Scandale du Scanner : Un test pour la volonté affichée de lutter contre la gabegie   
27/11/2008

Le problème du Scanner de l’Hôpital National qui était en panne,  a trouvé une solution heureuse,  lors d’une  visite du Général Mohamed Ould Abdel Aziz président du Haut Conseil d’Etat (HCE)  au même Hôpital. Le chef de l’Etat a donné des instructions fermes  au ministre de la Santé  pour payer deux scanners  dans  les plus bref délais. Les deux scanners étaient destinés à l’Hôpital National de Nouakchott et à celui de Kiffa.



Chose promise, chose faite ! Mais de quelle manière ? C’est ce qu’on verra. Dans la forme,  la volonté du Boss aura été respectée, mais l’affaire a été une occasion de surfacturer l’Etat mauritanien et de pratiquer la gabegie, «El vessad»,  tant honni par le président du HCE.  Car,  au lieu de livrer  deux scanners 16 Barrettes aux capacités techniques excellentes comme spécifié dans le marché attribué le 16 octobre 2008 par la commission centrale des marchés au  prix de 204 millions de nos ouguiyas,  c’est plutôt   un scanner 4 Barrettes coûtant  37 millions d’ouguiyas,  qui a été   livré à l’Hôpital National. En effet General Electric le constructeur  ne construit que trois gammes  de scanners : Brightspeed 16 Elite,  8 Edge et le Scanner 4 Excel. Dans son offre financière le fournisseur mauritanien a bien mentionné Bright Speed Excel, donc 4 barrettes. Evidement,  on pourra toujours arguer qu’avec quatre coupes d’un scanner 4 barrettes on obtient le résultats d’un scanner 16 barrettes. Mais l’on doit se demander si  cela n’expose pas le malade à une moyenne élevée de rayons X.
Bref la solution ne consiste pas à multiplier les coupes mais à avoir un scanner qui réponde aux caractéristiques demandées et au prix payé. Il est vrai qu’un camion 10 tonnes peut amener 30 tonnes en trois rotations. Il n’est pas néanmoins un camion 30 tonnes !
 Le fournisseur gagne ainsi  des dizaines de millions d’ouguiyas sur le dos de l’Etat mauritanien en se faisant payer deux scanners  4 Barrettes à 204 millions, alors qu’ils  coûtent 74 millions. Si ce n’est du «El vessad»,  cela lui ressemble !
 Dans le nouveau  contexte, où  la «lutte contre la gabegie » constitue  la  priorité du nouveau pouvoir,  l’affaire constitue un véritable test pour la volonté  affichée en matière  de lutte contre la gabegie.  Des dossiers relatifs à la gabegie  datant d’une décennie sont présentement ouverts devant la justice,  alors que cette  affaire de surfacturation  du scanner de l’hôpital est actuelle. Et que l’on ne saute pas du présent sur le passé,  pour dire que le scanner en panne avait coûté 400  millions,  comme pour justifier une  nouvelle gabegie. Le fournisseur du scanner affirme-t-on n’a rien à craindre. Il est l’un des parlementaires soutiens politiques du  HCE au pouvoir depuis le 6 août. Mais son soutien  au HCE ne doit,  en principe,  l’immuniser  ou  lui donner  le droit de pratiquer la gabegie. On a déjà vu comment on procède avec ceux qui ne soutiennent pas le HCE quand ils sont accusés de gabegie. On attend voir, qu’en sera-t-il avec ceux qui soutiennent le Haut Conseil d’Etat? Ont-ils carte blanche pour piller ? Wait and See.


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