Le quota des 20 % accordé aux femmes par le CMJD et son gouvernement aux futures élections municipales et législatives ne doit pas se justifier seulement par la loi du nombre. D’ailleurs si tel est le cas, cette logique veut que la femme qui représente plus de 50 % de nos populations puisse bénéficier d’un quota similaire. Or, en le rabaissant à 20 %, en lieu de la parité, on reconnaît que la femme mauritanienne a encore du chemin à parcourir et qu’il lui faut un coup de pouce. Certains pensent que la représentation ne se décide pas d’en haut. Elle doit être méritée. Ils ajoutent que ces 20 % constituent un nouveau clin d’œil populiste à l’endroit des femmes dans un contexte où elles souffrent de multiples tares : ignorance, inféodation à l’homme, polygamie etc.
Aux femmes mauritaniennes maintenant de se battre pour occuper cette escarcelle concédée par les hommes. L’intérêt de l’Etat mauritanien pour les femmes n’est pas nouveau. L’Etat a toujours accordé une place prépondérante à la femme. Les années PPM ont accordé une place de choix à Marièm Daddah, Aissata Kane, Vivi mint Voiji et bien d’autres. Nous avons été tympanisé durant les années Ould Taya par l’«idmaj el Mara’a » (intégration de la femme). Quatre femmes siégeaient au Conseil des ministres. Tellement le tintamarre fait autour de la femme était devenu assourdissant que nous finîmes par devenir misogynes. Mais entre nous, quelle femme a réellement marqué de son empreinte son ère, par une politique, une approche, un mode de gestion? Il est regrettable de dire que certaines femmes ministres ont même participé à la dilapidation des deniers publics. Si l’on fait exception des parcours -de Nancy Abeiderrahmane, la première femme industrielle dont les produits se vendent sur le marché international, Maalouma mint El Meidah qui est monté au podium rien qu’avec l’art dans un environnement hostile, Me Fatimata Mbaye, la perle noire du barreau mauritanien ou la toute jeune Mint Mohamed Mbareck qui est entrain de devenir la première femme mauritanienne pilote de ligne- le palmarès de nos femmes reste maigre. La femme qui s’illustre par l’effort et le mérite n’a pas besoin d’un quota pour se faire élire. Celle qui ne fournit aucun effort et qui ne présente aucun mérite ne doit invoquer le quota pour se faire élire. Autant nous déplorions, il y a quelques temps la présence au Parlement et aux conseils municipaux d’élus débonnaires -sans qualifications dont certains partageaient leur temps entre bailler et somnoler au nom justement de la loi du nombre parce qu’ils sont porteurs de voix analphabètes ou particularistes- autant il faut veiller à ce que les futures élues ne soient pas seulement les mégères que nous connaissions. Qu’elles soient capables d’être actrices et non sujets du jeu politique national. Capables de proposer des projets de société, des textes de lois et de les défendre. La femme mauritanienne avec ces 20 % doit incarner une nouvelle ère où elle ne compte pas sur ce qu’elle symbolise pour tirer son épingle du jeu. l Isselmou Ould Moustapha
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