Otages libérés: Ottawa dit n’avoir pas payé de rançon, Compaoré a participé au dénouement   
23/04/2009

Le Premier ministre Stephen Harper a remercié le Mali et le Burkina Faso pour la libération de deux diplomates canadiens le 22 avril au Mali, indiquant que celle-ci avait fait l’objet d’une négociation mais affirmant que le Canada n’a pas payé de rançon. "Tous les Canadiens se joignent à moi ainsi qu’aux familles des otages pour se réjouir de cette nouvelle fantastique", a déclaré M. Harper.



Interrogé sur les conditions de libération des otages détenus par la branche nord-africaine d’Al-Qaïda, M. Harper a déclaré que le gouvernement canadien était "toujours prêt à rechercher une solution négociée", à ce genre de situations. Mais il a souligné que le Canada "ne paie pas de rançons" et ne procède pas à des échanges de prisonniers. "La libération négociée des otages était préférable à toute autre option dans ce cas", a fait valoir le Premier ministre, en soulignant qu’elle avait été "obtenue en fin de compte par les autorités par les autorités du Mali et du Burkina Faso". Pressé de questions à ce sujet, M. Harper a seulement répondu: "Quant aux initiatives qui ont pu être prises par d’autres gouvernements, c’est à eux qu’il faut poser la question".
Deux touristes, un Britannique et un Suisse, restent aux mains des ravisseurs. AQMI avait demandé la libération d’islamistes mauritaniens détenus au Mali, puis celle d’islamistes arrêtés en Europe. Les otages étaient entre les mains de Moctar Ben Moctar, un des chefs d’Al-Qaïda au Maghreb. En octobre 2008, deux otages autrichiens avaient déjà été relâchés dans le nord du Mali où ils étaient détenus depuis huit mois. La branche nord-africaine d’Al-Qaïda avait alors demandé la libération d’islamistes détenus en Algérie et en Tunisie, avant, semble-t-il, d’exiger le paiement de millions d’euros.

Le Burkina a été impliqué depuis le début aux négociations

Les deux diplomates canadiens libérés au Mali par Al-Qaïda ont été reçus le matin du 24 avril à Ouagadougou par le président burkinabè qu’ils ont remercié pour son implication dans leur libération, a déclaré à l’Afp un conseiller militaire du chef de l’Etat. Selon un conseiller militaire de M. Compaoré, Robert Fowler, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Niger, et son collègue Louis Guay ont été reçus à 11H (locales et GMT) au palais Kossyam par le chef de l’Etat Blaise Compaoré. "Ils sont venus lui dire merci pour ce qu’il a fait", a affirmé l’officier supérieur sous couvert d’anonymat. "Le Burkina Faso a été impliqué depuis le début aux négociations. Nous avons envoyé des émissaires pour rencontrer ceux qui les détenaient. Les émissaires sont allés jusqu’en Algérie", a affirmé cette source. Selon une source malienne proche du dossier, la délégation des négociateurs comprenait des ressortissants maliens et deux émissaires burkinabè. Depuis Ottawa, le Premier ministre canadien Stephen Harper s’était entretenu avec les deux ex-otages et leur avait demandé de transmettre ses remerciements aux présidents du Mali et du Burkina Faso.

Le groupe d’Abdou Zeid a les 2 otages restants
Les deux otages européens toujours détenus au Mali par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) sont entre les mains d’un groupe dirigé par l’Algérien Abdelhamid Abou Zeid, a affirmé une source proche d’un diplomate engagé dans les négociations. Ces deux hommes, un Suisse et un Britannique, ont enlevés le 22 janvier au Niger en même temps que les deux femmes, une Suissesse et une Allemande, libérées par ce groupe dans le nord du Mali. "La négociation pour la libération des deux femmes a été menée directement avec Abdelhamid Abou Zeid", a affirmé une source proche d’un diplomate européen. "Nous lui avons dit: Le monde entier ne comprend pas que des jihadistes prennent en otages une Allemande de 77 ans. Mais la négociation a été difficile parce que dans son groupe, il y avait des gens qui étaient pour la libération, d’autres contre", a ajouté la même source. Les deux diplomates canadiens libérés le 22 avril en même temps que ces deux Européennes n’étaient pas détenus par ce groupe d’Abou Zeid, mais par celui dirigé par l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, un représentant d’al Qaïda au sud du Maghreb. Selon la même source, les libérations des deux Européennes n’ont été obtenues qu’à la dernière minute", alors que les remises en liberté des deux Canadiens étaient déjà programmées. Abdelhamid Abou Zeid est habituellement désigné par l’Onu sous le nom de Abid Hammadou et serait âgé de 43 ans. Moktar Belmokhtar, recherché pour terrorisme par l’organisation de coopération policière internationale Interpol, aurait 36 ans.

 


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