Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années, dit l’adage. Tacko Marième Diagana, la décennie sonnante, élève en classe de 6ème année à l’école des « Cadres » de l’îlot M, a eu la noble initiative de mobiliser ses camarades pour collecter des fonds...
...au profit des enfants d’Haïti victimes d’une catastrophe naturelle du 12 janvier dernier. La cérémonie de remise de l’enveloppe a été organisée le jeudi 18 mars au siège de l’Ong « Terre des Hommes » en présence de son père, Tidiane Diagana, architecte et consul honoraire de la Côte d’Ivoire en Mauritanie, de la représentante de l’Ong Terre des Hommes, de plusieurs autres personnalités et de la presse.
La tragédie du peuple haïtien avec son cortège de malheurs a touché plus d’un humaniste. La mobilisation a été à son comble au chevet du peuple d’Haïti. Les enfants mauritaniens, notamment ceux de l’école des « Cadres » de l’îlot M à Nouakchott, n’ont pas été en reste. Tacko Marième Diagana, puisque c’est elle l’initiatrice malgré son jeune âge, a aussi mobilisé ses camarades à l’instar de l’élan mondial en solidarité au peuple haïtien, pour collecter des fonds dans une caisse en bois fermé et l’envoyer aux enfants haïtiens meurtris par une tragédie qui a fait plus de 200.000 morts. Une caisse dont le montant a été un « mystère » pour tout le monde parce qu’elle n’a pas été ouverte pour en savoir sur son contenu. Dans sa lettre adressée aux enfants d’Haïti , Tacko comme l’appellent ses intimes, a fait savoir que «La tragédie qui a sévi sur la terre haïtienne a fait naître dans nos cœurs une douleur atroce ». C’est pourquoi, « nous enfants du désert mauritanien avons jugé utile de venir en aide aux enfants haïtiens, ceux qui ont perdu le savoir mais aussi ceux qui ont perdu l’espoir de jours meilleurs » a-t-elle indiqué le cœur plein de compassion. Pour Tacko, cette collecte a été faite pour « redonner le sourire et l’espoir » aux enfants d’Haïti qui ont tout perdu (parents et avenir). C’est pourquoi, renchérit-elle les larmes aux yeux, «la collecte de fonds aussi minimes soient-ils, est pour nous une participation en vue de redonner le sourire aux enfants haïtiens ». Autrement dit, ce n’est pas le montant qui importe mais c’est le geste des enfants qui ont une pensée pieuse pour leurs homologues de l’autre bout de l’Amerique. Aussi, pour ces enfants qui ont été soutenus par leurs parents et leurs amis, c’est une manière pour eux de partager la douleur que vivent les Haïtiens. Le choix de l’Ong « Terre des Hommes » n’est pas fortuit. Cette Ong présente en Mauritanie depuis 1984, travaille dans l’humanitaire dans les domaines de la santé, de la sécurité, de la justice … en partenariat avec des associations locales qui font le même travail. Elle est aussi présente en Haïti où a eu lieu la tragédie, précisément dans la région Sud du pays où elle s’occupe des jeunes enfants, de l’eau et de l’assainissement. A la suite de la catastrophe, « Terre des Hommes », à en croire sa représentante résidante à Nouakchott, Mme Marie-Jeanne Hautbois, « s’est tout de suite rendue au secours de victimes du désastre » en octroyant des services dans le domaine de la santé, de l’assainissement, des actions alimentaires et psychosociales en ciblant «les enfants, du fait de leur plus grande vulnérabilité ». C’est dans ce sens que «Tacko et ses camarades étaient venues nous demander comment procéder pour apporter leur contribution pour aider les enfants d’Haïti ». Et de remercier Tacko et ses camarades au nom de sa délégation en Haïti « vers laquelle nous allons transmettre cette enveloppe avant d’assurer que « cet argent contribuera à la prise en charge médicale d’enfants et à l’organisation d’activités récréatives sur des sites de rassemblement de populations ayant perdu leur habitation ». Pour sa part, Mme Guirlène Frederic au nom de l’Unicef, a tenu à magnifier le geste des enfants mauritaniens. « Je suis très émue par le geste de Tacko et ses camarades » a-t-elle laissé entendre avant de dire que son organisation demeure disponible pour soutenir et contribuer au geste des enfants mauritaniens. Ibou Badiane
|