Insécurité :Sebkha demande assistance à l’État!   
03/07/2006

Suite à une succession de cambriolages avec violence, d’agressions, de vols à la tire, les habitants de Sebkha se plaignent de l’insécurité, de plus en plus endémique dans les zones des quartiers périphériques. Ils pointent du doigt le manque d’infrastructures, notamment électrique, dont l’érection résoudrait une partie du problème.

Basra, la nuit: quelques rares néons disséminés diffusent une pâle lumière à peine éclairante. Aux alentours, ce sont les ténèbres. Depuis quelques semaines, les habitants du quartier sortent de moins en moins la nuit, tardivement.



Sinon en groupe. La faute à une recrudescence de la délinquance, de la violence dans la zone. À l’arrêt de bus, c’est le no man’s land à 9h du soir: les habitants n’osent plus passer dans les parages, passée cette heure, comme me le confirme cette habitante près de la maison des jeunes: "Rien que cette semaine, trois jeunes filles et un garçon ont été agressés près de cet enchevêtrement de métal, près des bus. Comme vous le voyez, on ne voit quasiment rien; il peut s’y passer mille choses à 10 mètres de vous, vous pourriez ne pas vous en apercevoir."

Ce genre de "zone interdite" pullule à présent, et se couple à des aires géographiques sous éclairées, voire carrément plongées dans les ténèbres. C’est pour cela, qu’une pétition a été lancée en ce mois de juin, à l’initiative des habitants de Basra, pour demander l’électrification des principales places publiques, de certaines rues et des principales avenues du quartier. C’est ce que m’explique révoltée, R.S, fonctionnaire, résidante près du four de l’arrêt de bus: "Nous avons lancé cette pétition dans le but de sensibiliser les pouvoirs publics sur la situation sécuritaire des Kebbas, notamment de Sebkha, qui trouve une de ses ramifications dans les infrastructures électriques sous développées, qui facilitent la nuit le passage à des actes de violence.

Alors, il faut bien un jour qu’une tranche des habitants de la capitale bénéficie des avantages du service public, au même titre que les quartiers de Tevragh Zeïna!"

Dans cette autre maison, les murs de la terrasse du toit sont en train d’être surélevés de plus de 2 mètres, suite à un cambriolage qui a manqué de peu de dégénérer il y a quelques semaines: "on fait comme on peut à présent, sur qui d’autre compter quand les pouvoirs publics, notamment policiers, sont en faillite?" constate désolée, M.L, un des signataires de la pétition.

 

Et la police dans tout ça?

Dans la couverture nocturne, à certains points stratégiques du quartier, quelques policiers dressent des simulacres de barrages de contrôle. Bizarrement, sont arrêtées quasi exclusivement des taxis.

Et on comprend vite que les raisons de leur présence ne sont nullement à rechercher dans une éventuelle protection de la sécurité des habitants, ou dans le repère de voitures qui ne seraient dans les règles administratives, mais bien dans le grappillage de quelques centaines d’ouguiyas pour leur "ataya" de la soirée, comme parfois ils l’annoncent sans gêne. Paradoxalement on ne retrouve pas un tel zèle dans les quartiers dits chics où les avenues sont beaucoup plus éclairées…

La plupart des vols constatés ces 3 trois derniers mois ont été effectués ou tentés, passées 2 heures du matin, heure clé à laquelle les barrages cessent. Mais depuis un mois, la police du quartier a multiplié quelques prises dans le milieu délinquant, semblant indiquer qu’elle avait pris la mesure du problème dans les Kebbas.

Mamoudou Lamine Kane


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