Plus faucon que moi, tu meurs!   
13/11/2008

«C’est pour informer l’opinion des Ă©vĂ©nements qui ont eu lieu,  qui intĂ©ressent les citoyens et le pays, que nous avons convoquĂ© cette confĂ©rence de presse» a dĂ©clarĂ© M. Mohamed Ould Moine (photo), ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, porte-parole du Gouvernement de la junte, Ă  l’entame d’une rencontre avec la presse, organisĂ©e l’après-midi du jeudi 13 novembre, Ă  l’hĂ´tel «Atlantic Ezza» de Nouakchott.



PlutĂ´t dĂ©contractĂ©, le ministre a informĂ© les journalistes des audiences accordĂ©es par la commission prĂ©paratoire des «Etats GĂ©nĂ©raux de la DĂ©mocratie» aux Ă©lus, aux formations politiques, aux syndicats,  et aux intellectuels,  en prĂ©lude Ă  la prĂ©paration d’un rapport qui sera soumis lors des Etats GĂ©nĂ©raux qui doivent ĂŞtre un moment de mĂ©ditation et d’interpellation ,  que nous voulons mener -a-t-il indiquĂ©-,  sans prĂ©cipitation,  contrairement  au passĂ© (en allusion aux journĂ©es de concertation de 2005) .
Le ministre Ould Moine a demandĂ© aux mauritaniens d’avoir un esprit positif lors de  «Etats GĂ©nĂ©raux» en vue de sortir le pays de la situation, dans laquelle il se trouve. Il a Ă©galement Ă©voquĂ© l’examen et l’approbation  par le rĂ©cent Conseil des Ministres de la junte,  du projet de Budget 2009 qui a mis l’accent -selon lui- sur les projets structurants en vue  lutter contre la pauvretĂ© et gĂ©nĂ©raliser les services sociaux, soulignant Ă  cet effet,  la crĂ©ation d’un Fonds de SolidaritĂ© dotĂ© de 16 milliards d’ouguiya, destinĂ©s Ă  «l’investissement dans les zones enclavĂ©es et Ă  faire face aux catastrophes». Le ministre  a insistĂ©  sur la baisse du niveau de l’inflation en raison du «règlement de plusieurs problèmes liĂ©s aux procĂ©dures budgĂ©taires». «Nos problèmes sont essentiellement organisationnels, nous n’avons pas de problèmes structurels» a-t-il soulignĂ©. Et de poursuivre : «cela prouve que le mauritanien est apte Ă  rĂ©soudre ses problèmes,  s’il y a une volontĂ© politique pour cela».

«Sidi n’est plus prĂ©sident,  mais personne ne peut l’empĂŞcher de rĂŞver»

InterrogĂ© sur le sens du  transfèrement du prĂ©sident constitutionnel de Nouakchott Ă  «Lemden» (oĂą il continue d’être placĂ© en rĂ©sidence surveillĂ©e),  ainsi que sur les rumeurs relatives Ă  la  destitution  de Messaoud Ould Boulkheir,  le prĂ©sident de l’AssemblĂ©e Nationale (opposĂ© au putsch du 6 aoĂ»t) , Ould Moine  a rĂ©pondu : " l’ancien prĂ©sident a pris l’engagement de quitter la politique avant sa remise en libertĂ©, je lui conseille de respecter cet engagement, de faire valoir ses droits comme prĂ©sident Ă  la retraite, suivant en cela, feu le prĂ©sident Moctar Ould Daddah ". Et d’ajouter : «L’ancien prĂ©sident jouissait totalement de sa libertĂ©, il a Ă©tĂ© Ă©largi en raison de son âge, en conformitĂ© avec les traditions africaines et des valeurs islamiques». «Il n’est plus prĂ©sident, il doit le savoir, mais personne ne peut l’empĂŞcher de rĂŞver", a-t-il ajoutĂ© (ironiquement ou cyniquement, c’est selon).
Concernant l’éventuelle  destitution du prĂ©sident de l’AssemblĂ©e Nationale,   le ministre Ould Moine explique : «Nous respectons l’homme et son Ă©lectorat, mais nous n’intervenons pas dans l’activitĂ© du LĂ©gislatif. Sa situation rĂ©lĂ©ve de l’AssemblĂ©e Nationale».
A une question relative Ă  un  nĂ©cessaire consensus national, devant garantir le succès des «Etats GĂ©nĂ©raux de la DĂ©mocratie» (comme lors des journĂ©es de concertation de 2005) , et Ă  la sĂ©lectivitĂ© constatĂ©e dans les poursuites judiciaires engagĂ©es  seulement, contre  des ex-gestionnaires opposĂ©s au  «Mouvement de la Rectification» (entendez par lĂ , le coup d’Etat du 6 aout),  Ould Moine a prĂ©cisĂ© qu’il ne souhaite pas Ă©tablir un quelconque parallĂ©lisme entre les  «Etats GĂ©nĂ©raux de la DĂ©mocratie» et  les journĂ©es de concertations de 2005 qui ont laissĂ© -selon lui- les problèmes entiers,  et indiquĂ© que «le consensus est une notion  thĂ©orique» mais  que le "Gouvernement reste ouvert". Sur la sĂ©lectivitĂ© dans les poursuites judiciaires, Ould Moine dĂ©clare : «Nul n’est au dessus de la loi. La gabegie est une consĂ©quence de la fixation de l’esprit» et d’indiquer, que les poursuites engagĂ©es s’inscrivent plutot dans le cadre  de plaintes dĂ©posĂ©es par des ex-employĂ©s qui ont perdu leur travail.
A une question relative Ă  l’ultimatum fixĂ© par l’Union EuropĂ©enne Ă  la junte au 20 novembre, Ould Moine (tel un Donald Rumsfield dans le pur style des  «nouveaux conservateurs») rĂ©pond: « Nous sommes un Etat souverain! Il y a certains milieux qui ont une Ă©valuation erronĂ©e de la situation en Mauritanie. Personne n’a un titre immobilier sur la prĂ©sidence de la RĂ©publique!»
InterrogĂ© si l’engagement -qu’aurait donnĂ© le prĂ©sident constitutionnel d’abandonner la politique- Ă©tait Ă©crit,  Ould Moine, un tout petit peu  excĂ©dĂ©: «Demandez-le lui!».
Ce qui a Ă©tĂ© fait d’ailleurs,  car quelques instants après la confĂ©rence de presse du ministre , le prĂ©sident Ould Cheikh Abdellahi  Ă  partir de «Lemden» a catĂ©goriquement niĂ© , avoir donnĂ© cet engagement.
IOM


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflčtent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés