Au centre du Mali, des centaines de Peuls fuient les violences   
17/01/2019

Les heurts ont fait au moins 209 morts en 2018. A l’origine des conflits : les litiges fonciers entre les éleveurs peuls et les agriculteurs dogon.

A Bamako, au marché à bétail de Niamana, dans le camp des déplacés du village de Sadia.



A Bamako, au marché à bétail de Niamana, dans le camp des déplacés du village de Sadia. Nicolas Réméné
Entre les quatre clôtures de bois, deux vieilles femmes, visiblement affaiblies, se reposent sous une tente. Devant, huit enfants mangent à même le sol dans une gamelle au-dessus de laquelle tournent des dizaines de mouches. Cet enclos insalubre du marché au bétail de Niamana, en périphérie de Bamako, accueille d’ordinaire bœufs et moutons. Mais depuis le 15 décembre 2018, ce sont 114 hommes, dont 60 enfants, qui y dorment sur la terre humide. « Regardez bien, ce sont eux les supposés terroristes du centre du pays », ironise, un brin amer, Hamadoun Dicko, le responsable jeunesse de l’association peule Tabital Pulaaku.

Dans le centre du Mali, les conflits intercommunautaires opposant des miliciens peuls à la milice dogon Dana Amassagou se sont multipliés ces derniers mois. En 2018, au moins 209 personnes ont été tuées dont 13 enfants, selon la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). A l’origine des conflits : les litiges fonciers entre les éleveurs peuls et les agriculteurs dogon.

« Tout avait été incendié »
Depuis 2016, la montée en puissance de la katiba Macina, groupe djihadiste fondé par le prédicateur peul Amadou Koufa, a entraîné une stigmatisation des Peuls, de plus en plus confondus avec les terroristes par les autres ethnies. « Les Peuls sont confrontés à trois problèmes : l’Etat, Dana Amassagou et les djihadistes. Quand l’armée ou les Dana Amassagou trouvent un Peul, ils le tuent car il n’est pour eux qu’un djihadiste. Et quand les djihadistes tombent sur les Peuls, ils les tuent aussi, parce qu’ils ne sont pas de leur côté », simplifie Hamadoun Dicko.

Assis à sa droite, Hamidou Bah, le président de la jeunesse de Niamana, est le seul à accepter de se replonger dans l’horreur que lui et les 113 autres habitants de Sadia (cercle de Bankass, centre du Mali) ont vécu le 13 décembre 2018.
La suite, lire: lemonde


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