Sit-in des parentes des salafistes : Libérer nos enfants et enquêter sur la mort de Cheikhani Ould Sidina   
12/04/2009

Une cinquantaine de femmes parentes des prisonniers salafistes étaient en sit-in dans l’après midi du samedi 11 avril devant la prison civile située en face du Palais de Justice de Nouakchott. Au menu de leurs revendications, l’amélioration des conditions de détention de leurs enfants, leur libération et l’enquête sur les circonstances de la mort de Cheikhani Ould Sidina décédé le 08 avril en prison.



Sur une banderole où peut lire « Nous les mères des détenus accusés de salafistes demandons leur libération et un procès équitable Â», les femmes sont préoccupées par les conditions de détention de leurs fils.
Les visages tristes et pleins de désespoirs, les femmes qui se sont déplacées en ces lieux ne cachent pas leur mécontentement face aux traitements réservés aux détenus salafistes.
Zeinabou Sall, une des parentes d’un détenu déclare: « On est fatigués de faire le va-et-vient. Cela fait un an que nous demandons le jugement de nos enfants, sans succès. Ce sont des pauvres qui sont détenus sans jugement. On est en train de juger les gens impliqués dans l’affaire Air Mauritanie alors que nos enfants croupissent en prison depuis un an sans le moindre jugement. «C’est parce que tout simplement nous n’avons pas de bras longs encore moins d’argent pour diligenter le jugement de nos enfants. Nous sommes vraiment fatigués Â» s’indigne-t-elle. «Nous voyons tous les jours, du premier juge jusqu’au planton, pour savoir qui détient le dossier, personne n’a daigné nous répondre. Nous vivons un calvaire en plus de l’atrocité que subissent les prisonniers dans des cellules exigues et séparées Â» dit-elle les yeux pleins de larmes. Et Zeinabou de demander au Général Aziz d’être plus clément sur leurs enfants en leur accordant une grâce présidentielle à l’image des autres qui ont été élargis la semaine dernière.
Les femmes présentes sur les lieux se plaignent également des conditions de vie des détenus. «La nourriture qu’on leur donne n’est pas bonne. C’est pourquoi, beaucoup sont malades et ne subissent pas de consultations véritables Â» se désolent-elles.
Pour sa part, Abdoul Ould Cheikh baye, parent de feu Cheikhani s’est dit scandalisé sur les circonstances de la mort de ce dernier. Car les autorités n’ont rien élucidé sur sa mort. Pourtant, selon lui, le détenu Cheikhani Ould Sidina avait reçu 48 heures avant sa mort la visite de ses parents et son état ne présentait rien d’anormal. 24 heures après, on annonce sa mort sans pour autant déterminer les circonstances que « nous considérons douteuses et avions demandé une autopsie Â». Sur la rumeur faisant état d’une éventuelle signature d’un document par les parents du détenu décédé en prison pour arrêter la procédure concernant l’enquête sur la mort du détenu, M. Abdoul dit n’avoir rien connu ou appris la signature d’un document. « Il y a eu juste un compromis pour récupérer le cadavre Â» mais les parents continuent de demander une enquête sur la mort de leur fils.
Quant à Mohamed Ould Tijani, il a déclaré que « tout le monde a droit à un procès juste et équitable. Aussi, nul n’est présumé coupable tant que les preuves de sa culpabilité ne sont pas prouvées. Mais malheureusement, notre justice est instrumentalisée et est à la solde des politiques. Quand il n’y a pas une justice indépendante, on ne peut pas se la prévaloir. Cependant, il y a une chose à souligner. Les prisonniers doivent bénéficier des conditions de vie normale même s’ils sont des criminels».
Il faut aussi signaler également que les détenus salafistes sont en grève de la faim depuis 48 heures pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de détention et une alimentation adéquate. Selon les parents des grévistes de la faim, les autorités ont promis de faire quelque chose à compter du dimanche 12 avril pour améliorer leurs conditions.

I. Badiane 


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