Immigration clandestine : Des africains meurent de faim et de soif sur la route vers l’Espagne   
11/08/2006

Seize africains qui tentaient de rallier clandestinement l’archipel espagnol des Canaries depuis le Sénégal sont morts de faim et de soif après s’être perdus en pleine mer.
Onze personnes sont décédées pendant la traversée qui s’est achevée mercredi 8 août au large des côtes mauritaniennes. Leurs corps ont été jetés par dessus bord par les autres passagers de la pirogue, qui contenait 97 migrants, a indiqué à l’Agence France Presse le directeur de la police de Nouadhibou , le Commissaire Yahfdhou Ould Amar, citant les témoignages des rescapés.



"Tous sont morts de faim et de soif, et tous ont continué à boire l’eau de mer pour survivre", a-t-il expliqué, précisant que "la plupart étaient de nationalité sénégalaise".
Les corps de deux autres personnes ont été retrouvés dans la pirogue mercredi par la police mauritanienne.
Trois survivants, transportés à l’hôpital de Nouadhibou, capitale économique de la Mauritanie, ont par ailleurs trouvé la mort en raison de leur état de faiblesse extrême, a encore rapporté m. Ould Amar.
Les rescapés ont raconté avoir quitté Dakar le 26 juillet. Au quatrième et huitième jour du voyage, les deux moteurs de l’embarcation sont successivement tombés en panne, et la pirogue surchargée a alors commencé à dériver.
Mercredi, après 14 jours de mer, l’embarcation a été repérée au large des côtes mauritaniennes par des pêcheurs locaux, qui l’ont tractée jusqu’au rivage avant d’alerter la police.
Les 81 passagers indemnes ont été transférés dans un camp d’accueil des candidats à l’émigration clandestine à Nouadhibou,.
Ils y ont été rejoints par 70 hommes, principalement des sénégalais, interceptés jeudi au large de Nouadhibou. Tous attendent leur rapatriement dans leurs pays respectifs.
Une opération de surveillance des côtes africaines, pilotée par l’agence européenne Frontex, et qui avait pris du retard, devait par ailleurs débuter vendredi 11 août au large de la Mauritanie et des îles du Cap vert, selon les autorités espagnoles.
Frontex doit déployer deux navires patrouilleurs italien et portugais, ainsi que deux avions de surveillance italien et finlandais, qui se joindront aux deux bateaux et deux hélicoptères espagnols déjà actifs au large de l’Afrique, selon le ministère espagnol de l’intérieur.
L’opération de "dissuasion" devrait durer au moins deux mois. Mais aucune confirmation officielle du début de l’opération n’a pu être obtenue vendredi.
L’archipel des Canaries, situé face aux côtes africaines, est devenu la destination principale de l’immigration clandestine par voie de mer en provenance d’Afrique subsaharienne depuis que les contrôles des côtes espagnoles et marocaines ont été renforcés.
Un nombre record de 15.500 émigrants sont arrivés par voie maritime aux canaries depuis janvier selon des données officielles, soit déjà beaucoup plus que le record de 9.929 arrivées enregistrées pour toute l’année 2002.
Au mois de mai, un navire parti du Sénégal avait été retrouvé à l’autre extrémité de l’atlantique, au large de l’île de la Barbade, face au Brésil, avec 11 émigrants africains morts en état de momification à son bord.
Selon un survivant, 36 autres migrants avaient péri et leurs corps jetés à la mer pendant cette traversée de quatre mois.


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