l’Europe de l’Est après la chute du Rideau de fer. M. Obama s’en est aussi pris au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et au président syrien Bachar al-Assad, tous deux auteurs de répressions sanglantes contre leurs peuples: "le président Assad est maintenant face à un choix. Il peut diriger la transition, ou s’écarter", a prévenu le président. Le dirigeant américain n’a pas pour autant ménagé ses alliés: à Bahreïn, un pays stratégique pour Washington, il a réclamé un "vrai dialogue" entre le pouvoir et l’opposition. Il a aussi exhorté le président yéménite Ali Abdallah Saleh à respecter ses engagements concernant la transition du pouvoir. Revenant sur la mort d’Oussama Ben Laden sous les balles d’un commando américain début mai, M. Obama a remarqué que les révoltes arabes semblaient, à ses yeux, tourner le dos à l’extrémisme. Selon lui, Ben Laden est "un meurtrier de masse", et dès avant sa mort, son réseau "perdait sa lutte... car l’immense majorité des gens ont vu que le massacre d’innocents ne répondait pas à leur quête d’une vie meilleure".

 


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