Dakar affirme avoir joué un role dans la libération de Clotilde   
15/05/2010

Le Sénégal a affirmé samedi 15 mai que l’annonce de la libération de la jeune française Clotilde Reiss, retenue en Iran depuis le 1er juillet 2009 pour avoir participé à des manifestations post-électorales, était "consécutive" à une médiation du président Abdoulaye Wade. "Le Président de la République du Sénégal



Abdoulaye Wade, Président en exercice de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), se réjouit ce samedi 15 mai 2010 de la libération par Téhéran de l’universitaire française, Clotilde Reiss", indique un communiqué officiel. "La présidence de la République du Sénégal rappelle que cette libération est consécutive à une médiation entreprise par le chef de l’Etat Sénégalais depuis septembre 2009"", poursuit le communiqué, qui détaille les initiatives sénégalaises sur ce dossier.
Le communiqué révèle aussi que "les ministres d’Etat sénégalais, Maître Madické Niang (affaires étrangères) et Karim Wade (ministre des infrastructures et de la coopération internationale) étaient vendredi à Téhéran pour superviser les derniers réglages de la libération de Clotilde Reiss". L’on précise aussi de même sources que ""samedi matin, les deux ministres sénégalais ont rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères avant que, quelques heures plus tard, le président iranien annonce publiquement l’acquittement de Clotilde Reiss"."L’affaire Clotilde Reiss est finie. J’ai payé ce matin une amende de 285.000 dollars. Je récupérerai demain (dimanche) son passeport et elle sera autorisée à quitter le pays juste après", a déclaré Reuters l’avocat de Reiss, Mohammad Ali Mahdavi-Sabet. Ce dernier a déclaré que sa cliente avait été condamnée samedi à deux fois cinq ans de prison, une peine commuée ensuite en une amende. A Paris, le ministère des Affaires étrangères a dit attendre le retour de l’universitaire française sans délai. "Nous avons pris note de la décision de justice concernant Clotilde Reiss et attendons son retour sans délai"""", a déclaré Bernard Valero, porte-parole du Quai d’Orsay. Agée de 24 ans, Clotilde Reiss a été arrêtée en juillet à Téhéran. Elle était accusée de participation à un complot occidental visant à déstabiliser le gouvernement iranien après l’élection présidentielle du 12 juin qui a vu la réélection de Mahmoud Ahmadinejad pour un second mandat. Après avoir passé un mois et demi en prison, elle a été assignée à résidence à l’ambassade de France à Téhéran. Il lui est aussi reproché d’avoir envoyé des photos des manifestations et un ""rapport" à Paris sur les événements. Interpellée alors qu’elle se préparait à prendre un avion pour la France, elle a fait des """"aveux"""" le 9 août lors d’une première audience du tribunal considérée comme truquée par Paris, et auxquelles n’ont pu assister que les médias officiels. Selon ces derniers, elle a expliqué avoir rédigé un rapport d’une page sur la situation à Ispahan et l’avoir transmis à la section culturelle de l’ambassade de France. Elle a dit regretter de telles activités et a présenté ses excuses à la nation iranienne.
UN DETENU CRUCIAL
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré à plusieurs reprises que la libération de la jeune Française dépendait du sort d’Iraniens retenus en France. Le 5 mai, la justice française avait refusé de livrer à Washington un ingénieur iranien, Majid Kakavand, à qui les Etats-Unis reprochent des achats jugés frauduleux de matériels électroniques militaires. Les Etats-Unis ont exprimé leur ""profonde déception" après cette décision et ont annoncé qu’ils ne renonçaient pas à obtenir l’arrestation de l’ingénieur, qui a été remis en liberté et a indiqué vouloir regagner Téhéran. Il a expliqué aux journalistes que, selon lui, son affaire n’avait rien à voir avec celle de Clotilde Reiss. Un autre Iranien détenu en France, Ali Vakili Rad, condamné en 1994 à perpétuité pour le meurtre en 1991 de l’ancien Premier ministre du Chah, Chapour Bakhtiar, a formulé une demande de libération conditionnelle. Le tribunal d’application des peines de Paris a reporté plusieurs fois sa décision sur ce dossier, et avait indiqué qu’il statuerait le 18 mai prochain. Il avait déclaré dans une décision du 8 mars attendre que le gouvernement français statue en faveur de son éventuelle expulsion administrative vers l’Iran, s’il était libéré. Prié le 23 septembre dernier de dire s’il accepterait un échange entre Ali Vakili Rad et Clotilde Reiss, le chef de l’Etat Nicolas Sarkozy avait répondu : "Non. C’est du chantage".


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