Les transporteurs se plaignent: A quoi sert le ministère des transports?   
14/02/2009

«Quel pays!» a lâchĂ©  un journaliste en Ă©coutant des explications fournies  lors d’une confĂ©rence de presse organisĂ©e conjointement  l’après-midi du 14 fĂ©vrier au l’hĂ´tel Halima  par le prĂ©sident d’une fĂ©dĂ©ration des transports (GMT) et les responsables de  trois sociĂ©tĂ©s de transport.



Ces sociĂ©tĂ©s «Salam», «El Bouragh» et «Global» sont des entreprises de transport aux normes, ayant  investies des moyens considĂ©rables pour acquĂ©rir de grands bus climatisĂ©s, aux sièges  numĂ©rotĂ©s et desservant des destinations Ă  l’intĂ©rieur et Ă  l’extĂ©rieur du pays (Dakar).
A Dakar, nos  entreprises ont Ă©tĂ© combattues un  syndicat de transporteurs sĂ©nĂ©galais (CNTS) qui ne voulait pas  que les bus mauritaniens prennent des passagers sĂ©nĂ©galais au retour vers la Mauritanie.

Nos transporteurs ont portĂ© alors plainte devant la justice sĂ©nĂ©galaise et obtenu gain de cause. Ils ont Ă©tĂ©  autorisĂ©s Ă  transporter des passagers sĂ©nĂ©galais, mais seulement, quand leurs licences de transport seront transmises par voie officielle mauritanienne, aux autoritĂ©s sĂ©nĂ©galaises en charge des transports,  comme le stipule, la convention bilatĂ©rale signĂ©e entre les deux pays,  en fĂ©vrier 2005.
Après avoir remportĂ©  la bataille Ă  l’étranger devant l’administration  et la justice sĂ©nĂ©galaises, les transporteurs mauritaniens pensaient ĂŞtre au bout de leur peine. Ce qu’ils demandent aux autoritĂ©s de leur pays, ce n’était pas la lune !

Tout juste, une  transmission par lettre officielle de leurs licences Ă  l’administration des transports du SĂ©nĂ©gal.

Un soit transmis qu’ils n’arrivent pas à obtenir pour des raisons franchement inexplicables, si ce n’est l’incompétence ou la stupidité de notre administration des transports. Ou les deux à la fois.

Comment peut-on refuser de transmettre les  documents d’un opĂ©rateur mauritanien parvenu  Ă  ĂŞtre compĂ©titif Ă  l’extĂ©rieur ? 

Pourquoi veut-on mettre les bâtons dans les roues, Ă   ceux qui travaillent, qui peinent et suent?

« En tout cas, le SĂ©nĂ©gal s’est beaucoup mieux occupĂ© de nous, que notre propre pays» s’est indignĂ© Abdellahi Ould Breihem directeur gĂ©nĂ©ral de «Salam Transports» au cours de cette  confĂ©rence de presse. Une phrase qui en dit long sur la frustration ressentie par ces opĂ©rateurs mauritaniens qui devaient s’attendre au soutien de leur pays et non aux Ă©culubrations  d’une administration de pacotille.
Seconde  source d’indignation des journalistes. Au cours de la confĂ©rence de presse  l’on apprendra que la fameuse reforme du secteur des transports entamĂ©e pompeusement en 2005 et qui a mis fin au monopole de la FNT pour lui substituer la pagaille actuelle, est toujours au stade d’encre sur du papier.
«Sur 36 ordonnances, dĂ©crets et arrĂŞtĂ©s, seuls deux textes sont appliquĂ©s. Le reste du dispositif de la reforme dort dans les tiroirs.  Il n’y pas de gares routières, celles existantes sont Ă©tablies sur des terrains appartenant Ă  des privĂ©s. Il n’ y a pas de points de collecte des passagers. N’importe qui fait le transport et les transporteurs sont victimes de la concurrence dĂ©loyale des Ă©trangers et des agents des forces de sĂ©curitĂ© mauritaniennes qui s’adonnent au transport protĂ©gĂ©s par leur statut des contrĂ´les. Il n’y a pas eu non plus, les mesures d’accompagnement prĂ´nĂ©es par la reforme» indique El Mehdi Ould Sidi Mohamed prĂ©sident de la GĂ©nĂ©rale Mauritanienne des Transports. Une situation qui est bien rĂ©elle, hĂ©las, et sur laquelle 15 fĂ©dĂ©rations de transport  ont interpellĂ© rĂ©cemment  le GĂ©nĂ©ral Mohamed Ould Abdel Aziz, prĂ©sident du Haut Conseil d’Etat en lui adressant une lettre ouverte qui n’a pas Ă©tĂ© du goĂ»t du ministre des Transports et de son staff, apprend-on. 

Mais au lieu d’appliquer les textes existants ,  le ministère des Transports a optĂ© pour un recensement du parc national de transports public des voyageurs et des marchandises en demandant aux transporteurs de prĂ©senter leurs vĂ©hicules Ă  une commission crĂ©Ă©e Ă  cet effet. Une commission qui veut ainsi se substituer Ă  la commission nationale de suivi de la reforme du secteur des transports terrestres et ce dit-on,  pour  donner l’impression de travailler. Pourtant  le vrai travail, consiste avant tout, Ă  encourager les transporteurs  qui respectent les normes et Ă  mettre en application  les textes existants.

Mais, avons-nous réellement un ministère des transports ?


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