Politique : L’Initiative des cadres de Kaédi   
02/05/2006


C’est le cas à Kaédi où on assiste à un sprint des politiques, qui pour se repositionner, qui pour se faire une seconde jeunesse politique, qui pour lier de nouvelles alliances. Mais tous ont un seul mot d’ordre: rafler les voix du département. C’est dans cette cohue que l’Initiative des Cadres du Département Central de Kaédi a vu le jour au lendemain du putsch. C’est une structure qui réunit en son sein, une pléiade de ressortissants de toutes les couches sociales et ethniques du département de Kaédi.
Le PRDS qui dominait le champ politique n’avait pas fait que des contents en son temps. En effet, une bonne frange du défunt parti décriait les pratiques de parachutage de responsables politiques dont les nominations ne correspondaient pas aux aspirations de la base.
C’est dans cette perspective que les responsables de l’Initiative ont mis sur pied leur structure. Moustapha Tandia, Ingénieur en Bâtiment et Travaux Publics, conseiller à la Commission Centrale des Marchés, président de l’Initiative Jeunesse Active du Gorgol, et ancien militant du PRDS, en est le coordinateur. L’Initiative est composée essentiellement de cadres du Département, Djéol, Lexeiba 1, Toufoundé Civé, Néré Walo, Ganki et Tokomadji.
Avant la refonte du PRDS, bon nombre des membres de l’Initiative étaient des militants de cette formation politique, mais avaient gelé leurs activités deux ans plutôt pour marquer leur opposition aux choix des hommes qui leur étaient imposés par un comité de pilotage tout à fait sourd à leur propositions après plus de 12 ans de militantisme. C’est le cas de Cheikh Saadbouh Tandia, juriste, conseiller à la Commission Centrale des Marchés, membre fondateur de la section départementale du PRDS à Kaédi, membre du comité de coordination avec les partis politiques et membre de la commission de concertation inter régionale (Gorgol, Brakna et Guidimakha).
En août 2005, lorsque le parti a volé en éclats, l’opportunité ne pouvait être meilleure pour eux de sortir de l’ombre et de revendiquer l’incarnation des aspirations profondes des populations du département de Kaédi. Dés le 10 août, les cadres qui se retrouvent dans les idéaux de l’Initiative se sont concertés à Nouakchott et ont décidé de se mettre ensemble et de voir comment faire de la politique autrement.
C’est ainsi qu’une première mission s’est rendue à Kaédi pour annoncer leur départ du PRDS. Le discours a été axé sur la recherche de l’union des kaédiens, longtemps mise à mal par le passé. Il était urgent de recoudre le tissu social dont le maillage était par endroit bien entamé. Toutes les ethnies se sont retrouvées et ont parlé un même langage : celui du bien être de Kaédi.
L’Initiative s’est assignée trois axes majeurs. D’abord, des retrouvailles avec la diaspora vivant à Nouakchott. Ensuite, entrer en contact avec les résidants de base. Un séminaire s’est tenu à cet effet à Nouakchott. Et enfin, une prise de contact avec les formations politiques nationales.
Une seconde mission est retournée à Kaédi en janvier dernier pour rendre compte à la base, des concertations en cours. L’Initiative estime qu’au moment venu, il appartiendra aux populations de Kaédi d’adhérer au parti politique qui aura répondu à leurs attentes, à savoir une liberté totale dans la confection des listes municipales, législatives et sénatoriales sans la moindre main extérieure, source de toutes les divisions. Une dernière mission a été effectuée à Kaédi la semaine dernière et a dressé la synthèse de leurs pourparlers avec les partis politiques, aux sympathisants.
Pour l’heure, l’Initiative en est à ce stade. Des tendances se dessinent déjà, mais elle affirme que quelque soit le parti qui aura obtenu leurs voix, ce dernier devra nécessairement faire accompagner son programme politique d’une vision de développement intégré, de la lutte contre la pauvreté car les initiateurs de ce mouvement citoyen sont surtout animés par "la volonté de faire renaître Kaédi de ses cendres et de lui redonner ses lustres d’antan. La décision finale d’aller vers un parti sera une décision départementale."
Par Biri N’diaye
youbiss@yahoo.fr


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