«Le projet SALENE FISHING Ltd aidera à surmonter les contraintes du secteur des pêches»    
31/01/2009

Suite à la déclaration du MPEM à l’issue de sa mission en Afrique du sud, qui avait été sanctionnée par la signature d’une convention pour la mise en Å“uvre d’un important programme d’investissement dans les domaines des pêches des captures et de l’aquaculture entre la Mauritanie  et la société sud africaine «Salene Fishing Limited», que certains , à travers la presse, ont qualifié  de fictive, et la mission d’échec.



Pour plus détails sur cette mission, nous avons rencontré  M. Sidi El Moctar Ould Mohamed Abdellahi Ould Iyaye, Directeur adjoint de la Pêche Artisanale et Côtière au Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime (MPEM), chargé du suivi de ce programme, qui avait accompagné son Ministre dans sa mission. Entretiens...

 

Tahalil Hebdo: Parlez nous de cette mission  qualifiée par certains  de voyage touristique. Quelle était son objectif, qui étaient vos interlocuteurs  et quels résultats obtenus ?
Sidi El Moctar Ould Mohamed Abdellahi:
Il convient de noter que parmi les premières décisions que le MPEM a prises était la signature, le 24/09/08, d’un « Mémorandum pour l’instauration d’un partenariat en matière d’investissement dans la pêche et l’aquaculture entre notre pays et le groupe sud africain : «SALENE TECHNOLOGY». Ce groupe sud africain  était, à l’époque, disposé à entreprendre, aussitôt que possible, les travaux de réalisation du projet d’investissement dans la pêche et l’aquaculture en Mauritanie, dès l’attribution par les autorités portuaires du Port autonome de Nouakchott  de la parcelle de terrain devant abriter la composante de base de ce projet. Les autorités portuaires avaient donné leur accord de principe à SALENE TECHNOLOGY pour prendre en compte la composante de base de ce projet  dans le schéma directeur d’extension du Port.
Comme par le passé et en raison  de la vigilance du ministre des pêches  Il a été requis du temps pour plus d’études, d’informations et des garanties, en vue de pouvoir attester des moyens, des capacités, ainsi que de la crédibilité de ce partenaire.
C’est dans ce cadre que le Ministre des pêches  a effectué, du 18 au 22 janvier 2009, une  mission de travail, en Afrique du sud  qui lui a permis de visiter, à Johannesburg, au Cap Town, à Pretoria, et à Saint Helena, plusieurs unités de pêche : usines de transformation des produits des pêches et de fabrication des engins et autres accessoires de pêche, de chantiers de construction de navires de pêche, d’infrastructures portuaires, de firmes d’élevage de mollusques et de poissons, d’un centre de formation professionnelle maritime, ainsi que des shipchandlers. Etant donné que la plupart de ces unités seront mises à contribution par le partenaire pour la réalisation du  projet d’investissement, le Ministre  s’est intéressé, plus particulièrement, à l’évaluation des impacts socio économiques et environnementaux que peuvent générer ces unités de production pour les couches les plus vulnérables de notre société (jeunes chômeurs, analphabètes, pauvres, femmes, handicapés physiques …), tant en termes de création d’emplois, de valeurs ajoutées, et de croissances pro pauvres, qu’en termes d’atténuation des effets négatifs sur la santé publique des travailleurs que sur l’environnement physique et biologique des zones côtières et marines. Les expériences sud africaines dans ces différents domaines sont intéressantes et méritent d’être saisies pour une exploitation rationnelle de nos ressources halieutiques.  

La visite de travail  a également donné l’occasion de rencontrer plusieurs personnalités politiques, hommes d’affaires, banquiers et autres hauts responsables des sociétés privées et de discuter avec elles des possibilités de coopération, notamment en matières d’accès des produits mauritaniens au marché sud africain, d’enlèvement des épaves et du renouvellement de la flotte industrielle. Ces rencontres ont aussi été mises à profit pour faire le point sur la situation politique et économique actuelle du pays et pour requérir le soutien du Gouvernement et des opérateurs privés sud Africains en vue de développer et de renforcer les liens économiques et politiques entre nos deux Etats. Les personnalités rencontrées ont exprimé leur disponibilité, chacune en ce qui la concerne, pour soutenir nos efforts de développement économique, social et politique. Une délégation de haut rang se rendra à Nouakchott, dans les prochains jours, pour étudier sur place avec les responsables compétents, les besoins dans ces différents domaines. 

Enfin, les discussions et négociations  ont permis d’adopter le « projet de programme d’investissement dans la pêche en Mauritanie », principal objet de la mission, pour un montant de 120 millions d’US$. Ce programme d’investissement qui sera exécuté par une société privée de droit mauritanien, créée exclusivement, à cette fin, dénommée «SALENE FISHING LIMITED». Cette dernière  vise à produire et transformer sur le sol national  un potentiel annuel d’espèces pélagiques de 45 000 tonnes par an, créant plus de 1500 emplois directs (dont plus de 90% à terre). Le programme d’investissement  comprend les composantes essentielles suivantes:
-la construction, à Nouakchott, d’un complexe industriel d’infrastructures de débarquement, de transformation et de stockage des produits de la mer, d’une superficie de 50 hectares. 
-l’activité de production d’environ une quarantaine d’unités de navires de pêche artisanale,  côtière, et pélagique industrielle pour alimenter la composante de base ;
- en cas de besoin, l’activité de production des navires de pêche pourra être complétée par l’achat des espèces de fonds et/ou la production des projets d’élevage de fruits de mer, notamment les crustacés et les céphalopodes.

T.H : Vous n’avez cité aucun nom parmi les personnalités rencontrées, ni donné de chiffres, ni d’adresses de cette société (Salene Fishing Limited) que vos détracteurs qualifient de fictive. Est-ce que vous n’êtes pas en train de donner raison à ceux qui pensent que le gouvernement sud africain n’était disposé  à vous recevoir ?

S.E.O.M.A.: Je ne pensais pas que cela était d’importance capitale pour notre principal sujet de discussions. Mais comme vous insistez, j’avais dit plus haut que le Ministre a eu plusieurs rencontres (réunions, dîners et de déjeuners de travail) avec diverses hautes personnalités avec lesquelles, il a eu une série d’entretiens portant sur les différents domaines de coopération bilatérale. On peut citer , en plus de notre partenaire, M. Loucas Pouroulis, grand homme d’affaires sud africain (d’origine grecque, bien introduit dans les milieux économiques et politiques sud africains), Président Directeur Général de l’un des plus importants groupes d’affaires (SALEN TECHNOLOGY) de l’Afrique du Sud.
- l’Honorable Ministre des Affaires Environnementales et du Tourisme, chargé des pêches, Mr Marthinus van Schalkwyk, et le Dr  Matthew Phoza, n° 4 du parti ANC, pressenti pour le poste de Ministre conseiller du Président de l’Afrique du Sud, M. Partik  Zuma, dont la prise de fonctions est prévue en mars 2009.
 La société Salene Fishing Limited, objet de controverses, fait partie des filiales du Groupe SALEN TECHNOLOGY très connu en Afrique du Sud et qui dispose bien d’un site internet. Elle a été créée exclusivement pour gérer le projet d’investissement des pêches de Mauritanie. Et comme la plupart des filiales de SALEN TECHNOLOGY, elle est enregistrée au Chypre. SALEN TECHNOLOGY possède plusieurs groupes spécialisés dans divers domaines : exploitations minières, énergies, industries, bâtiments, pêche … présents dans plus d’une douzaine de pays, notamment en Europe et en Afrique (y compris en Mauritanie où il compte à travers sa filiale TransAfrika investir plus de 2 milliards de dollars dans l’exploitation du fer).

T.H : Ce projet ne va-t-il pas constituer une concurrence pour les armateurs mauritaniens déjà éprouvés  par les flottilles européenne et sénégalaise ? Quels sont en outre, les avantages réels escomptés de ce programme dont vous semblez faire l’éloge?

S.E.O.M.A.: En plus des centaines d’emplois qui seront générés, d’importants autres avantages sont attendus de ce projet. Outre la formation de la main d’œuvre, le paiement des impôts, taxes et redevances de droits d’accès d’une quarantaine de navires ainsi que  le loyer annuel du domaine public où sera construite la composante de base (complexe industriel et infrastructures de débarquement),  il y a aussi  le pourcentage annuel de bénéfices hors impôts (à hauteur de 10 % du bénéfice  pour financer des activités à caractère social). Les services techniques du MPEM sont actuellement en train d’étudier les propositions sud africaines conformément aux textes en vigueur en vue d’augmenter leurs incidences socio-économiques  sur le pays. Concernant la concurrence avec les armateurs nationaux il n’ y a pas d’inquiétudes, bien au contraire, la nouvelle société va aider à surmonter les contraintes de l’armement actuel  en termes de débarquement des captures (approvisionnement des usines et du marché), de renouvellement de la flotte devenue vétuste, d’écoulement des produits de pêches qui connaissent une mévente en raison de l’unicité de leur acheteur (japonais) et d’accroissement des capacités nationales de stockage. Cette nouvelle société ne sera pas autorisée à exploiter les espèces de fond, mais seulement à les acheter, car ces ressources restent exclusivement destinées à la flotte nationale.

TH : Quand est ce  que ce projet verra-t-il le jour ? Le chiffre de 1700 emplois avancé par votre Ministre n’est-il pas exagéré ?

S.E.O.M.A.: Il ne s’agit pas d’un chiffre exagéré, loin de là. Ce projet comme on l’a vu plus haut, a plusieurs composantes à forte capacité d’absorption  de main d’œuvre. Sur les 40 navires environ,  il y aura en moyenne 12 mauritaniens par navire. Et il y aura une mauritanisation graduelle des équipages. L’usine de conserve qui sera créée pourra fournir entre 600 et 700 opportunités d’emplois sans compter qu’il y aura une unité de traitement ainsi que le personnel administratif qui doit être mauritanien dans son ensemble, à l’exception, des postes de directeurs.
 Le démarrage du projet n’attend que l’attribution par les autorités compétentes de la parcelle devant abriter la composante de base  du projet. Le processus de disponibilsation de cette parcelle  est  en cours ainsi que l’examen des autres composantes de ce programme d’investissement.

Propos recueillis par IOM


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