Attentat de Djerba: 30 ans de prison requis contre l’Allemand Ganczarski   
03/02/2009

Une peine de 30 ans de prison a été requise le 3 fevrier par la justice française contre un Allemand converti à l’islam, Christian Ganczarski, pour son implication présumée dans l’attentat contre la synagogue de Djerba, en Tunisie, en avril 2002.



A l’issue d’un réquisitoire-fleuve, l’avocat général Christophe Teissier a demandé aux sept juges professionnels de la cour d’assises spéciale de Paris, spécialisée dans les affaires de terrorisme, d’assortir la peine de deux tiers de temps de sûreté et d’une interdiction de séjour définitive sur le territoire français. Il leur a demandé de déclarer Christian Ganczarski coupable "d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". L’avocat général a insisté longuement sur le fait que, quelques heures avant de passer à l’action, le jeune kamikaze tunisien Nizar Nawar avait appelé au téléphone Christian Ganczarski, chez lui en Allemagne, en quête de ce qu’il a qualifié "d’aval spirituel". "En le lui accordant, Ganczarski lui a permis de poursuivre l’accomplissement de son projet. Cet appel a été la dernière étape dans la chaîne indispensable à la commission de l’attentat", a-t-il ajouté. "Il a été le dernier interlocuteur de Nizar Nawar avant l’attentat". Le procureur a également demandé à la cour de se prononcer en faveur de la culpabilité de Walid Nawar, frère du kamikaze qui a fait sauter son camion-citerne piégé contre la synagogue le 11 avril 2002, pour lui avoir fourni du matériel, notamment de faux papiers et un téléphone satellitaire. A son encontre, il a requis quinze ans de prison, également assortis d’une peine de sûreté des deux-tiers. "Certes, Walid Nawar ne fait pas partie d’Al-Qaïda", a-t-il admis. "Mais il savait ce qu’allait faire son frère, il en partage les idées et, en connaissance de cause, il l’a aidé (...) Ensuite, il a menti, il a dissimulé, il s’est contredit", a affirmé le procureur. "Il savait que son frère préparait un attentat... Il ne savait peut-être pas qu’il allait devenir un kamikaze, mais il savait qu’il allait passer à l’action en Tunisie". "Dans les deux cas, l’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et la complicité dans l’attentat de Djerba sont parfaitement établis", a estimé Christophe Teissier. A l’ouverture du procès, le 5 janvier, le pakistanais Khaled Cheikh Mohammed, membre éminent d’Al-Qaïda et cerveau présumé des attentats du 11 septembre 2001, figurait également au nombre des accusés, mais son cas a été disjoint le 28 janvier. Dans un arrêt, le président de la cour Yves Jacob a déclaré que "considérant que Khaled Cheikh Mohammed est actuellement détenu à Guantanamo et se trouve dans l’impossibilité absolue de comparaître devant cette cour (...) la cour ordonne la disjonction de l’accusation le concernant". Son cas "sera examiné au cours d’une autre session", a-t-il ajouté. Les deux avocats de la défense vont plaider mercredi et jeudi, le verdict est attendu vendredi. L’attentat de Djerba en avril 2002 avait fait 21 morts dont 14 touristes allemands, 5 Tunisiens et 2 Français. C’est la présence de Français parmi les victimes qui a permis le déclenchement d’une procédure en France.


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