FFRIM: Le come back de Mohamed Salem Ould Boukhreiss    
18/05/2010

Le président de la fédération mauritanienne de football, Mohamed Salem Ould Boukhreiss qui a créé un vide autour de l’essentiel, malgré les espoirs suscités au lendemain de son élection à la tête de l’instance dirigeante du football national, reprend son bâton de pèlerin. Les piètres prestations de l’équipe nationale lors de la dernière campagne pour les éliminatoires...



...de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (Can) ont laissĂ© un goĂ»t amer sinon un très mauvais souvenir de son mandat. Aujourd’hui, Ă  la faveur des Ă©liminatoires pour la CAN 2012 qui sera co-organisĂ©e par le Gabon et la GuinĂ©e Equatoriale, Ould Boukhreiss revient pour moraliser les sportifs en leur demandant de se mobiliser autour de l’équipe nationale.

C’est Ă  l’occasion d’une confĂ©rence de presse organisĂ©e le 05 Mai dernier dans les locaux de la fĂ©dĂ©ration de football que le patron du football mauritanien a laissĂ© entendre que «l’équipe nationale est l’affaire de tous Â». Il s’agit pour Ould Boukhreiss de crĂ©er un Ă©lan de solidaritĂ© et de soutien tout azimut en faveur des Mourabitoune en perspective des Ă©liminatoires de la Can 2012. Faut-il rappeler Ă  notre cher PrĂ©sident que ce n’est nullement cette mobilisation qui manque Ă  l’équipe nationale mais plutĂ´t le sĂ©rieux et la franchise dans la gestion des hommes. Mieux, l’improvisation, la prĂ©cipitation et l’amateurisme, maux qui gangrènent notre sport roi sont des facteurs bloquants qui handicapent la bonne marche de notre football qui est très en retard par rapport Ă  celui du reste de l’Afrique.
Les Mauritaniens sont des gens amoureux et fidèles Ă  leur Ă©quipe nationale. Les techniciens ne manquent pas ainsi que le public sportifs. Quoi donc? Boukhreiss doit repenser Ă  redorer le blason de l’équipe nationale pour un vĂ©ritable envol. C’est vrai que l’Etat n’a pas jusqu’ici une rĂ©elle politique du football et un engagement ferme Ă  crĂ©er des conditions favorables Ă  l’émergence d’une Ă©quipe nationale digne de ce nom. Il n’a qu’une politique d’intention, insuffisant pour la relance du football mauritanien. Mais la faute, selon cet observateur, «est Ă  chercher du cĂ´tĂ© des dirigeants sportifs Â». Lesquels doivent se rĂ©unir autour de l’essentiel. Pour lui, comme dit l’adage, « il ne s’agit pas de donner ses bonnes intentions pour faire un bon poème Â». C’est de la cacophonie, dira-t-il.

Le ridicule ne tue pas

L’équipe nationale et les sportifs ont Ă©tĂ© sacrifiĂ©s Ă  un moment, la fĂ©dĂ©ration dĂ©laissĂ©e et abandonnĂ©e aux seuls fĂ©rus du sport roi qui n’ont qu’un interlocuteur que l’inamovible et coriace Massa Diarra et dans une moindre mesure, le Doyen Ndiouga Diop. Le prĂ©sident lui Ă©tait aux abonnĂ©s absents. Loin de son milieu « naturel Â» auquel on lui donnait une appartenance. Argument qui lui avait servi de campagne pour gagner le cĹ“ur et l’esprit du militant sportif. N’est-ce pas lui (Massa) qui a aidĂ© Ă  dĂ©canter la situation des clubs relĂ©guĂ©s suite au diffĂ©rend les ayant opposĂ© Ă  la fĂ©dĂ©ration de football par rapport au respect des cahiers de charges? Aujourd’hui, il semblerait que la politique a pris le dessus sur le prĂ©sident de la FFRIM. Si Ă  la faveur des Ă©liminatoires pour la Can, Ould Boukhreiss revient pour nous donner des leçons de morale concernant l’équipe nationale, c’est qu’en Mauritanie, le ridicule ne tue pas.
D’ailleurs, peut-on avoir une Ă©quipe nationale forte sans un championnat Ă©levĂ©, c’est-Ă -dire des clubs forts. Il faut une ossature qui ne peut ĂŞtre que les clubs qui constituent le rĂ©servoir essentiel pour alimenter l’équipe nationale sachant que le football mauritanien n’a pas de «vĂ©ritables professionnels Â» Ă©voluant Ă  l’étranger ou tout au moins des joueurs expatriĂ©s qui peuvent insuffler un Ă©lan nouveau Ă  notre football Ă  l’image de leurs homologue du continent. La bande Ă  Johan Langlet, les frères SidibĂ© et consort avec qui, tout un espoir Ă©tait permis, n’a pu emmener la Mauritanie dans le concert des nations de football. Loin d’être pessimiste, il sera difficile pour la Mauritanie, compte tenu de l’état actuel de l’équipe, de sortir en tĂŞte de son groupe composĂ© du Burkina Faso, de la Gambie et de la Namibie. Etre parmi les meilleurs deuxièmes, n’est pas aussi chose facile pour la Mauritanie.

L’espoir malgré tout

Le nouveau staff composĂ© de Birama Gaye, Moustapha Sall et Samba Diagne Gaye affĂ»tent leurs armes en direction de la campagne pour les Ă©liminatoires. Ils disent dĂ©tenir des arguments forts pour bâtir une Ă©quipe nationale forte et compĂ©titive. Pour ce faire, les joueurs expatriĂ©s sont dans leur viseur pour renforcer les locaux. Toutefois, Birama Gaye, le chef d’orchestre a demandĂ© Ă  ĂŞtre souverain dans le choix des joueurs. « Laissez-nous choisir les joueurs que nous croyons en mesure de rĂ©pondre Ă  nos choix tactiques Â» a laissĂ© entendre Birama Gaye pour qui, «il nous appartient de mettre en place une Ă©quipe immĂ©diatement compĂ©titive».
Sur la base des arguments des techniciens, l’espoir est donc permis en dépit des piètres prestations vécues ces dernières années lors des précédentes campagnes des éliminatoires. Toutefois, faut-il rappeler à nos techniciens que ce sont là quasiment les mêmes éléments ou les mêmes pratiques qui seront là. Pour l’heure, aucun nom de joueur expatrié n’a été révélé malgré les assurances données par Sall Moustapha. «Les joueurs expatriés encore en activité et utiles à l’équipe nationale sont bien ciblés» ajoutera-t-il aux arguments de son chef.

Des projets pour renforcer les infrastructures

A l’occasion de la mĂŞme confĂ©rence de presse, Mohamed Salem Ould Boukhreiss a dĂ©roulĂ© une multitude de projets pour renforcer les infrastructures sportives. Il s’agit notamment d’un nouveau projet de la Fifa intitulĂ© « Football for hope Â» octroyĂ© aux fĂ©dĂ©rations africaines pour la crĂ©ation d’écoles de football pour les jeunes, la construction d’un stade de 5000 places Ă  Nouadhibou, un stade de 20.000 places Ă  Nouakchott, la construction d’un parcourt sportifs auto-moto, une salle omnisport de 30.000 places, deux piscines olympiques, un complexe sportif, la rĂ©habilitation du centre national de formation des cadres de la jeunesse et des sports, de la maison de la culture et de la nouvelle maison des jeunes.
Des projets dont les appels d’offres ont été déjà lancés, à en croire Ould Boukhreiss, par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire. Si tous ces projets venaient à être réalisés, ce serait déjà des atouts pour notre jeune nation de football. Reste à savoir si tous ces espoirs ne s’amenuiseront pas comme les précédents.
Ibou Badiane


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