La journée internationale des migrants sera célébrée le 18 décembre prochain à Nouakchott. Le Bureau International du Travail (BIT) en collaboration avec le Ministère de la Fonction Publique et de l’Emploi, les organisations syndicales, les Ongs et les associations de migrants en Mauritanie s’activent pour célébrer cette journée.
Pour une première en Mauritanie, la célébration de cette journée internationale des migrants revêt une importance toute particulière dans un contexte marqué par d’importants mouvements migratoires vers l’Europe via la Mauritanie.
Avec le phénomène de l’immigration clandestine, la Mauritanie a été considérée comme un pays de transit. Le flux migratoire s’est augmenté de manière exponentielle à telle enseigne que le pays s’est trouvé confronté à d’énormes difficultés pour gérer ce phénomène. Malgré le soutien des pays européens, notamment l’Espagne en logistique pour surveiller les côtes, les candidats à l’émigration ont toujours trouvé des voies de contournement compte tenu de l’étendue du territoire mauritanien et de la porosité des frontières.
Ainsi, la gestion du phénomène migratoire en Mauritanie est devenue un casse-tête pour les autorités qui arrivent difficilement à juguler les mouvements migratoires. C’est dans cette optique qu’une étude sur les conditions de vie et de travail des migrants a été réalisée par Mme Agatte K.M. Télou du BIT et validée à l’occasion d’un atelier organisé du 9 au 11 novembre dernier à Nouakchott sous l’égide du Bit représenté par Mme Patricia Isimat Mirin, spécialiste des questions de migrants et chargé de projet. Un atelier au cours duquel, les participants (Ministère de l’Emploi, Bit, OIM, Ongs, syndicats et associations de migrants) ont eu le privilège de revisiter le cadre légal et les conditions de vie et de travail des migrants par rapport au contexte et à la législation mauritanienne.
Dans le même cadre, un autre atelier concernant le renforcement des capacités des autorités en charge des questions migratoires sera organisé du 16 au 18 décembre à Nouakchott. Les représentants du Mali, du Sénégal, de la Mauritanie, du Maghreb se joindront au BIT pour débattre des questions touchant le phénomène migratoire, les conditions de vie et de travail des travailleuses et travailleurs migrants et d’envisager des solutions en conformité avec les législations en vigueur pour mieux gérer les populations migrantes.
De leur côté, les associations de migrants, les organisations syndicales et les Ongs travaillant dans le cadre de la gestion des migrants sont à pied d’œuvre pour la célébration de cette journée des migrants.
La célébration de la journée internationale des migrants répond au souci du Conseil Economique et Social des Nations Unies dans sa 81ème séance plénière en date du 4 décembre 2000. C’est ainsi que l’Assemblée Générale des Nations dans sa résolution en date du 28 février 2001, a préconisé et invité «les Etats membres ainsi que les organisations intergouvernementales, les organisations non gouvernementales à marquer la journée internationale des migrants, notamment en diffusant des informations sur les droits de l’homme et les libertés fondamentales des migrants, en procédant à des échanges de données d’expérience et en prévoyant des mesures propres à assurer la protection des migrants».
C’est la raison pour laquelle, la Mauritanie, pays abritant une importante population de migrants toute catégorie confondue, va célébrer le 18 décembre, la journée internationale des migrants. Un rendez-vous qui sera l’occasion de discuter davantage de la problématique de la gestion des questions migratoires.
Ibou Badiane
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