C’est désormais officiel. L’activiste mauritanien, président du mouvement de l’initiative de résurgence abolitionniste (IRA) et non moins député à l’assemblée nationale, vient d’annoncer, ce 25 mars, sa candidature à l’élection présidentielle ...
... de juin 2019. A cette occasion, le candidat déclaré, après avoir fait l’état des lieux des maux du pays, a égrené un chapelet de mesures qu’il prendra dès son accession au pouvoir. Tonitruant et politiquement engagé, connu pour son franc parlé et ses mots durs à l’endroit du pouvoir en place, l’honorable député Biram Dah Abeid, n’est pas parti avec le dos de la cuillère pour fustiger le système de gouvernance en Mauritanie. « La banalité sociale de la prévarication sur fond de favoritisme tribal, ethnique et relationnel, consacre la prévalence aigüe de la fraude et du faux. Les diplômes et les médicaments n’échappent au spectre de l’imposture que rien ne vient décourager » martèle-t-il. Devant ses militants, sympathisants et autres invités d’honneur dont un candidat à la présidentielle, Biram n’a pas manqué de soulever ces maux qui gangrènent la société mauritanienne sous les auspices d’un pouvoir tenu depuis une trentaine d’années par la grande muette qui règne sans partage en Mauritanie. Evoquant ce qu’il considère comme un « racisme d’Etat », il a dénoncé le passif humanitaire des années de braise sous l’ancien président Taya. « L’institutionnalisation du racisme, à tous les niveaux de l’autorité légale, assure la prééminence multidimensionnelle d’une fraction au détriment de la collectivité », dit-il soulignant au passage, « l’épuration ethnique de 1989-91 » qui constitue selon lui, «le point d’orgue de la régression, de l’exclusion culturelle, l’assimilation sous la contrainte, la spoliation des terres … » entre autres. Poursuivant son speech, il note que « d’autres groupes endurent, à un niveau structurel, l’inégalité de naissance », notamment « la caste des descendants d’esclaves, en dépit de son poids démographique, cristallise, sans doute l’échec le moins discret de la citoyenneté en Mauritanie ». En outre, il a souligné sans ambages, que « l’injustice systémique entretient la criminalité en col blanc laquelle se traduit par le détournement des postures d’influence, source de jouissance matérielle et d’emprise sur l’opinion, aux effets quasi irréversibles. Les banques, les sociétés minières, la pêche de gros tonnage, les dérogations fiscales, l’importation, le commerce des hydrocarbures, le négoce des signatures et jusqu’aux échelons subalternes de l’administration répondent à la logique et aux finalités du pillage». Quelques mesures … Dans la foulée, le candidat Biram a annoncé une batterie de mesures. De la cohésion sociale des communautés à la restauration de la planification économique «pour échapper aux servitudes de l’improvisation et du bricolage » en passant par « l’éradication de l’oppression reçue en héritage », l’audit scrupuleux des ressources du pays et des avoirs de l’Etat, la refondation de l’école et du système éducatif de façon générale …, tout a été passé au peigne fin par le candidat Biram qui, avec force et détails à démontrer comment vraisemblablement cela pourrait se réaliser. En outre, l’honorable député Biram Dah Abeid, a indiqué qu’il faut «oser un compromis raisonnable entre le peuple et ses défenseurs en armes, un pacte définitif qui fixe les limites à l’intrusion de la force légitime dans la conduite de la politique ». A l’en croire, « le militaire, garant de la souveraineté et de l’intégrité du territoire, ne se déploie qu’au titre de ses subordinations et loyauté, à la représentation démocratique ». Il a donc cru dur comme fer que « la Mauritanie ne deviendra une République décente qu’après avoir mis un terme à la confusion fatale entre le prétorien et l’élu ». Car, «Si le premier se soumet au second, alors, oui, « honneur-fraternité-justice », la devise dévoyée du pays, signifierait, enfin, le meilleur auquel pensaient les pionniers de l’Indépendance ». Pour Biram, «C’est mon dessein pour la Mauritanie ! ». I.Badiane
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