A quand le débat sur la Constitution rétablie et modifiée? Le bonheur est dans l’inaction…   
08/05/2006

Tout porte actuellement à croire que le débat sur le référendum constitutionnel n’intéresse personne et n’aura jamais lieu. Les leaders des «grands partis» font la sourde oreille quand ils sont interpellés sur la question, les chefs de «petites» formations, hurlent avec les loups sans parvenir à se faire entendre.



Ould Maaouloud de l’UFP, brille sur la scène politique par son absence. Il tente désespérément de démontrer qu’il est simple, humain et connu à l’extérieur (tournée de promotion en France). Messaoud Boulkheir de l’APP, est lui, préoccupé par les nombreuses défections, non des moindres, enregistrées par son parti. Il veut persuader l’opinion publique nationale, que malgré ses tourments personnels et de son parti, il est capable de poursuivre son travail (sillonnant les routes du Sud). Daddah est dans un nuage, l’homme se considère comme le primus inter parès (le meilleur d’entre eux) et par conséquent, n’a pas à se mêler de ce qui ne le regarde pas. L’homme ne lorgne que du côté du «palais de marbre». Le reste, le laisse de marbre!L’UDP et son leader sont dans l’euphorie des enregistrements de nouvelles adhésions (Mint Mouknass quitte Paris pour accueillir les membres de l’Initiative des cadres de Kaédi).
Sans parler du PRDR, du RDU…toujours hantés par les années Maaouya, et leurs têtes plongées dans le sac d’un hypothètique renouveau.
En somme, il y a donc un véritable désert de débat autour de la nouvelle mouture de la Constitution. On fait du neuf avec du vieux. Un bon lifting qui semble à même de garantir une stabilité politique au niveau des institutions et une séparation nette des pouvoirs. De ce point de vue, la Constitution remaniée paraît révolutionnaire. Par contre, dans la lutte contre la corruption et le combat contre les détournements des deniers publics par les fonctionnaires de l’Etat, les ambitions affichées par le CMJD, demeurent en deçà du mal qui sévit.
Et pour la promotion du texte, seul le «boss» s’y colle, il en a fait son cheval de bataille et parcourt avec son bâton de pèlerin, les différentes wilayas pour porter la bonne parole aux populations.
Hormis le fait que cette situation révèle l’ampleur du désastre de l’analphabétisme et de l’état de «non citoyen» des populations qui ne comprennent que dalle de ce texte, elle a par ailleurs pour mérite de dévoiler la qualité et le niveau du débat politique en Mauritanie.
Une scène caractérisée par un immobilisme cartésien à la française, affligeant qui se résume ainsi : comme on n’a pas la connaissance totale des équations pendantes, mieux vaut ne pas agir. Notre politique nationale rompt alors avec l’action et la conviction, et se réfugie derrière une sorte de pseudo consensus sans voix discordante.
Il est urgent (it’s high time, disent les anglo-saxons) de renouer avec la préférence nationale au parti et d’en finir avec les guéguerres de leadership au sein, de ce qui reste de l’ancienne «opposition» au Déchu. «Je préfère mon pays à un parti, pourtant je suis socialiste» déclarait Bernard Kouchner dans une tribune accordée au «Match»
Une affirmation non dénuée de sens, qui devrait donner à réfléchir aux différents candidats, aider à tomber les masques, se déterminer et a «mouiller» le dara’a, sur toutes les questions d’intérêt national.
Aujourd’hui comme demain, l’homme politique mauritanien devrait savoir se «mouiller» davantage, se distinguer du patron de parti, du chef de tribu, du gourou de région, du pourfendeur des vérités de sa communauté, pour prétendre à la direction du pays et mériter notre confiance.
Y’en a assez de la particularisation et de la personnalisation de la politique nationale !!!
El Hadj Popèye Cissé
Cisse25@yahoo.fr


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