Pour «mariage forcé»: Lourdes peines contre des Mauritaniens résidents en Espagne   
15/04/2009

Une mauritanienne a été condamnée en Espagne à 17 ans de prison pour avoir «contraint» -selon la justice espagnole- sa fille mineure à épouser un homme plus âgé et avoir des relations sexuelles avec lui. Le verdict a suscité l’indignation au sein de la communauté mauritanienne dans le sud de l’Espagne



Entourée de compatriotes brandissant des pancartes réclamant le respect de leurs traditions, Hawa mint Cheik El Bou s’est évanouie devant le tribunal de Cadix en apprenant la sentence.
Elle a été reconnue coupable de participation à un viol et d’avoir exercé des contraintes et des menaces. Son mari a été condamné à 18 mois de prison. L’homme qui avait épousé leur fille de 14 ans a écopé de 13 ans et demi de prison.
Tous trois démentent avoir contraint l’adolescente, née en Espagne, à avoir des relations sexuelles, mais le fait que leurs partisans défendent le mariage de mineures d’âge risque d’alimenter en Espagne un débat sur l’intégration des immigrés.
Le mariage précoce est, selon les Nations unies, une pratique courante en Mauritanie bien qu’elle y soit illégale.
"Nous vous respectons lorsque vous venez dans notre pays. Respectez-nous dans le vôtre", proclamait une pancarte brandie par un groupe de mauritaniennes dont beaucoup en tenue traditionnelle.
Une enquête a été ouverte lorsque la fille de Hawa a dit aux autorités que ses parents l’avaient emmenée en Mauritanie et obligée à épouser un homme de 40 et à consommer le mariage. De retour en Espagne, elle a de nouveau été forcée à avoir des relations sexuelles avec lui, a-t-elle dit.
L’avocat de la défense a assuré que ses clients n’avaient contraint à aucune relation sexuelle la jeune fille, aujourd’hui âgée de 17 ans et confiée à une famille espagnole.
"Cette fille raconte des histoires", a déclaré le 15 avril à reuters, Me Jose Alvarez, ajoutant qu’il ferait appel.
Les immigrés, pratiquement absents d’Espagne au début des années 1990, représentent maintenant un dixième de la population.
Lors des dernières élections législatives, en 2008, le parti populaire (opposition conservatrice) a proposé que les immigrés soient tenus de respecter les coutumes espagnoles et notamment d’accepter l’égalité des sexes.
Le président d’une association de mauritaniens a souligné que l’Espagne devait respecter les coutumes mauritaniennes et islamiques mais qu’en Espagne la population devait respecter la loi espagnole. "la culture est une chose et la loi en est une autre", a dit à reuters le cheikh Youba Abdel Kader, du collectif des mauritaniens en Espagne.


 


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