La Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA) a déploré le 16 octobre dans un communiqué, la partialité des médias publics qui ne respectent pas «scrupuleusement» les principes du pluralisme politique, précise une déclaration de la HAPA, intervenue deux mois et demi après le coup d’état du 6 août
"Il s’est avéré malheureusement que les médias publics, prisonniers de réflexes hérités de la période du monolithisme, n’ont pas respecté scrupuleusement les principes du pluralisme politique et n’ont pas couvert les activités de tous les acteurs de la scène nationale", indique le communiqué de la HAPA, l’organe mauritanien de régulation des médias. Depuis le coup d’Etat du 6 août, le Front National de la Défense de la Démocratie (FNDD), coalition de partis opposés au putsch du 6 août, ainsi qu’une écrasante majorité de mauritaniens accusent régulièrement la Télévision et la Radio d’Etat, ainsi que l’Agence Mauritanienne d’Information et ses journaux, de faire l’impasse totale sur les discours et activités anti-putsch. La HAPA, a reconnu ainsi que les médias d’Etat n’ont offert au débat public qu’une "portion congrue" de leurs colonnes ou de leurs temps de parole et d’antenne. Pourtant, début septembre 2008, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, chef de la junte au pouvoir, avait donné des instructions au gouvernement afin d’oeuvrer au respect du "pluralisme dans les médias publics". Ces instructions sont restées lettre morte. Il ya une semaine, la première émission pluraliste a tourné au fiasco et n’a pu être retransmise, malgré la langue de bois favorable à la junte, débitée par deux laudateurs du pouvoir putschiste. Mais comme pour cautionner le laudatif,au détriment du "pluralisme des idées" tant chanté, la HAPA a choisi dans son communiqué de déplorer «certains dérapages verbaux graves intervenus au cours cette émission » en allusion aux propos tenus par l’ancien ministre Isselmou Ould Abdel Kader qui avait souligné le rôle du Bataillon de la Sécurité Présidentielle (Basep) dans les deux derniers coups d’Etats, appelant le Général Ould Abdel Aziz à œuvrer à unir les mauritaniens (notament les Maures) plus que jamais divisés. Ould Abdel Kader avait également évoqué -mais sans le confirmer! - la présence d’éléments étrangers au sein du Basep, lui donnant l’allure d’une "milice". Cette déclaration avancée au conditionnel a été utilisée par une petite faune de délateurs qui lui ont donné une connotation exceptionnelle, pour des considérations politiciennes et mesquines: plaire au maitre du moment et rejeter tout avis contradictoire. Le laudatif et le pluralisme des idées, ne font pas bon ménage, la HAPA, le sait-elle? C est pourtant ce laudatif ayant deja trompé plusieurs de nos dirigeants, qui doit être consideré "dérapage verbal".
|