La Coordination des femmes syndicalistes en manifestation   
17/03/2010

La coordination des femmes de quatre principales centrales syndicales a organisé une manifestation le 7 mars à l’ancienne maison des jeunes de Nouakchott. Ces dynamiques femmes du CSI, de la CGTM , de l’UTM, de la CNTM et de la CLTM ont battu en brèche les principales...



...revendications des femmes à l’occasion de la célébration du 8 mars. A la veille de la fête, ces femmes ont tenu à marquer l’évènement par anticipation.

Malgré la mobilisation des quatre centrales syndicales et non des moindres, l’organisation a connu visiblement des failles. L’amphithéâtre de l’ancienne maison des jeunes n’était pas plein et la cérémonie a eu du retard à démarrer.
Cependant, les slogans affichés dans l’enceinte de l’amphi sont révélateurs d’une expérience de lutte syndicale avérée. Ces slogans stipulent les doléances des travailleuses mauritaniennes mais aussi celles migrantes. Et pour une première dans l’histoire, il y a eu la présence des femmes responsables des associations de migrants en Mauritanie, notamment le Mali, les deux Guinées, la Gambie , le Burkina Faso et le Sénégal entre autres.
« Syndicalisation des jeunes pour assurer une meilleure relève Â» est le thème choisi pour cette manifestation rĂ©vĂ©latrice. La manifestation a Ă©tĂ© marquĂ©e par trois exposĂ©s avec des thèmes qui rĂ©pondent aux aspirations des dolĂ©ances des travailleuses. Toutes les prĂ©sidentes des centrales syndicales concernĂ©es Ă©taient lĂ . Khadijetou mint Mouhamdi (Utm), Oumoukoultoum Mint Mohamed (Cgtm), Marième Soukeyna M/ Mohamed Salem (Cntm), Fatimetou M/ Mbareck (Cltm) et Mahjouba M/ Mohamed Salem reprĂ©sentant la ConfĂ©dĂ©ration syndicale internationale (Csi). C’est d’ailleurs elle qui a ouvert la manifestation.
Dans son mot d’ouverture, Mahjouba a indiquĂ© que « le 8 mars est la journĂ©e internationale de la femme qui puise ses racines dans les protestations, les grèves et les manifestations des femmes syndicalistes Â». Elle a ainsi fait un bref rappel de l’historique des luttes syndicales. La reprĂ©sentante de la Csi , membre du comitĂ© mondial des femmes de cette organisation, a reconnu certains efforts fournis par les gouvernements. Toutefois, elle n’a pas manquĂ© de faire le constat des sĂ©vices subis par les femmes. « En dĂ©pit des progrès rĂ©alisĂ©s partout dans le monde, on continue Ă  observer des violations flagrantes des droits de la femme Â». Et par consĂ©quent, selon Mahjouba, « cette journĂ©e est Ă©galement l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes et de mener Campagne pour le Changement Â». Pour y parvenir, Ă  en croire Mahjouba, il faut se battre avec toute l’énergie requise. C’est pourquoi d’ailleurs, en plus du thème principal, il s’y ajoute des thèmes comme «l’unitĂ© syndicale, la santĂ© et la sĂ©curitĂ© des femmes travailleuses auxquels la coordination des femmes syndicales mauritaniennes accorde beaucoup d’importance et compte se battre pour les concrĂ©tiser Â».
Pour terminer son allocution, Mahjouba a posé les recommandations des femmes notamment l’intégration des questions relatives à l’égalité des sexes, l’accès des femmes à l’emploi et aux centres de décision, l’insertion des femmes handicapées, la lutte contre la violence à l’égard des femmes, la promotion de l’arsenal juridique pour la sécurité et la protection sociale de la femme, l’amélioration des conditions de vie et de travail des femmes, la rectification et l’application des conventions de l’OIT relatives aux femmes et l’accès au crédit et au foncier pour les femmes.
Après l’intervention de Mahjouba, Marième Mint Bilal, Vatimetou Mint Ahmed Yacoub et Aïcha Fall ont tour à tour développé des thèmes respectivement sur la syndicalisation des jeunes, la protection de la femme au milieu du travail et de l’environnement et la santé de la femme et l’environnement.

La seule fausse note …

InvitĂ©es pour la circonstance, les femmes reprĂ©sentantes des associations de migrants des pays d’Afrique de l’Ouest, ont exprimĂ© leur ras-le-bol parce qu’elles ont estimĂ© qu’elles ont Ă©tĂ© omises dans le protocole des intervenants. « Nous ne sommes pas du tout contentes. Nous avons Ă©tĂ© marginalisĂ©es dans la cĂ©rĂ©monie. Nous n’avons pas pris la parole pour remercier les autoritĂ©s mauritaniennes des faveurs auxquelles nous faisons l’objet encore moins poser nos dolĂ©ances Â» s’indigne Marie Mendy, ressortissante de GuinĂ©e Bissau au nom de ses collègues. « Nous n’accepteront jamais d’être des figurantes encore moins ĂŞtre utilisĂ©es Ă  d’autres fins Â» poursuit-elle visiblement en colère. Ses camarades abondent dans le mĂŞme sens. Mieux, le 8 mars, ces femmes Ă©taient encore invitĂ©es Ă  la manifestation organisĂ©e au centre de formation fĂ©minine situĂ©e en face de l’Ilot A. Malheureusement, elles n’ont pas pu y accĂ©der et les places qui ont Ă©tĂ© rĂ©servĂ©es pour elles ont Ă©tĂ© occupĂ©es par d’autres femmes mauritaniennes. « Depuis 9 heures du matin jusqu’à 14 heures, nous y Ă©tions sans manger ni boire. On a Ă©tĂ© chassĂ©es par la police loin des lieux Â» dĂ©clare Fanta Sagna. MalgrĂ© l’intervention de Oumoukoultoum de la Cgtm , le problème n’a pas Ă©tĂ© rĂ©glĂ©, informent les femmes migrantes.
NĂ©anmoins, ces femmes disent ĂŞtre prĂŞtes Ă  poursuivre le combat aux cĂ´tĂ©s de leurs sĹ“urs de Mauritanie. Car, comme le stipule ce slogan : « travailleuses mauritaniennes et travailleuses migrantes= mĂŞme combat Â» ou encore, « respect des droits et de la dignitĂ© des travailleuses domestiques migrantes Â».
Compte rendu Ibou Badiane


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflčtent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés