Sénégal: incidents avec la police devant la cathédrale de Dakar   
30/12/2009

De jeunes Sénégalais ont affronté à coups de pierre, mercredi soir (30 décembre), la police anti-émeute, devant la cathédrale de Dakar, alors que l’archevêque venait de prononcer un message reprochant au président Abdoulaye Wade des "propos blessants" envers les chrétiens.



Ces groupes de jeunes, surexcités, entendaient ainsi défier le régime du président Aboulaye Wade, au pouvoir depuis 2000, qui avait suscité une polémique lundi 28 décembre en tenant des propos équivoques sur la religion chrétienne. Pendant une heure plusieurs dizaines de jeunes ont commencé à lancer de grosses pierres sur les forces de l’ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes. Vers 20H00, la situation semblait s’être calmée. Ces échauffourées avaient débuté après que le cardinal Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar, se soit dit dans son message de nouvel an "meurtris et humiliés". "Nous l’avons été par l’amalgame que le chef de l’Etat a établi entre le monument de la renaissance africaine et les représentations qui se trouvent dans nos églises", a-t-il dit, ajoutant: "Il est scandaleux et inadmissible que la divinité de Jésus Christ, coeur de notre foi, soit mise en cause et bafouée par la plus haute autorité de l’Etat". Le président Wade avait évoqué la religion chrétienne, lundi alors qu’il défendait la construction à Dakar d’une immense statue (le monument de la renaissance africaine), dénoncé par plusieurs imams comme contraire à l’islam. Le chef de l’Etat, membre de la confrérie musulmane des mourides, avait alors dit : " (...) pour les musulmans, les églises, c’est pour prier quelqu’un qui n’est pas Dieu. Ils prient Jésus Christ dans les églises, tout le monde le sait, mais (...) est-ce qu’ils (les imams, ndlr) ont jamais dit de casser les églises?" "Quand je passe devant une église, je m’intéresse pas à ce qu’ils font là-dedans, c’est ça la tolérance", avait ajouté le président, âgé de 83 ans. "Les chrétiens n’adorent pas de statues, les chrétiens adorent un seul Dieu", a répliqué l’archevêque mercredi, en appelant les fidèles à "vivre, non pas (...) dans la tolérance avec nos frères et soeurs de confessions différentes, mais dans l’estime mutuelle". Il a cependant vanté "l’entente exemplaire entre chrétiens et musulmans" au Sénégal et conclu en souhaitant "la paix, rien que la paix". Mais pendant qu’il lisait son texte, des jeunes ont maintes fois crié le slogan "Na dem" ("qu’il parte", en langue ouolof), utilisés par les opposants au régime pour demander le départ du pouvoir du président Wade. Les catholiques représentent une minorité au Sénégal, dont la population est à plus de 90% musulmane, mais le cardinal Sarr est généralement considéré comme une autorité morale et ses propos sont très commentés dans la presse


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