MarchĂ© de la Capitale: Une affluence des grands jours   
14/06/2018

Les Mauritaniens jeûnent, aujourd’hui, leur 28ème jour du mois béni du Ramadan. Les citoyens vivent déjà le climat des préparatifs de la fête d’Id El Vitr. Depuis hier matin, le Grand marché de Nouakchott (Marché Capitale) est en effervescence.



 Des foules de clients envahissent les grandes artères contiguĂ«s au marchĂ©. Un spectacle qui ressemble aux jours des grandes foires.

 Pour permettre aux citoyens de mener leurs activitĂ©s en toute tranquillitĂ© dans ces lieux, la sĂ©curitĂ© est garantie. Ce grand centre commercial Ă©tait quadrillĂ© des quatre cĂ´tĂ©s. Des Ă©lĂ©ments de la Garde nationale Ă©taient postĂ©s aux environnements immĂ©diats du marchĂ©. Et, un peu plus loin, Ă  prĂ©s de 200 mètres, aux alentours de ses quatre coins, des Ă©lĂ©ments du Groupement gĂ©nĂ©ral pour la sĂ©curitĂ© routière (GGSR) Ă©taient lĂ , car Ă  partir de cette distance, la circulation est interdite aux vĂ©hicules. Les vendeurs occasionnels ont occupĂ© la chaussĂ©e et Ă©talĂ© leurs marchandises Ă  mĂŞme le sol. Seuls, les piĂ©tons acheteurs sont autorisĂ©s Ă  emprunter cette voie qui mène au marchĂ© proprement dit. Bravant la chaleur accablante de cette veille de fĂŞte, hommes, femmes et enfants convergent tous vers ce marchĂ© pour dĂ©bourser leurs maigres pĂ©cules, Ă©conomisĂ©s des mois durant, pour faire plaisir le jour de la fĂŞte Ă  la famille.

 Ce rendez-vous des grands jours au marchĂ© de la Capitale entraine tout autour de nombreux et inextricables bouchons immobilisant la circulation des heures durant. Qu’importe, des pères et mères de familles ont fait le dĂ©placement pour habiller, chausser et embellir leurs enfants ou leurs filles. Compte tenu de la sĂ©curitĂ© des lieux, il y a eu de l’espace pour les vendeurs qui Ă©talaient leurs marchandises partout, sur le capot du vĂ©hicule garĂ© par hasard, sur un mur quelconque, sur un drap et j’en passe. Les habits de toutes sortes, des chaussures de toutes les tailles, des produits cosmĂ©tiques importĂ©s surtout jonchaient les Ă©tals. Cependant, les tĂ©moignages des vendeurs Ă  la criĂ©e et des commerçants Ă©taient divergents.

 Des prix accessibles Ă  toutes les bourses

 A titre d’exemple, Ahmed Ould Seydou, vendeur de boubous et de pantalons traditionnels (serwal), dans un Ă©tal improvisĂ© devant le siège central de la BMCI, indique que l’affluence est encore très faible. ’’Il semble, dit-il, que les citoyens n’ont pas encore reçu de l’argent. Ahmed, la trentaine rĂ©volue, pratiquant le commerce depuis plus de quatre ans, souligne que les prix fixĂ©s sont Ă  la portĂ©e du citoyen. Il existe diffĂ©rents prix pour autant de types de produits qui rĂ©pondent Ă  diffĂ©rents goĂ»ts. Les boubous coĂ»tent entre 600 et 1500 MRU. Par contre, son collègue Jaafar Ould Saleck est plutĂ´t optimiste, car il prĂ©cise que sa clientèle a augmentĂ© aujourd’hui. « Je viens de vendre, dit-il, plus de cinq boubous pour près de 2000 MRU. Je trouve que c’est une bonne rĂ©colte, surtout aux premières heures de la matinĂ©e ». « Nous avons encore la chance de vendre nos marchandises, car il reste un ou deux jours avant la fĂŞte. Tandis que Moustapha Ould Amar, commerçant, qui pratique cette activitĂ© depuis 1978, explique que les clients ne sont pas encore au rendez-vous. « Je ne sais pas, dit-il, si cette situation est liĂ©e au manque d’argent. En tout cas nous, nous proposons des prix abordables. Nous avons des boubous qui reviennent Ă  300 MRU ». Il ajoute que jusqu’à prĂ©sent, il n’a mĂŞme pas gagnĂ© 1000 MRU.

 Les nombreux clients que nous avons interrogĂ©s affirment qu’ils ont l’embarras du choix par rapport aux divers articles, surtout que les prix sont satisfaisants.

 Des articles fĂ©minins Ă  bon prix

 Par ailleurs, le marchĂ© est inondĂ© de toute sorte de marchandises de femmes, particulièrement le fameux voile mauritanien (malahfa), mais aussi les sacs Ă  main, chaussures, produits cosmĂ©tiques, entre autres. LĂ , aussi, chacun trouve l’article Ă  sa convenance au prix Ă©quivalent. Selon, par exemple, Meina Mint Mohamed et Aicha Mint Bouh, toutes deux commerçantes, « il y a diffĂ©rentes sortes de malahfas portant divers motifs. Le prix est fixĂ© par rapport Ă  la qualitĂ© du tissu et Ă  la beautĂ© des motifs ». Elles rĂ©vèlent que les malahfas appelĂ©es ’’salade sbakhat KaĂ©di’’ coĂ»tent 250 MRU l’unitĂ©, alors que les malahfas ’’yoni KaĂ©di’’ se vendent Ă  1400 MRU. Nos interlocutrices nous rĂ©vèlent qu’il existe d’autres qualitĂ©s de voiles, de robes etc. qui coĂ»tent plus chers mais ce genre d’articles est rĂ©servĂ© aux ’’grandes bourses’’. Cela veut dire qu’il y a des voiles de 2000 Ă  3000 MRU. Cela est valable de mĂŞme pour les sacs Ă  main, les habits pour enfants, entre autres choses prisĂ©es par les femmes. D’autres citoyennes rencontrĂ©es dĂ©clarent unanimement que les prix sont accessibles, de manière gĂ©nĂ©rale, Ă  toutes les bourses.

 La friperie fait l’affaire de certains

 Les fĂŞtards les moins riches trouvent leur compte dans la friperie ou, en d’autres termes, le ’’feug diaye’’ oĂą certains articles (chemises, robes, chaussures, habits d’enfants etc.) reviennent entre 10 Ă  300 MRU. En rĂ©alitĂ©, il est remarquable que beaucoup de citoyens ont compris qu’il est plus Ă©conomique de s’orienter vers ce dernier choix. La preuve en est que 2000 MRU pour des articles de luxe arrivent Ă  peine Ă  habiller un seul enfant. Hors, ce mĂŞme montant peut habiller, au moins six enfants, bien que ces derniers temps, la friperie commence Ă  connaitre de beaux jours dans le sens de la rĂ©vision en hausse des prix.
 En tout Ă©tat de cause, les pères et mères de famille ont intĂ©rĂŞt Ă  faire de petites Ă©conomies pour le festin du jour proprement dit de la fĂŞte d’id El Vitr. Pourvu que la fĂŞte soit joyeuse et belle pour toute la famille.

 DĂ©centraliser les centres commerciaux

 Toutefois, il est un constat que les citoyens de Nouakchott ne frĂ©quentent que le marchĂ© de la Capitale. Pour eux, les bonnes marchandises ne sont disponibles que dans ce marchĂ©. C’est cette concentration des gens au niveau de ce marchĂ© qui crèe les embouteillages et mĂŞme les vols. Il faut que les citoyens porteurs de cette mentalitĂ© s’en dĂ©partissent et sachent qu’il y a une vĂ©ritable dĂ©centralisation de centres commerciaux dans les trois wilayas de Nouakchott. DĂ©jĂ , on compte une multitude de marchĂ©s appartenant au privĂ©.
 A son tour, l’Etat pourra construire des centres commerciaux au niveau des diffĂ©rentes wilayas de Nouakchott. L’Etat y gagnerait, le citoyen aussi.
 Baba D. TRAORE
AMI


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