Le président du HC: «Nous combattons la gabegie et nous ne visons quiconque»   
19/11/2008

Le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, Président du Haut Conseil d’Etat (HCE), a prononcé mardi après midi (18 novembre) un discours lors d’un meeting organisé par  les populations de Toujounine à l’occasion  de  sa visite d’un  centre de santé dans ce  quartier périphérique de Nouakchott. Dans ce discours, le président du HCE  a indiqué que le Haut Conseil d’Etat est déterminé à poursuivre les efforts de réformes et de lutte contre la gabegie, à mettre l’administration au service des citoyens.



Voici le texte intégral de ce discours traduit par l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI-agence officielle):

"Habitants de la moughataa de Toujounine, je vous remercie. Je remercie le maire tout d’abord pour l’excellente allocution qu’il a prononcée. La moughataa de Toujounine est comme les autres moughataa laissées pour compte par l’Etat.
Ce que je voudrais vous réaffirmer c’est que cela ne se répétera pas Inchaallah. Aussi, l’Etat accordera -t- il un intérêt particulier au développement de ces zones et quartiers populaires après une longue période de délaissement.
Le choix du Haut Conseil d’Etat est de s’intéresser à la large majorité de la population qui était marginalisée en raison des pratiques de ceux qui étaient longtemps aux affaires et qui ont spolié ses ressources pendant cette période.
Je vous affirme que cela ne se répétera pas dans notre période d’exerce du pouvoir et nous prendrons les mesures propres à dissuader les responsables de faire de tels actes.
Il appartient aux citoyens d’être conscients et de bien savoir que les ressources de l’Etat appartiennent au peuple et doivent, par conséquent, se traduire positivement sur les conditions de vie des habitants car si le peuple est laissé à son sort et les gouvernants empêtrés dans la gabegie, alors toute action sera vaine, c’est précisément la leçon tirée par de nombreux pays qui ont été conduits de ce fait à leur ruine et c’est ce que nous voulons éviter au nôtre.
Les problèmes des citoyens, qui sont connus, ont été recensés et sont fondamentalement liés au problème de distribution de terrains. Le manque de distribution de ces parcelles conduit à leur occupation illégale (la "gazra") et au désordre qui en est consécutif handicapant les services publics de l’eau, de l’électricité, de la santé et des routes etc.
Ce sont là les problèmes dont souffrent les populations dans les différentes zones de Nouakchott.
J’ai dit plusieurs fois que la solution de ces problèmes est simple et du domaine du possible mais elle requiert une discipline et une certaine capacité d’organisation de la part des citoyens. Ces derniers doivent savoir que la terre leur appartient, qu’elle est à leur portée. Par conséquent, ils doivent en bénéficier dans le cadre d’une première solution aux divers problèmes qui leur sont posés.
Toujounine souffre de manière particulière du problème de routes qui ne peuvent être construites dans un contexte de désordre et d’inorganisation.
Nous avons un programme pour une solution définitive du problème des routes dans cette moughataa.
Ce programme comporte l’extension de la route qui va la place Madrid pour lui permettre de prendre le plus grand nombre de véhicules et nous examinons la construction d’une route de Dar Naim vers Tenoueich afin de désengorger le trafic sur la voie de Toujounine. Il y a encore une autre route en cours d’exécution parallèle à celle-ci du côté nord afin de contribuer à diminuer la pression sur cette route. Pour tous ces travaux, le financement est disponible.
Le problème de l’électricité quant à lui, ne peut être réglé dans les conditions de la "Gazra". D’ailleurs, dans un tel contexte, elle constitue, en dépit de son importance pour leur vie, un danger pour les populations.
Nous sommes, pour notre part, prêt à vous la rendre disponible, nous disposons des moyens à cette fin. Mais la solution de ce problème reste tributaire du lotissement de la zone, ce qui se fera Inchaallah incessamment. Il en est de même pour le problème de l’eau potable.
Dans le cadre de ma volonté de m’enquérir de la situation sanitaire des populations, j’ai eu à visiter il y a quelques instants le centre de santé de Toujounine où plusieurs problèmes ont été posés, pourtant simples à résoudre et ils le seront inchaallah le plus tôt possible.
 
Je ne peux ici que saisir l’occasion pour vous remercier pour avoir soulevé, à travers vos pancartes, les problèmes dont souffre le pays et surtout ceux relatifs à la corruption qui a appauvri le peuple, à la gabegie qui a miné le pays et au détournement des biens de l’Etat par les anciens responsables qui se sont accaparés des parcelles de terrain destinés aux citoyens qui en ont véritablement besoin et qui se sont de tout temps dressés en obstacle empêchant le budget de l’Etat de parvenir à ceux auxquels il est destiné normalement. C’est là une réalité que connaissent les citoyens mais aussi les responsables eux-mêmes et les commerçants dont certains ont traité avec ces responsables.
Les moyens de l’Etat doivent se répercuter positivement sur le peuple, de manière à résoudre les problèmes qui se posent.
Le Haut Conseil d’Etat a besoin du soutien du peuple, par contre il n’a pas besoin du soutien des individus qui se livrent à la gabegie et ne veut pas qu’ils soient parmi ceux qui l’appuie, car il sait que le soutien de ceux-ci ne peut se réaliser que si nous nous adonnons à la gabegie comme eux, ce que évidemment nous ne souhaitons pas.
Dans la période au cours de laquelle nous aurons à gérer les affaires du pays nous oeuvrerons pour l’assainissement et la construction de notre Etat, qui dispose de beaucoup de moyens, et ce dans la transparence et l’honnêteté, permettant ainsi aux populations de connaître les voies de dépense du budget et les domaines dans lesquels celui-ci a été utilisé.
Je sais que notre seul problème est la gabegie, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je tiens toujours à parler des danger de celui-ci en tant que seul obstacle devant le développement.
Les moyens du peuple sont la propriété du peuple et ne doivent pas, par conséquence, faire l’objet de malversations de la part de 5, 10 ou 20 individus pour entendre ensuite ceux-ci nous parler de démocratie qui est en définitive de mettre les moyens du peuple au service de celui-ci et de faire en sorte qu’il soit maître de son destin. Mais tel n’a jamais été le cas dans le passé.
Nous entendons les dires de ces individus, leurs mensonges et les promesses qu’ils donnent et auxquels il est temps de mettre un terme. 
Le meilleur exemple que nous pouvons donner à ce sujet est le problème  d’Air Mauritanie que nous connaissons tous et qui a été derrière les souffrances endurées par des centaines de familles mauritaniennes restées sans ressources du fait de la pratique de 3, 4 ou 6 individus. Du fait des pratiques de ces individus, les enfants de 500 familles sont restés dans la rue. Des régimes se sont succédés sur ce problème sans lui accorder le moindre intérêt, du fait de considérations tribales ou autres.
L’Etat doit être géré de façon à garantir l’intérêt de tous et nous n’entendons pas ici lutter contre quiconque mais plutôt nous visons dans notre combat la gabegie et s’il y’a des gens qui se considèrent visées, elles doivent se rectifier.
Nous, nous combattons la gabegie et nous ne visons quiconque et celui qui ne veut pas qu’il soit visé doit donc s’opposer à la gabegie.
Les moyens mobilisés par l’Etat au cours de l’année 2008 et parmi lesquels l’ancien président a dit avoir consacrés des milliards pour faire face aux effets de la sécheresse et à ses répercussions sur le peuple ne doivent pas être laissés à la merci de deux, trois ou quatre individu sans qu’on en parle.
Cela nous ne l’accepterons jamais, comme nous n’accepterons pas qu’on nous présente des prétextes sans fondements toutes les fois qu’on change de régime et que nous essayons de nous attaquer à la gabegie, comme ce fut le cas en 2005 où nous avons cru qu’il sera mis fin à de telles pratiques et que les responsables s’abstiendront d’y recourir. C’est le contraire de nos espérances qui s’est produit en 2006, en 2007 et même en 2008 où il on a parlé de démocratie et d’un président élu de façon transparente.
Si donc nous continuons à accepter de telles comportements, nous serons exposés à être traduits devant la justice même si nous ne cautionnons pas la gabegie, car nous serons considérés comme complices pour avoir fermé les yeux sur les comportements des personnes faisant preuve de gabegie. Cela n’est plus permis et nous ne l’accepterons plus. Ceux qui oeuvrent pour la construction du pays doivent consentir les sacrifices nécessaires et il n’y a pas de meilleur sacrifice que de lutter contre les gens qui s’adonnent à la gabegie.
J’espère que ceux qui ne veulent pas suivre une voie honnête comprendront ce que j’ai dit et que nous sommes décidés à respecter nos engagements dans ce sens quelle que soit les situations. Nous avons pris un engagement sur nous-mêmes et nous le respecterons au cours de notre gestion des affaires du pays.
Avant de terminer, je demande aux populations de collaborer avec transparence avec l’administration et de se dresser contre toute déviation de sa part car l’administration se doit d’être au service des populations pour sortir de cette situation inappropriée.
Je vous remercie".
Source : AMI


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflètent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés