Le président de la fédération mauritanienne de football, Mohamed Salem Ould Boukhreiss qui a créé un vide autour de l’essentiel, malgré les espoirs suscités au lendemain de son élection à la tête de l’instance dirigeante du football national, reprend son bâton de pèlerin. Les piètres prestations de l’équipe nationale lors de la dernière campagne pour les éliminatoires...
...de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (Can) ont laissé un goût amer sinon un très mauvais souvenir de son mandat. Aujourd’hui, à la faveur des éliminatoires pour la CAN 2012 qui sera co-organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale, Ould Boukhreiss revient pour moraliser les sportifs en leur demandant de se mobiliser autour de l’équipe nationale.
C’est à l’occasion d’une conférence de presse organisée le 05 Mai dernier dans les locaux de la fédération de football que le patron du football mauritanien a laissé entendre que «l’équipe nationale est l’affaire de tous ». Il s’agit pour Ould Boukhreiss de créer un élan de solidarité et de soutien tout azimut en faveur des Mourabitoune en perspective des éliminatoires de la Can 2012. Faut-il rappeler à notre cher Président que ce n’est nullement cette mobilisation qui manque à l’équipe nationale mais plutôt le sérieux et la franchise dans la gestion des hommes. Mieux, l’improvisation, la précipitation et l’amateurisme, maux qui gangrènent notre sport roi sont des facteurs bloquants qui handicapent la bonne marche de notre football qui est très en retard par rapport à celui du reste de l’Afrique. Les Mauritaniens sont des gens amoureux et fidèles à leur équipe nationale. Les techniciens ne manquent pas ainsi que le public sportifs. Quoi donc? Boukhreiss doit repenser à redorer le blason de l’équipe nationale pour un véritable envol. C’est vrai que l’Etat n’a pas jusqu’ici une réelle politique du football et un engagement ferme à créer des conditions favorables à l’émergence d’une équipe nationale digne de ce nom. Il n’a qu’une politique d’intention, insuffisant pour la relance du football mauritanien. Mais la faute, selon cet observateur, «est à chercher du côté des dirigeants sportifs ». Lesquels doivent se réunir autour de l’essentiel. Pour lui, comme dit l’adage, « il ne s’agit pas de donner ses bonnes intentions pour faire un bon poème ». C’est de la cacophonie, dira-t-il.
Le ridicule ne tue pas
L’équipe nationale et les sportifs ont été sacrifiés à un moment, la fédération délaissée et abandonnée aux seuls férus du sport roi qui n’ont qu’un interlocuteur que l’inamovible et coriace Massa Diarra et dans une moindre mesure, le Doyen Ndiouga Diop. Le président lui était aux abonnés absents. Loin de son milieu « naturel » auquel on lui donnait une appartenance. Argument qui lui avait servi de campagne pour gagner le cœur et l’esprit du militant sportif. N’est-ce pas lui (Massa) qui a aidé à décanter la situation des clubs relégués suite au différend les ayant opposé à la fédération de football par rapport au respect des cahiers de charges? Aujourd’hui, il semblerait que la politique a pris le dessus sur le président de la FFRIM. Si à la faveur des éliminatoires pour la Can, Ould Boukhreiss revient pour nous donner des leçons de morale concernant l’équipe nationale, c’est qu’en Mauritanie, le ridicule ne tue pas. D’ailleurs, peut-on avoir une équipe nationale forte sans un championnat élevé, c’est-à -dire des clubs forts. Il faut une ossature qui ne peut être que les clubs qui constituent le réservoir essentiel pour alimenter l’équipe nationale sachant que le football mauritanien n’a pas de «véritables professionnels » évoluant à l’étranger ou tout au moins des joueurs expatriés qui peuvent insuffler un élan nouveau à notre football à l’image de leurs homologue du continent. La bande à Johan Langlet, les frères Sidibé et consort avec qui, tout un espoir était permis, n’a pu emmener la Mauritanie dans le concert des nations de football. Loin d’être pessimiste, il sera difficile pour la Mauritanie, compte tenu de l’état actuel de l’équipe, de sortir en tête de son groupe composé du Burkina Faso, de la Gambie et de la Namibie. Etre parmi les meilleurs deuxièmes, n’est pas aussi chose facile pour la Mauritanie.
L’espoir malgré tout
Le nouveau staff composé de Birama Gaye, Moustapha Sall et Samba Diagne Gaye affûtent leurs armes en direction de la campagne pour les éliminatoires. Ils disent détenir des arguments forts pour bâtir une équipe nationale forte et compétitive. Pour ce faire, les joueurs expatriés sont dans leur viseur pour renforcer les locaux. Toutefois, Birama Gaye, le chef d’orchestre a demandé à être souverain dans le choix des joueurs. « Laissez-nous choisir les joueurs que nous croyons en mesure de répondre à nos choix tactiques » a laissé entendre Birama Gaye pour qui, «il nous appartient de mettre en place une équipe immédiatement compétitive». Sur la base des arguments des techniciens, l’espoir est donc permis en dépit des piètres prestations vécues ces dernières années lors des précédentes campagnes des éliminatoires. Toutefois, faut-il rappeler à nos techniciens que ce sont là quasiment les mêmes éléments ou les mêmes pratiques qui seront là . Pour l’heure, aucun nom de joueur expatrié n’a été révélé malgré les assurances données par Sall Moustapha. «Les joueurs expatriés encore en activité et utiles à l’équipe nationale sont bien ciblés» ajoutera-t-il aux arguments de son chef.
Des projets pour renforcer les infrastructures
A l’occasion de la même conférence de presse, Mohamed Salem Ould Boukhreiss a déroulé une multitude de projets pour renforcer les infrastructures sportives. Il s’agit notamment d’un nouveau projet de la Fifa intitulé « Football for hope » octroyé aux fédérations africaines pour la création d’écoles de football pour les jeunes, la construction d’un stade de 5000 places à Nouadhibou, un stade de 20.000 places à Nouakchott, la construction d’un parcourt sportifs auto-moto, une salle omnisport de 30.000 places, deux piscines olympiques, un complexe sportif, la réhabilitation du centre national de formation des cadres de la jeunesse et des sports, de la maison de la culture et de la nouvelle maison des jeunes. Des projets dont les appels d’offres ont été déjà lancés, à en croire Ould Boukhreiss, par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire. Si tous ces projets venaient à être réalisés, ce serait déjà des atouts pour notre jeune nation de football. Reste à savoir si tous ces espoirs ne s’amenuiseront pas comme les précédents. Ibou Badiane
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