Le Fagot de l’Esclave, (Hatb el Khadeum) …   
21/09/2008

Nous nous posons des questions depuis le coup d’Etat du 6 août et  nous divergeons sur les  réponses à leur apporter.  Pour certains d’entre nous, un coup d’Etat est une Rectification salutaire. Pour d’autres, tout le contraire. D’ailleurs, la détention d’un pacifiste président de la République élu en mars 2007 avec plus de 52 % de nos suffrages, est une «chose normale» nous a affirmé, M. Ould Dadde, notre tout nouveau ministre des Droits de l’Homme. Nous nous en souviendrons!

Pour d’autres mauritaniens cette détention  est -et à juste titre d’ailleurs !- une prise d’otage, une séquestration. Il n’y avait pas et il n’y aura pas d’unanimisme en Mauritanie.



 Même dans le deuil, comme on l’a vu. Aussi, la junte au pouvoir et le FNDD qui lui résiste,  ont chacun, de son coté décrété, son deuil suite au carnage de «Tourine» :  nous ne partageons plus le deuil, c’est vous dire…
Mais au delà du Deuil, des questions subsistent concernant «Tourine». Ces questions exigent   des réponses. Qui avait ordonné en fait, au «Module» dirigé par le regretté Capitaine Dié Ould Abidine de se déplacer tard dans la nuit du 14 septembre? Le commandement central ou régional ? Pourquoi des éléments de ce «Module» composé de 5 véhicules militaires, ont-ils fui  au déclenchement de l’accrochage ? Va-t-on pour cela, leur décerner l’ordre de mérite national? Ne sont-ils pas responsables, de ce qui est advenu à leurs frères d’armes, abandonnés sous le feu de l’ennemi ? Qui est-elle, cette autorité militaire qui aurait dissuadé un deuxième «Module» stationné dans le sillage du Premier, d’intervenir en appui ? Quand est-ce que réellement des renforts sont-ils venus dans la zone de «Tourine» ? Est-il vrai, que ce fut  4 jours après l’attaque? Pourquoi les corps des victimes pourtant si proches du lieu du drame, n’ont-ils été découverts que 6 jours après ? Pourquoi les sources officielles d’informations ont-elles insinué quelques jours durant, particulièrement, aux medias internationaux, que les militaires mauritaniens portés disparus seraient prisonniers ? Comment les auteurs de l’attaque présentés relevant d’Al Qaida au Maghreb Islamique peuvent-ils venir frapper aux portes de nos grandes villes, à quelques centaines de kilomètres de leurs bases arrières ? Comment recouvrer notre dignité, tant piétinée ? A Lemgheity en 2005, à El Ghallaouiya en 2007, et à Tourine en 2008 !
Si nous ne pouvons obtenir des réponses,  nous pouvons  poser d’autres questions,  -pour rester dans nos  idées reçues esclavagistes du reste-, à l’instar de  «l’esclave qui incapable de porter son fagot, l’augmente» (hatb el khadeum yaghlebhe we etteum t’zidou).  Alors, faisons comme l esclave et augmentons le fagot: A  quand donc, la prochaine attaque ? Le prochain deuil ? Le prochain putsch ?
Putsch, disions-nous ?  ah non,  Rectification plutôt !
Rectification, disent-ils,  ah non, Putsch plutôt.
La Mauritanie plus que jamais divisée, affamée et mise au ban de la communauté internationale, peut bien se passer de ces  polémiques annonciatrices de terribles lendemains. Face à  un ennemi qui égorge nos soldats,  nous opposons un  front intérieur divisé, avec des camps  politiques à la recherche, l’un sur l’autre, d’une hypothétique victoire. Ceux parmi nous, qui prônent l’option : «ni vainqueurs, ni vaincus : victoire à la Mauritanie» prêchent dans le désert.
IOM


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