Pêche durable en Afrique de l’Ouest : Les pays de l’écorégion Wamer prônent la cogestion   
03/11/2017

Des acteurs et parties prenantes de la cogestion des pêches dans les pays d’intervention du projet GoWamer vont effectuer une visite d’échanges sur la cogestion des ressources marines et côtières dans les sites de Cayar, Ngaparou et Joal-Fadiouth. Ils veulent promouvoir les ...



... bonnes pratiques.

Les stocks de poissons se raréfient de plus en plus. Que ce soit au Sénégal, en Mauritanie ou en République de Guinée, les pêcheurs parcourent des milliers de kilomètres en mer pour trouver cette ressource. Le problème concerne l’ensemble de l’écorégion Wamer, c’est-à-dire le Sénégal, la République de Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Cap-Vert, la Mauritanie et la Sierra Léone. Pour faire face à la raréfaction des ressources halieutiques et côtières, les acteurs et parties prenantes de la cogestion des 7 pays couverts par l’écorégion Wamer se réunissent à Dakar du 2 au 4 novembre 2017. Ils vont effectuer une visite d’échanges sur la cogestion des ressources marines et côtières dans les sites de Cayar, Ngaparou et Joal-Fadiouth.

Ces acteurs reconnaissent que « la gestion saine et durable » des ressources halieutiques est un problème qui se pose avec acuité dans la sous-région. Dans l’écorégion Wamer, la pêche artisanale est la plus pratiquée. Le président de la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (Coapa), Gaoussou Guèye, renseigne que les espèces ciblées par cette pêche sont presque devenues introuvables. Des espèces, comme les requins, le thon, explique le directeur des pêches maritimes, Mamadou Goudiaby ne sont pas sédentaires. Elles peuvent, dit-il, migrer du Golf de Guinée jusqu’aux côtes marocaines.

En l’absence d’un système d’aménagement des pêcheries fondées sur des mesures techniques, économiques et sociales cohérentes, Gaoussou Guèye prône la cogestion des ressources halieutiques, marines et côtières. Le directeur exécutif de l’Association africaine pour le développement de la pêche artisanale (Adepa), Moussa Mbengue partage le même avis. «La cogestion des ressources halieutiques, marines et côtières peut contribuer significativement à promouvoir une pêche durable dans l’écorégion Wamer », affirme M. Mbengue. Il indique que les politiques de pêches traditionnelles ont montré leurs limites et que les États ne peuvent plus continuer à gérer la pêche comme par le passé. « Il s’agissait de politiques dirigistes dans lesquelles les principaux usagers de la ressource étaient absents. On ne se préoccupait pas de la durabilité de la ressource. Ce qui préoccupait les États, c’est de doubler la production pour nourrir les populations métropolitaines. Ce qui engendrait l’effondrement des stocks, la raréfaction de la ressource halieutique qui est consécutive à une surcapacité de pêche, à une mauvaise pratique de pêche », a-t-il dénoncé.

Toutefois, pour une pêche saine et durable, le président de la Coapa invite les professionnels de la pêche et l’ensemble des parties prenantes de ce secteur à adopter « un changement de comportements notoire et responsable ». En plus, Gaoussou Guèye est d’avis que « le respect des règles et de la transparence est fondamental pour bien gérer la ressource. « Tout cela doit avoir un soubassement de volonté politique. Il ne s’agit pas d’aller dans des réunions et des conférences pour prendre des engagements et ne pas les mettre en application », a-t-il dit. Le président de la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale rappelle à ses collègues professionnels du secteur qu’ils ont « la lourde responsabilité de gérer cette ressource pour la léguer aux générations futures ». Malheureusement, l’appât du gain qui anime la plupart des acteurs est en train de compromettre ce legs.



Le Soleil


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