Le calme matinal enveloppe la petite bourgade, lovée dans une anse de l’oued et construite sur la partie élevée de son ancien lit creusé dans l’immense plateau de granit qui s’étire indéfiniment pour venir mourir sur les ...
contrepentes de deux grandes chaînes de montagnes : à l’est le Dhar et à l’ouest Teguel. Avec l’assèchement progressif de la région, le lit de l’oued s’est rétréci pour revenir à la modeste dimension d’une bat’ha qui serpente langoureusement au milieu du plateau. La bat’ha est alimentée par deux grands affluents : d’une part, l’oued Tawaz dans lequel verse le confluent de Toueiderguilt et qui prend sa source des hauteurs longeant le Baten Ehl Mohamed Vadel, au nord-est d’Atar pour déboucher dans la bat’ha d’Amder, d’autre part, la bat’ha de Toueizegt qui prend sa source des hauteurs nord de Tod. La bourgade s’est développée autour de la mosquée de Garn-El-Gasba, construite par une tribu venue de quelque part du Dhar, vraisemblablement de Chinguetti. Une petite case trône au sommet de la dune de Ehl Mamina. Sa charpente est constituée de poutrelles en bois de Tarva, solidement attachées par des fils de fer. La toiture en paille de Sbat, noircie par les intempéries, s’effrite progressivement sous l’effet des assauts répétés des bourrasques de l’harmattan et des fréquentes violentes tornades tropicales. La porte est une ouverture juste suffisante pour faire passer une personne accroupie et deux petites ouvertures latérales tiennent lieu de fenêtres. L’intérieur était d’une rusticité extrême: une vieille natte d’Azarane sur laquelle gisent en désordre de vieux coussins en cuir mal bourrés. Dans l’encoignure, on peut apercevoir un plateau en cuivre sur lequel reposent deux verres de "8" jaunis par le temps, une vieille théière, une boîte de miel contenant du thé vert et une sucrière. Visible d’Adebai et de Toueivinda, la case, que connaissent tous les habitants de la bourgade, est le point de repère de tous les âniers de la zone allant en ravitaillement d’eau. Une femme sortit de la case en glissant, passa un moment à se gratter la tête, introduisant son index sous les nattes de son épaisse chevelure enchevêtrée. Puis, comme à contrecœur, elle acheva sa séance de grattage, pivota sur son buste à droite puis à gauche, comme si elle cherchait quelque chose, avant de décider finalement de se lever. Elle posa ses deux mains bien fermées sur le sol, se hissa sur les bras, chercha un équilibre et souleva une jambe, puis l’autre. Ses poings s’enfoncèrent dans le sable mou et, d’un brusque mouvement de reins, elle se retrouva debout, tenant ses hanches à deux mains. Sa grossesse très avancée est maintenant bien visible. D’une démarche nonchalante, elle se dirigea vers l’âtre, constitué de trois pierres de granit qui servent de support à une marmite en fonte. Elle s’assit à côté de l’âtre, déterra les trois bûches enfouies entre les pierres, les frappa l’une contre l’autre pour les débarrasser de leurs cendres. Elle se pencha vers la petite haie en paille qui protégeait l’âtre des intempéries et en cassa quelques brindilles qu’elle plaça sous les bûches. Elle fouilla à côté de l’une des pierres, déterra une boîte d’allumettes, en prit un brin et d’un mouvement leste le frotta contre la boîte et mit le feu aux brindilles de paille placées sous les bûches. En attendant que le feu prenne dans les bûches, elle retourna dans la case, ouvrit une vielle malle métallique, en sortit une écuelle, une louche en bois et un sachet dont elle défit le nœud, y plongea la main et l’en ressortit pleine de semoule de mil qu’elle versa dans l’écuelle et ressortit. Elle s’assit à côté d’une vielle outre en peau de chèvre complètement pelée, accrochée à un Arahal près de la porte de la case. Elle délia la bouche de l’outre, versa un peu d’eau dans une calebasse, la lava et, d’un jet brusque, projeta l’eau au loin, avant de la remplir de nouveau en la serrant légèrement au niveau de la bouche. Elle aimait particulièrement voir et entendre le bruit de l’eau coulant de la bouche de l’outre dans l’ustensile. Quelques morceaux de paille et quelques poils flottèrent à la surface de l’eau. Ella prit un bâtonnet et nettoya l’eau de tous les corps étrangers en surface. Malgré la fraîcheur matinale, cette journée du mois de Mai s’annonçait ardente et. Rien qu’à l’idée d’y penser, elle eut soif. Elle porta la calebasse à sa bouche et se mit à boire par petites gorgées en savourant la fraîcheur de l’eau qui dégoulinait des commissures de ses lèvres. Elle vida la calebasse sans être pour autant parvenue à étancher sa soif. Elle alla à l’âtre, Le feu n’avait toujours pas pris dans les bûches. Elle s’assit, remua de nouveau les bûches et. Malgré la fumée dense qui s’en dégageait, elle se pencha pour souffler sur les bûches, jusqu’à s’assurer que le feu avait pris, Elle posa la marmite sur l’âtre, y versa l’eau et patienta. Lorsque l’eau se mit à bouillir, elle s’activa à préparer la cuisson. Elle laissa la marmite découverte pour suivre l’évolution de la cuisson de la bouillie. Attendant l’ébullition de la marmite, elle se noya dans ses souvenirs. ( A suivre…)
----------------------------------------------- Mohamed Lemine Ould Taleb Jeddou: MES EXCUSES LES PLUS PLATES! L’un de mes amis, que je remercie infiniment, a attirĂ© mon attention sur un aspect juridique relatif Ă la propriĂ©tĂ© intellectuelle qui m’a Ă©chappĂ©. Après consultation, mon Ă©diteur m’a conseillĂ© fortement de renoncer Ă mon projet de publication de mon roman sur Facebook. Aussi ai-je le regret d’informer mes amis que je me trouve dans l’obligation de renoncer Ă la publication du roman « Zram ou la Saga des Mreiba » dans son intĂ©gralitĂ©! Encore une fois toutes mes excuses pour ce changement inopinĂ© ! MERCI POUR VOTRE COMPRÉHENSION !
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