Voici en exclusivité pour nos lecteurs, la photo du mauritanien «Eness» le présumé kamikaze arrêté par la police, après une fusillade, la soirée du 17 juillet au Ksar. Blessé, «Eness» portait au moment de son interpellation une ceinture explosive. La justice l’accuse d’avoir participé au meurtre du ressortissant américain Christopher Legget abattu le 23 juin à Nouakchott et d’avoir pris part à l’attaque de Tourine qui a fait 12 morts parmi les éléments d’une unité militaire mauritanienne le 14 septembre dernier.
Le parquet de Nouakchott a révélé dans une conférence de presse que les terroristes voulaient s’en prendre aux installations de la SNIM (non loin de Tourine) en vue de voler du TNT. Les militaires mauritaniens ayant été informés étaient partis à leur rencontre, mais étaient tombés dans une embuscade meurtrière.
Tués et décapités, les corps de nos militaires ont été piégés. Leurs têtes ont été enterrées à plus de 200 Kms au nord de Zouerate, vers le Sud-Ouest de l’Algérie, a-t-on appris de sources bien informées. L’arrestation de «Eness» et de son compagnon Mohamed Mahmoud Ould Brahim est intervenue plus de deux semaines après celle de Mohamed Ould Abdou dit «Salmane» accusé lui aussi de participation à l’attaque de Tourine.
Ce dernier, interpellé le 27 juin, était venu en Mauritanie accompagné d’un soudanais (écroué lui aussi) dans le cadre de la preparation d’une opération de prise d’otages occidentaux en vue de les échanger contre les salafistes mauritaniens en prison, ou une rançon. Les quatre prévenus arrêtés en Mauritanie ont appartenu à la katiba de Taregh Ibn Ziyad dirigée par Abdel Hamid «Abou Zeid», laquelle, a subi de lourdes pertes le 17 juin à Tessalit, face à des miliciens maures maliens jetés à ses trousses, après l’exécution (le 10 juin à Tomboctou) sur ordre de «Abou Zeid» du colonel Lemana Ould Bou. Plusieurs mauritaniens ont été tués et d’autres blessés au cours de l’accrochage de Tessalit. Certains des blessés seraient rentrés chez eux en Mauritanie se soigner, apprend-on, de sources bien informées . Après Tessalit, un deuxième accrochage a tourné le 3 juillet à l’avantage des salafistes au nord de Tombouctou. Plus de 20 miliciens maliens y ont été tués.
Le nord du Mali semble plutot perturbé depuis l’exécution le 31 mai par les salafistes d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) d’un otage britannique Edwin Dyer.
Les services occidentaux, les avions de reconnaissance américains, les miliciens maures maliens spécialistes du désert, des équipements français pour l’armée malienne, une coordination sous-régionale qui s’ébauche à Tripoli et à Alger, tout cela, a fait que des salafistes –comme Abou Eness- commencent à déserter le désert du Mali, pour revenir s’installer et «travailler» chez eux.
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