PrĂ©sidentielle 2019 : Biram Dah Abeid annonce sa candidature   
28/03/2019

C’est désormais officiel. L’activiste mauritanien, président du mouvement de l’initiative de résurgence abolitionniste (IRA) et non moins député à l’assemblée nationale, vient d’annoncer, ce 25 mars, sa candidature à l’élection présidentielle ...



... de juin 2019. A cette occasion, le candidat dĂ©clarĂ©, après avoir fait l’état des lieux des maux du pays, a Ă©grenĂ© un chapelet de mesures qu’il prendra dès son accession au pouvoir.

Tonitruant et politiquement engagĂ©, connu pour son franc parlĂ© et ses mots durs Ă  l’endroit du pouvoir en place, l’honorable dĂ©putĂ© Biram Dah Abeid, n’est pas parti avec le dos de la cuillère pour fustiger le système de gouvernance en Mauritanie. « La banalitĂ© sociale de la prĂ©varication sur fond de favoritisme tribal, ethnique et relationnel, consacre la prĂ©valence aigĂĽe de la fraude et du faux. Les diplĂ´mes et les mĂ©dicaments n’échappent au spectre de l’imposture que rien ne vient dĂ©courager Â» martèle-t-il. Devant ses militants, sympathisants et autres invitĂ©s d’honneur dont un candidat Ă  la prĂ©sidentielle, Biram n’a pas manquĂ© de soulever ces maux qui gangrènent la sociĂ©tĂ© mauritanienne sous les auspices d’un pouvoir tenu depuis une trentaine d’annĂ©es par la grande muette qui règne sans partage en Mauritanie.

Evoquant ce qu’il considère comme un « racisme d’Etat Â», il a dĂ©noncĂ© le passif humanitaire des annĂ©es de braise sous l’ancien prĂ©sident Taya. « L’institutionnalisation du racisme, Ă  tous les niveaux de l’autoritĂ© lĂ©gale, assure la prĂ©Ă©minence multidimensionnelle d’une fraction au dĂ©triment de la collectivitĂ© Â», dit-il soulignant au passage, « l’épuration ethnique de 1989-91 Â» qui constitue selon lui, «le point d’orgue de la rĂ©gression, de l’exclusion culturelle, l’assimilation sous la contrainte, la spoliation des terres … Â» entre autres. Poursuivant son speech, il note que « d’autres groupes endurent, Ă  un niveau structurel, l’inĂ©galitĂ© de naissance Â», notamment « la caste des descendants d’esclaves, en dĂ©pit de son poids dĂ©mographique, cristallise, sans doute l’échec le moins discret de la citoyennetĂ© en Mauritanie Â». En outre, il a soulignĂ© sans ambages, que « l’injustice systĂ©mique entretient la criminalitĂ© en col blanc laquelle se traduit par le dĂ©tournement des postures d’influence, source de jouissance matĂ©rielle et d’emprise sur l’opinion, aux effets quasi irrĂ©versibles. Les banques, les sociĂ©tĂ©s minières, la pĂŞche de gros tonnage, les dĂ©rogations fiscales, l’importation, le commerce des hydrocarbures, le nĂ©goce des signatures et jusqu’aux Ă©chelons subalternes de l’administration rĂ©pondent Ă  la logique et aux finalitĂ©s du pillage». 

 

Quelques mesures …

Dans la foulĂ©e, le candidat Biram a annoncĂ© une batterie de mesures. De la cohĂ©sion sociale des communautĂ©s Ă  la restauration de la planification Ă©conomique «pour Ă©chapper aux servitudes de l’improvisation et du bricolage Â» en passant par « l’éradication de l’oppression reçue en hĂ©ritage Â»,  l’audit scrupuleux des ressources du pays et des avoirs de l’Etat, la refondation de l’école et du système Ă©ducatif de façon gĂ©nĂ©rale …, tout a Ă©tĂ© passĂ© au peigne fin par le candidat Biram qui, avec force et dĂ©tails Ă  dĂ©montrer comment vraisemblablement cela pourrait se rĂ©aliser.

En outre, l’honorable dĂ©putĂ© Biram Dah Abeid, a indiquĂ© qu’il faut «oser un compromis raisonnable entre le peuple et ses dĂ©fenseurs en armes, un pacte dĂ©finitif qui fixe les limites Ă  l’intrusion de la force lĂ©gitime dans la conduite de la politique Â». A l’en croire, « le militaire, garant de la souverainetĂ© et de l’intĂ©gritĂ© du territoire, ne se dĂ©ploie qu’au titre de ses subordinations et loyautĂ©, Ă  la reprĂ©sentation dĂ©mocratique Â».  Il a donc cru dur comme fer que « la Mauritanie ne deviendra une RĂ©publique dĂ©cente qu’après avoir mis un terme Ă  la confusion fatale entre le prĂ©torien et l’élu Â». Car, «Si le premier se soumet au second, alors, oui, « honneur-fraternitĂ©-justice », la devise dĂ©voyĂ©e du pays,  signifierait, enfin, le meilleur auquel pensaient les pionniers de l’IndĂ©pendance Â». Pour Biram, «C’est mon dessein pour la Mauritanie ! Â».

I.Badiane


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