L’année sportive 2008 est nulle. Nulle en résultats mais aussi en prestations. Le championnat national 2007/2008 n’a pas, lui aussi donné les résultats escomptés. Elue un certain 21 juillet 2007 à l’hôtel Mercure par les représentants des clubs, l’équipe fédérale, attendue pour être celle qui va sauver le football mauritanien ou redorer son blason, est complètement passée à côté de l’objectif visé. Que d’échecs répétés des Mourabitounes, échecs qui resteront gravés dans la mémoire collective des sportifs.
Pourquoi le « mouvement rectificatif » n’est pas passé par la fédération de football, cette institution moribonde qui a fait honte à toute une République. Serait-t-on tenté de s’interroger. Du copinage, du clientélisme, du laxisme, de l’improvisation, de l’amateurisme et j’en passe…C’était la léthargie. Certes, parce que les représentants de clubs qui ont élu le président et son équipe sans surprise n’ont pas été entrés en rébellion comme les députés l’ont fait, pour les destituer, les censurer. C’est l’année de tous les échecs, d’une symphonie mal chantée. Que d’espoirs déçus. Si la fédération mourrait, me confiait un responsable, peu ou presque personne ne fera son deuil. A un moment d’ailleurs, certains avaient voulu une euthanasie pour en finir avec cette agonisante équipe. Notre sport roi va à reculons. Jusqu’à quand ? Retour sur une année qu’on ne veut plus entendre parler.
L’année 2008 pour les sportifs mauritaniens férus de football, doit être vite enterrée et dépassée. De l’élection du bureau fédérale le 21 juillet 2007 à la campagne africaine pour les éliminatoires combinées Can/Mondial 2010 en passant par la nomination, puis le limogeage du sélectionneur national Alain Moizan, que d’échecs répétés avec parfois des tohu bohu à n’en plus finir.
Commençons par la campagne pour l’élection du bureau fédéral devant prendre en main les destinées du football national. Ce jour, on se souvient, à l’hôtel Mercure, tout le collège électoral sportif a été mobilisé ainsi que cette presse sportive qui a participé de manière active à la campagne pour l’élection du président. Sans surprise, Mohamed Salem Ould Boukhreïss, fort du soutien de la famille sportive, fut élu avec une seule voix X contre, nous a-t-on informé. Les commentaires vont bon train quant à une révolution possible du football mauritanien. Parce que vraisemblablement quelqu’un qui s’y connaît vient de prendre les rênes. Ce jour-là , on se souvient pour vous, le doyen Abdou Salam Diagana, journaliste sportif à la télé et RFI sport, a fait entendre sa voix pour dire que «ce n’est pas un bon choix. Cette équipe sera vouée à l’échec». D’aucuns ne le croyaient pas. Mais l’histoire lui a donné aujourd’hui raison. La mauvaise prestation de cette équipe n’est plus à démontrer. Que de la cacophonie. Au finish, c’est une fédération déserte. Rien ne bouge, un calme plat et un silence de cimetière à la fédération. Ceux qui ont battu campagne, se sont tus, bouche bée.
Le tourisme, rien que le tourisme …
Ensuite, c’est la campagne pour la nomination d’un sélectionneur national. C’est le tourisme en Europe aux frais du contribuable mauritanien. En février 2008, Alain Moizan, contre toute attente, est désignée sélectionneur national des Mourabitounes. La fédération organise un point de presse le 14 février pour annoncer la nouvelle à la presse et à l’opinion nationale et internationale. Il déclare qu’une qualification est possible en dépit d’un adversaire de taille, le Maroc en négligeant, toutefois, les autres adversaires qui ont fini par le dérouter et précipiter son départ. Il sera vite limogé le 08 juin 2008 et son dossier remis aux calendes grecques. Un point de presse a été tenu pour la circonstance par le président Boukhreïss et son équipe. Ceux-là mêmes qui ont organisé un point de presse pour annoncer sa nomination à la tête de l’équipe nationale. La page est désormais tournée. Mohamed Salem Ould Harouna dit Sneidry prend le relais. Il promet lui aussi l’impossible après la débâcle de Nouakchott contre l’Ethiopie. A Addis-Abeba, inutile de revenir sur ce qui s’est passé. La campagne pour les mourabitounes A, a complètement échoué. Tous les bateaux des deux capitaines ont coulé. Mais les Mauritaniens ont gardé encore l’espoir avec d’autres catégories. Les juniors qui ont failli passer pour avoir éliminé l’Algérie ont malheureusement été vite stoppés par les Gambiens. Les cadets, eux, n’ont pas fait long feu. Ils furent éliminés par les Bissau Guinéens. On misait sur les locaux qui jouaient leur qualification pour le Championnat d’Afrique des Nations prévu à Abidjan en février 2009. Ce championnat concerne les joueurs locaux. On espère encore et encore. Ils réussissent à passer devant la Gambie mais seront éliminés par les Guinéens de Conakry. C’est maintenant clos.
Le championnat national, lui, se poursuivait malgré la nonchalance et le couac. L’Asc Concorde remporte la manche aller et devient finalement championne de Mauritanie. Elle joue la coupe des clubs champions contre le Sétif d’Algérie qui l’élimine. La Nasr de Sebkha, elle, était en campagne pour la coupe arabe. Elle sera aussi éliminée par les Tunisiens du CS Sfax. Eh oui, c’est ça les réalités du football mauritanien. Le tourisme.
En coupe nationale, certains gros calibres ont été éliminés. Au sprint final, il reste la Nasr de Sebkha et le Fc Nouadhibou qui, au moment où nous mettons sous presse, joue la finale, ce samedi 10 janvier au stade olympique. Une finale qui se dispute âprement entre les deux adversaires.
Une saison ou une année sportive est close sans résultats escomptés. Une autre s’ouvrira, celle-là qui est prévue officiellement le 03 janvier 2009. Mais le démarrage du championnat est pour le moment fixé au 23 janvier de cette année. Espérons que 2009, sera une année à profiter pour réfléchir et bien réfléchir pour l’avenir du football mauritanien.
Ibou Badiane
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