Vous les femmes….   
25/07/2006

Le quota des 20 % accordĂ© aux femmes par le CMJD et son gouvernement aux futures Ă©lections municipales et lĂ©gislatives ne doit pas se justifier seulement par la loi du nombre. D’ailleurs si tel est le cas, cette logique veut que la femme qui reprĂ©sente plus de 50 % de nos populations puisse bĂ©nĂ©ficier d’un quota similaire. Or, en le rabaissant Ă  20 %, en lieu de la paritĂ©, on reconnaĂ®t que la femme mauritanienne a encore du chemin Ă  parcourir et qu’il lui faut un coup de pouce. Certains pensent que la reprĂ©sentation ne se dĂ©cide pas d’en haut. Elle doit ĂŞtre mĂ©ritĂ©e. Ils ajoutent que ces 20 % constituent un nouveau clin d’œil populiste Ă  l’endroit des femmes dans un contexte oĂą elles souffrent de multiples tares : ignorance, infĂ©odation Ă  l’homme, polygamie etc.



Aux femmes mauritaniennes maintenant de se battre pour occuper cette escarcelle concĂ©dĂ©e par les hommes. L’intĂ©rĂŞt de l’Etat mauritanien pour les femmes n’est pas nouveau. L’Etat a toujours accordĂ© une place prĂ©pondĂ©rante Ă  la femme. Les annĂ©es PPM ont accordĂ© une place de choix Ă  Marièm Daddah, Aissata Kane, Vivi mint Voiji et bien d’autres. Nous avons Ă©tĂ© tympanisĂ© durant les annĂ©es Ould Taya par l’«idmaj el Mara’a Â» (intĂ©gration de la femme). Quatre femmes siĂ©geaient au Conseil des ministres. Tellement le tintamarre fait autour de la femme Ă©tait devenu assourdissant que nous finĂ®mes par devenir misogynes. Mais entre nous, quelle femme a rĂ©ellement marquĂ© de son empreinte son ère, par une politique, une approche, un mode de gestion? Il est regrettable de dire que certaines femmes ministres ont mĂŞme participĂ© Ă  la dilapidation des deniers publics. Si l’on fait exception des parcours -de Nancy Abeiderrahmane, la première femme industrielle dont les produits se vendent sur le marchĂ© international, Maalouma mint El Meidah qui est montĂ© au podium rien qu’avec l’art dans un environnement hostile, Me Fatimata Mbaye, la perle noire du barreau mauritanien ou la toute jeune Mint Mohamed Mbareck qui est entrain de devenir la première femme mauritanienne pilote de ligne- le palmarès de nos femmes reste maigre. La femme qui s’illustre par l’effort et le mĂ©rite n’a pas besoin d’un quota pour se faire Ă©lire. Celle qui ne fournit aucun effort et qui ne prĂ©sente aucun mĂ©rite ne doit invoquer le quota pour se faire Ă©lire. Autant nous dĂ©plorions, il y a quelques temps la prĂ©sence au Parlement et aux conseils municipaux d’élus dĂ©bonnaires -sans qualifications dont certains partageaient leur temps entre bailler et somnoler au nom justement de la loi du nombre parce qu’ils sont porteurs de voix analphabètes ou particularistes- autant il faut veiller Ă  ce que les futures Ă©lues ne soient pas seulement les mĂ©gères que nous connaissions. Qu’elles soient capables d’être actrices et non sujets du jeu politique national. Capables de proposer des projets de sociĂ©tĂ©, des textes de lois et de les dĂ©fendre. La femme mauritanienne avec ces 20 % doit incarner une nouvelle ère oĂą elle ne compte pas sur ce qu’elle symbolise pour tirer son Ă©pingle du jeu. l
Isselmou Ould Moustapha


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