Un groupe de travail des Nations Unies sur le fonctionnement des sociétés militaires privées a plaidé mercredi 3 mars à Addis Abeba pour une plus grande surveillance des activités de ces compagnies de sécurité toujours actives en Afrique. "L’actuel cadre de fonctionnement des activités des sociétés militaires privées...
...et de sécurité (PMSC), essentiellement basé sur l’auto-régulation, est largement inadéquate", a estimé Shaista Shameem, présidente du panel de l’Onu sur l’utilisation des mercenaires.
"Les PMSC ne sont pas suffisamment surveillées par des mécanismes efficaces de suivi au niveau parlementaire, que ce soit dans les Etats qui les emploient ou dans les pays où elles opèrent", a-t-elle déclaré. "Plus inquiétant encore, les PMSC et leurs personnels sont rarement mis devant leurs responsabilités pour les crimes internationaux et les violations des droits de l’Homme qu’ils commettent", a souligné Mme Shameem. La réunion est organisée pour la région Afrique jusqu’à jeudi, en présence de représentants de 25 pays africains.
Trois réunions régionales (Amérique latine et caraïbes en 2007, Europe de l’Est et Asie Centrale en 2008, Asie et pacifique en 2009) ont déjà eu lieu. La dernière est prévue pour l’Europe occidentale à Genève en avril prochain, selon le groupe, composé de cinq experts et créé en 2005 pour surveiller les activités des mercenaires dans le monde. "Les mercenaires sont certainement moins actifs et visibles qu’il y a vingt ans, mais le phénomène n’a pas disparu et les mercenaires restent une menace", a expliqué Mme Shameem.
"L’Afrique devient aussi un important marché pour l’industrie de la sécurité, et fournit aussi des personnels à ce secteur", a-t-elle fait remarquer.
"Ce phénomène nouveau n’est presque pas régulé et a conduit à des situations très dommageables aux droits de l’Homme", s’est inquiétée la responsable onusienne, souhaitant de nouveaux textes afin de "conserver aux Etats le contrôle sur l’usage légitime de la force".
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