Vérités et contrevérités   
24/11/2008

J’entends dans le discours officiel ambiant et envahissant, le seul à avoir droit de cité sur les medias d’Etat, beaucoup de vérités, mais aussi, énormément de contrevérités.  Quand j’entends un galonné du Haut Conseil d’Etat dire que le président renversé a «trompé le peuple à travers le changement du programme sur la base duquel, il a été élu par le programme d’autres individus n’ayant obtenu que 10% des suffrages», je  récuse cette tentative de minimiser les adversaires de la junte. Messaoud à lui seul,  pèse 10% des suffrages et je ne compte pas ceux des islamistes modérés plus de 7%, et l’UFP plus de 4% , si nous restons -comme notre galonné- dans la logique des chiffres de la présidentielle de mars 2007.



Quand j’entends dire qu’il y avait une crise multiforme avant le coup d’Etat du 6 août, je ne puis qu’acquiescer. Quand j’entends que le président constitutionnel avait fait preuve de faiblesse (dans une société nostalgique d’un père fouetard), je ne puis, aussi, qu’accepter. Quand j’entends claironner que le Haut Conseil d’Etat a marqué des points positifs en matière de baisse des prix, je ne peux d’ailleurs qu’exprimer ma satisfaction.

 Mais quand j’entends dire que les mauritaniens sont sortis pour la première fois de leur vie dans des manifestations  contre la faim, seulement en 2007, là, je ne suis plus d’accord, parce que les mauritaniens sont bien sortis dans des émeutes du pain en… 1995.

Quand j’entends crier sur tous les toits que le Général Mohamed Ould Abdel Aziz est le premier chef d’Etat à avoir visité la Kebba, je ne peux m’empêcher de rappeler que Ould Taya, l’y a précédé, un lundi 6 octobre 2003. 
Je ne peux pas accepter non plus,  la contrevérité selon laquelle le président renversé a "libéré les terroristes auteurs des attaques criminelles de Lemgheiti".

Non, mon Colonel,  -parce que c’est à vous que je m’adresse-, les suspects dans l’attaque de Lemgheiti n’avaient nullement  Ã©té libérés.

«Al mouthenna» et «Souheib» sont toujours en prison. Ils étaient donc bien restés en prison en juillet 2007, en dépit de la clémence du verdict à l’époque, à l’endroit d’autres salafistes non impliqués dans Lemgheiti.

Au delà de nos querelles sur le retour à l’ordre constitutionnel d’avant le 6 août, ou à un nouvel ordre constitutionnel, j’estime que nous devons nous élever contre le mensonge,  la diabolisation et la haine stupide et aveugle de l’adversaire.

Nos princes parvenus au pouvoir par les urnes, ou par les canons, doivent s’en méfier.

Ils en ont fait usage, ils en seront victimes. 

IOM


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