Corentin Martins : La qualification de la Mauritanie pour la CAN 2019 n’est pas un hasard   
24/11/2018

Dimanche 18 novembre, la Mauritanie s’est qualifiée pour la première Coupe d’Afrique des nations de son histoire grâce à sa victoire face au Botswana (2-1).



Pour Corentin Martins, le sélectionneur français des Mourabitounes, cette performance s’inscrit dans la logique du travail réalisé depuis plusieurs années.

La Mauritanie a vécu un événement historique, dimanche 18 novembre, avec la qualification de sa sélection nationale pour la CAN 2019 au Cameroun (15 juin-13 juillet). L’ancien international français Corentin Martins (49 ans), sélectionneur des Mourabitounes depuis octobre 2014, revient pour Jeune Afrique sur cette performance, tout en se projetant sur l’avenir. Son contrat, qui prend fin dans quelques jours, sera en effet prolongé de deux ou trois ans.


Jeune Afrique : Comment la Mauritanie a-t-elle vécue cette qualification historique pour la CAN ?


Corentin Martins : À Nouakchott, la capitale, il y avait beaucoup de monde dans les rues pour fĂŞter l’évĂ©nement. Et on m’a dit que c’était la mĂŞme chose partout dans le pays. Il paraĂ®t mĂŞme que c’est la première fois qu’autant de gens sont descendus dans les rues…

Avant le match, on sentait une ambiance très particulière. On ne parlait que de ce match face au Botswana. C’était devenu le sujet de conversation principal. Il y avait eu beaucoup de demandes pour assister au match, mais le stade ne contient que 9 000 places. En tout cas, cette qualification est une grande fierté. C’est quelque chose d’important pour les Mauritaniens, qui adorent le foot.

La Mauritanie devait battre le Botswana pour s’épargner une finale au Burkina Faso, en mars prochain. Aviez-vous préparé ce match différemment, notamment au regard du contexte émotionnel de l’événement ?

Dans ma causerie, je n’avais pas eu besoin de rappeler les enjeux. Une victoire nous qualifiait automatiquement, et les joueurs l’avaient bien compris. J’avais surtout insisté sur d’autres aspects, en premier lieu sur la qualité de l’adversaire. Le Botswana avait posé des problèmes au Burkina Faso en octobre (0-0). Pour moi, l’important était de bien gérer nos émotions, de ne pas se précipiter, de jouer notre jeu en se montrant solide défensivement.


Et vous avez pris un but très rapidement…


Oui, au bout de quatre ou cinq minutes. Mais c’est dans ce contexte que j’ai apprécié la réaction de mon équipe, qui ne s’est pas affolée et qui a continuer à faire ce qu’elle sait faire. Elle a égalisé, puis le but de la délivrance est arrivé à six minutes de la fin.

D’habitude, on nous reprochait d’encaisser des buts en fin de match. J’espère qu’on ne va pas nous reprocher maintenant de marquer tardivement. De toute manière, je savais que ce match serait difficile. Il l’a été.


La Mauritanie est en tête de son groupe…


Oui, avec un bilan de quatre victoires en cinq matches, ce qui n’est pas rien. Nous avons gagné tous nos matchs à domicile. Il nous reste une rencontre à jouer, en mars prochain à Ouagadougou. Le Burkina Faso aura besoin d’une victoire pour espérer se qualifier, mais je peux vous assurer que nous nous déplacerons avec l’intention de conserver notre première place. Car je n’ai pas envie d’entendre, au cas où l’on termine deuxième, que la Mauritanie a profité de l’élargissement de la CAN à vingt-quatre équipes et que les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés !



Ces six dernières années, la Mauritanie est sans cesse en progression. Cette qualification était-elle la suite logique, selon vous ?


Je ne peux parler objectivement que de ce que je connais. Je suis arrivé fin 2014. La fédération avait mis en place un projet de relance du football mauritanien. Depuis six ans, il y a eu beaucoup d’avancées. Il y a un championnat de Ligue 1 qui fonctionne bien, un de Ligue 2, des compétitions pour les jeunes et un championnat pour les féminines.

La sélection locale a participé deux fois au Championnat d’Afrique des nations (CHAN) en 2014 et 2018. Lors des éliminatoires pour la CAN 2017, nous avions terminé à la seconde place derrière le Cameroun, mais devant l’Afrique du Sud et la Gambie. Donc, en effet, cette qualification pour la CAN 2019 n’est pas un hasard. C’est le résultat de tout ce qui a été fait depuis plusieurs années.


Votre équipe est-elle appelée à beaucoup évoluer dans les prochains mois, avant la CAN ?


Non. Je vais d’abord faire confiance aux joueurs qui ont permis à l’équipe de se qualifier. Même si je ne veux rien m’interdire. Il y a certains joueurs qui possèdent des origines mauritaniennes, comme Bingourou Kamara, le gardien de Strasbourg, et Aboubakar Kamara, l’attaquant de Fulham. J’avais déjà contacté ce dernier il y a deux ans, mais il n’était alors pas très chaud. Je vais de nouveau parler avec lui. On verra bien. Je ne veux forcer personne. Et puis, nous ne pouvons pas miser sur un gros réservoir de joueurs, que ce soit au niveau local ou du côté des binationaux. Sinon, je vais continuer à suivre les matches du championnat mauritanien, au cas où je remarque quelques joueurs.

Par Alexis Billebault


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