Coordination des associations des langues nationales : Pulaar, Soninké et Wolof   
26/03/2010

Depuis quelques semaines on assiste à une campagne d’agitation sur le thème de « langue arabe toujours et avant tout Â», campagne à laquelle Monsieur le Premier Ministre et la Ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports ont fait chorus allant jusqu’à...



...déclarer que le français et les dialectes negro – africains constituent un frein à l’épanouissement de la langue arabe. On peut légitimement se poser la question pourquoi cette campagne et maintenant ?
Ces déclarations et cette campagne sont non seulement en contradiction avec les dispositions de la constitution du 20 juillet 1991, révisée qui dispose que l’Arabe, Pulaar, le Soninké et le Wolof sont des langues nationales.
Elles sont en contradiction avec l’évolution des peuples du continent, ceux du Maghreb comme ceux des pays au sud du Sahara et des conventions internationales qui stipulent que la diversité culturelle et linguistique sont des facteurs d’enrichissement, de paix civile et non de division des peuples.
Notre peuple à travers son histoire récente tourmentée, les crises de triste mémoire vécues était en voie de dépasser cet état d’esprit et l’on s’étonne que le Premier Ministre lui – même prétend réduire l’identité nationale mauritanienne à sa seule dimension arabe et islamique.

Ce discours officiel teinté de chauvinisme et d’exclusion vient comme pour réveiller les vieux démons a surpris et indigné une large frange de l’opinion tant au sein des communautés négro–mauritaniennes qu’arabes.
C’est pourquoi ces associations qui oeuvrent depuis plusieurs décennies pour la promotion et l’enseignement des langues nationales Pulaar, le Soninké et le Wolof, qui ne se sont jamais opposées à la langue arabe, langue de notre sainte religion commune l’Islam, mais ont farouchement combattu tous ceux qui derrière le paravent de l’arabe oeuvrent pour en réalité à l’exclusion et à l’élimination systématique des négro–mauritaniens de l’appareil de l’Etat : administration, justice, forces armées et de sécurité :

 

-S’élèvent et condamnent énergiquement la campagne actuelle développé sur les vieux thèmes de la provocation et de l’exclusion des négro – mauritaniens tout en demeurant convaincus que les initiateurs et les agitateurs de cette campagne, toujours les mêmes, ne représentent qu’une minorité au sein de la communauté arabe ;

 

-Renouvèlent à l’autorité actuelle leur exigence du respect de la diversité culturelle et lui exigent la réouverture de l’Institut des Langues Nationales arbitrairement fermé depuis 1999, la reprise de l’enseignement de nos langues et leur réintroduction dans le système éducatif, qui ont fait l’objet d’une expérience citée en exemple dans la sous – région, de même que l’ouverture des médias publics de manière conséquente aux communautés négro – africaines et à nos associations ;

 

-Proclament leur disponibilité à contribuer pleinement a des états généraux de l’éducation dignes de ce nom, bien préparés, loin de toute improvisation, de la pression des courants chauvins et obscurantistes en vue d’édifier un système éducatif stable, moderne, et efficient.

 

Nouakchott, le 26 Mars 2010

-Association pour la Renaissance du Pulaar en République Islamique de Mauritanie (ARPRIM) ;

-Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture Soninké (AMPLCS) ;

-Association pour la Promotion de la Langue Wolof en République Islamique de Mauritanie (ARPROLAWORIM).


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