Pression sur un détenu d’opinion: Prolongation de la garde à vue    
23/10/2008

La garde à vue de l’ex-ministre Isselmou Ould Abdel Kader poursuivi pour diffamation par le ministère de la défense de la junte, a été prolongée jusqu’à dimanche 26 octobre par le procureur de la République de Nouakchott. La prolongation de la garde vue du détenu d’opinion arrêté deux jours plutôt relèverait de la pression,  indique un observateur.



Elle fait suite à l’échec d’une médiation par laquelle il a été demandé au détenu d’enregistrer des excuses télévisées dans lesquelles, il niera avoir des preuves sur les propos qu’il avait tenus dans un débat télévisé.
Ould Abdel Kader a catégoriquement refusé ce procédé jadis utilisé par les régimes totalitaires contre leurs opposants, à travers lesquels ils humiliaient et piétinaient leur dignité.
Ould Abdel Kader fait l’objet d’une plainte du ministère de la Défense pour «diffamation et dénonciation calomnieuse» contre l’armée dans le cadre d’un débat télévisé où il  notamment souligné -sans le confirmer- que le Bataillon de la Sécurité Présidentielle (BASEP)  ressemblerait à une  "milice comportant des éléments étrangers naturalisés mauritaniens". Le BASEP  a été dirigé  pendant 20 ans par le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, actuel chef de la junte aux commandes du pays suite à un coup d’Etat militaire.
Le rôle du patron du BASEP, actuel chef de la junte, avait  été à maintes fois décrié par des hommes politiques mauritaniens. Ahmed Ould Daddah avait dénoncé le 21 mai  2007 son ingérence dans les compétences  du président Sidi Ould Cheikh Abdellahi  en termes de nomination et de dénominations aux postes importants. Tout récemment Messaoud Ould Boulkheir, président de l’Assemblée Nationale a également critiqué lors de l’émission «le Débat Africain» de RFI  du 31 août 2008,  le rôle du BASEP dans la crise institutionnelle ayant  précédé le coup d’Etat du 6 août : «Cette crise a été  fabriquée et suscitée par le Général Mohamed Ould Abdel Aziz. Elle a pris naissance au BASEP qui est sa base. C’est là, où elle a été suscitée chez les parlementaires», avait déclaré -sur les ondes de RFI- le président de l’Assemblée Nationale. «Les députés qui ont déposé la motion de censure ( …) prenaient leurs ordres au niveau du BASEP» avait-il précisé.
Le 22 octobre 2008 Ahmed Ould Samba, l’un des dirigeants de l’Alliance Populaire Progressiste (APP) a déclaré en marge d’un colloque organisé par le «centre El Mejd», que le Général Mohamed Ould Abdel Aziz a «transformé le BASEP en milice,  lui faisant perdre la doctrine républicaine par son utilisation le 6 août,  pour  destituer un président élu».
«Pourquoi poursuivre un civil  qui a seulement parlé du  BASEP, au moment où ceux qui (lors du putsch du 8 juin 2003) ont tué le Capitaine Ould Oudaa  -Paix à son âme- l’un des meilleurs  officiers de cette unité d’élite ainsi que des soldats , sont aujourd’hui  bien traités?» s’était également  demandé, un participant au colloque.


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