Naissance d’une «Coalition des Forces du Changement» : Jamais deux, sans trois!   
29/05/2006
Onze formations politiques: le Sawab, l’APP, le HATEM, le RPM Temam, l’UFP, le RD, le RFD, le FP, les Réformateurs Centristes (islamistes), le Mouvement de la Démocratie Directe, et le Parti Unioniste Démocrate et Socialiste ont annoncé jeudi dernier à Nouakchott, la naissance d’un bloc politique dénommé: la Coalition des Forces du Changement (CFC).
Dans le communiqué rendu public le même jour, les partis membres de cette coalition (de laquelle l’UDP s’est retirée) ont annoncé une telle naissance au peuple mauritanien, disent-ils et à toutes les forces attachées au changement, promettant de donner plus de détails, sur cette coalition, ses objectifs et ses modes d’action.



Il est à rappeler que l’idée d’une coalition des forces du changement était en gestation depuis quelques semaines. Elle émane de cinq partis politiques et devait aboutir entre autres à la désignation d’un secrétariat national et d’un président pour la dite coalition, ainsi qu’a la mise en place d’un programme de gouvernement, d’un mécanisme de désignation du futur premier ministre et des ministres de souveraineté. Il était également question de travailler à soutenir un candidat unique aux présidentielles de mars 2007 ou à défaut, soutenir le candidat membre de la coalition, qui parviendra au second tour de la future élection présidentielle.
Toutefois, la naissance de la nouvelle coalition n’est pas sans rappeler celles d’autres coalitions qui ont marqué par le passé, notre paysage politique. La première des grandes coalitions fut le Front Démocratique Uni pour le Changement (FDUC) qui avait regroupé au lancement du processus de démocratisation en 1991, l’ensemble des mouvements politiques sortis de la clandestinité à la faveur de l’initiative politique de 1991, qui a permis la création de partis politiques après plus d’une décennie de pouvoirs militaires. Le FDUC avait regroupé El Hor, le MND, les nationalistes négro-mauritaniens, les libéraux et les innombrables mécontents de la gestion militaire du pays.
Derrière ce front, il y avait une formidable mobilisation qui obligea le régime et son parti politique émergent le PRDS, à instrumentaliser l’administration et à puiser dans la Tribu pour endiguer le flot. Mais cette coalition va se heurter à de graves difficultés à la veille des présidentielles de 1992 face à la candidature externe d’un certain Ahmed Ould Daddah. Après les élections de 1992 et le boycott des législatives de 1993 la coalition devenue UFD/EN entre-temps, va évoluer de dissensions en dissensions donnant naissance à plusieurs partis politiques.
La seconde grande coalition qui a marqué notre paysage politique est récente. Il s’agit de la Coalition pour une Alternance Pacifique (CAP), laquelle avait soutenu la candidature du président Mohamed Khouna Ould Haidalla aux présidentielles de Novembre 2003. Cette coalition avait regroupé entre autres l’UFP, l’AJD, les islamistes et des dizaines de mouvements et d’organisations. Elle a suscité un élan de mobilisation qui n’est pas sans rappeler celui du FDUC en 1991. A telle enseigne qu’il fallut embastiller Ould Haidalla et ses compagnons pour calmer les ardeurs de la troupe.
Aujourd’hui, la nouvelle coalition qui vient de naître aura la tache difficile .Elle est née contrairement aux premiers coalitions dans un contexte de détente et de décrispation. Il n’y a plus de dictature à indexer car le programme transitoire enfanté par le CMJD répond aux aspirations de l’ensemble de la classe politique. Alors pour mobiliser, il faut jouer sur la peur.
C’est pour cela que le retour de l’ancien régime a été choisi comme thème mobilisateur en attendant peut être que le trop plein d’ambitions présidentialistes au sein du CFC ou une éventuelle candidature externe ne fassent plus parler d’eux. l
Isselmou Ould Moustapha


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