Comme annoncé par une rumeur vehiculée la soirée du 1er novembre, les observateurs s’attendaient au retrait d’une dizaine de parlementaires du Front anti Putsch mauritanien . Finalement, c’est un seul parlementaire qui s’en est retiré sur «pressions tribales» apprend-on . Il s’agit de Zeine Ould Bechir, député UFP de Barkéol et ex-maire PRDS dans cette moughataa..
Nouakchott a été secouée la soirée du 1er novembre par une forte rumeur relayée par les partisans du coup d’Etat du 6 août, comme quoi, plusieurs parlementaires du Front National de la Défense de la Démocratie (FNDD) seraient sur le point de quitter le Front anti-putsch pour soutenir «le glorieux Mouvement de la Rectification» (entendez par là , le putsch du 6 aout). La rumeur distillait que le nombre des députés qui se retirent dépasserait plus d’une dizaine. Une febrilité était perceptible la même soirée, devant l’Hôtel Halima où devait se tenir le point de presse organisé par les députés demissionnaires du Front anti-putsch. On notait pour la circonstance, la presence de Mohcen Ould El Haj vice- président du Sénat, de Sidi Mohamed Ould Maham président de la «haute cour de justice» et celle du duo, formé par les députés RFD: Yacoub Ould Moine et Mohamed Bebana; cousins du parlementaire démissionnaire. Un seul deputé demissionnaire, la saignée annoncée, relevait donc du bluff!
Le point de presse fut organisé et le député Ould Béchir annonce dans un communiqué, en quelques lignes, son soutien au "Mouvement de la Rectification" (putsch du 6 août).
Selon une source bien informée, le deputé demissionaire avait téléphoné dans la soirée du 1er novembre au président de l’UFP , pour lui dire en substance : «La Jemaa* m’a obligé à suivre une option dont je ne suis pas convaincu. Mais, je suis contraint de suivre la Jemaa ».
Parmi les objectifs visés à travers cette defection, la privation de l’UFP (parti opposé au putsch du 6 août) d’un groupe parlementaire à l’assemblée nationale en ramenant de 7 à 6 le nombre de ses députés. Les textes de l’assemblée exigent un nombre de 7 députés pour la constitution d’un groupe parlementaire à l’assemblée nationale mauritanienne qui compte 95 députés.
Même avec 6 députés, l’UFP reste néanmoins, le premier parti d’opposition au putsch et au nouveau régime qui en découle, à l’assemblée nationale et reste à cet effet le parti indiqué pour diriger la structure de l’Opposition Démocratique. Le Rassemblement des Forces démocratiques (RFD) par son soutien au putsch et au nouveau régime militaire continue pourtant -contre toute logique- à gérer la Structure de l’Opposition Démocratique alors qu’il ne fait plus de l’opposition qu’il a constitué et continue d’être le vivier idéologique de putsch du 6 aout et que les partis HATEM et AJD /MR qui étaient avec le RFD dans la Structure de l’Opposition Démocratique ont choisi, chacun, de voler de ses propres ailes dénonçant ainsi la plateforme commune de l’ex- Opposition Démocratique (à Sidioca) dirigée par Ahmed Ould Daddah, l’ex-leader de celle-ci.
A noter que des financements colossaux auraient été consentis par la junte à la Structure de l’Opposition Démocratique et que des grandes interrogations subsistent quant à leur gestion qualifiée d’ «unilatérale», par des sources bien informées.
* groupe tribal
|
