Référendum du 25 juin: Coup d’envoi de la campagne électorale   
13/06/2006

La campagne pour le référendum constitutionnel du 25 juin a été officiellement lancée samedi 10 juin au cours d’un meeting présidé par le chef de l’Etat en présence de plusieurs dizaines de milliers de mauritaniens au stade Olympique de Tevragh Zeina. Depuis le milieu de l’après-midi, les nouakchottois encadrés par les partis politiques, les syndicats et les organisations de la société civile, ont afflué au stade Olympique arborant des banderoles portant: «Oui à la constitution!» et d’autres slogans reflétant diverses préoccupations.



Après l’allocution du président de la Communauté Urbaine de Nouakchott et les prestations engagées d’artistes en faveur de la nouvelle loi fondamentale, le chef de l’Etat, entouré par les membres du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD), ceux du gouvernement transitoire, des chefs des partis politiques, des représentants de syndicats et de la société civile, a appelé les mauritaniens à un plébiscite de la nouvelle loi fondamentale.

Le Colonel Ely Ould Mohamed Vall, a estimé que l’occasion ne devait pas être ratée pour donner le signal fort de l’engagement des mauritaniens en un avenir commun. Ainsi, il a appelé la jeunesse, les femmes et l’intelligentsia à prendre leurs responsabilités, pour un bond en avant, sans retour sur la voie des engagements du CMJD pour l’affermissement de la démocratie. Autrement, dira-t-il nous risquerions de payer très cher la lourde facture de notre échec.
Pour le chef de l’Etat ovationné à plusieurs reprises au cours de son discours : «le nouveau texte consacrera une rupture totale avec les pratiques antérieures au bénéfice d’une alternance démocratique et pacifique, loin des coups d’état qui ne seront désormais plus justifiables».
Il est à rappeler que l’ancienne Constitution de 1991 prévoyait un mandat de six ans sans limitation de renouvellement, ni d’âge. La principale innovation apportée par le texte soumis au référendum est l’institution du principe de l’alternance démocratique notamment avec la réduction du mandat présidentiel à 5 ans, contre 6 ans auparavant, renouvelable une seule fois et la limitation à 75 ans de l’age du candidat à la présidence de la République.
La campagne électorale pour le référendum du 25 juin qui s’est ouverte le 10 juin doit s’achever le 23 juin, un jour avant le scrutin.
Ce référendum sera suivi de législatives et municipales couplées en 2006 et de sénatoriales et présidentielles, respectivement en janvier et mars 2007.
984.422 sur une population de 3 millions d’habitants se sont inscrits sur les listes électorales publiées sur Internet et établies sur la base d’un recensement administratif à vocation électorale finalisé le 30 avril dernier sous la supervision d’une nouvelle Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Le projet de Constitution soumis au vote a fait l’objet d’un consensus national lors des journées nationales de concertations qui se sont déroulées au mois d’octobre 2005.
Hormis les FLAM, un mouvement d’opposition en exil qui conditionne son retour au pays et sa participation au jeu politique par le règlement de la question des déportés et du passif humanitaire du régime déchu et de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie (AJD) et du Parti Mauritanien pour le Défense de l’Environnement (PMDE) considérés comme des petits partis, qui ont appelé à voter Non l’ensemble de la classe politique en dépit de certaines réserves se déclare favorable au nouveau texte fondamental et appelle à un vote massif en sa faveur.
Un texte présenté comme ayant une nature assez présidentialiste par des hommes politiques mais qui constitue tout de même, un véritable second souffle pour le système politique mauritanien ne serait-ce que par l’alternance qu’il institue par des verrous constitutionnels dans un pays qui après 46 années de souveraineté nationale n’aura connu justement l’alternance qu’à la faveur des coups d’états ou des révolutions de palais.
L’enjeu est là. Les mauritaniens ont aujourd’hui l’occasion d’avoir des présidents sortis des urnes et non des tourelles des chars.
Isselmou Ould Moustapha


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