Le secteur manufacturier va créer de moins en moins d’emplois dans les pays à bas coûts de main d’œuvre, prévient la Banque mondiale   
22/09/2017

Les progrès technologiques et l’évolution des relations commerciales affectent désormais la capacité du secteur manufacturier à créer des emplois et à contribuer à la réduction de la pauvreté dans les pays en développement, selon un rapport de la Banque mondiale. Intitulé...



... Â« Trouble in the Making ? The Future of Manufacturing-Led Development » et publié hier 20 septembre 2017, ce rapport explique comment de nouveaux facteurs tels que l’automatisation intelligente, la robotique de pointe ou encore l’impression 3D sont devenus particulièrement déterminant pour l’attractivité d’un site de production.

Menaçant ainsi de perturber considérablement les emplois de demain, en particulier pour les travailleurs peu qualifiés, surtout dans les pays en développement. « On assiste à un essoufflement des échanges commerciaux, tandis que les chaînes de valeur mondiales restent concentrées dans un nombre relativement restreint de pays. Les constructeurs d’automobiles et d’appareils électroniques comme les industriels du vêtement et autres producteurs de biens de consommation intègrent dans leurs procédés de fabrication des avancées technologiques comme l’automatisation intelligente, la robotique de pointe ou l’impression 3D, modifiant le jeu de la concurrence entre pays et entre entreprises » soutient le rapport.

Ainsi, selon la Banque mondiale, le progrès technologique et l’évolution de la mondialisation vont imposer une révision des stratégies de développement fondées sur les industries manufacturières. Raison pour laquelle, l’institution de Bretton Woods encourage les décideurs à ajuster leurs stratégies de création d’emplois manufacturiers et à préparer la main-d’œuvre aux métiers de demain.

« Au lieu de craindre cette évolution, nous devons en prendre acte et en tirer parti. Avant, les industries manufacturières créaient des emplois pour les travailleurs non qualifiés et amélioraient la productivité d’un pays. Demain, les pays en développement devront adapter leurs politiques mais également leurs infrastructures, les capacités de leurs entreprises et leurs stratégies de création d’emplois pour répondre aux attentes d’un monde transformé par la technologie », fait remarque Anabel Gonzalez, Directrice principale du pôle mondial d’expertise en Commerce et compétitivité du Groupe de la Banque mondiale.

A cet effet, le rapport « Trouble in the Making ? The Future of Manufacturing-Led Development » préconise de réorienter les politiques de développement du secteur manufacturier autour de trois principaux axes que sont : la compétitivité, le renforcement des capacités et la connectivité.

Selon les experts de la Banque mondiale, pour garantir la compétitivité, il faudra accentuer les réformes visant à diminuer les coûts unitaires du travail. Chaque économie devra également être mieux à même d’envisager de nouveaux modèles d’activité, de développer de nouveaux rapports contractuels intégrant les nouvelles technologies et de concevoir des solutions pour associer des services aux biens manufacturés.

En ce qui concerne le renforcement des capacités, le rapport recommande d’impartir aux travailleurs de nouvelles compétences. Ceci, tout en améliorant les capacités d’absorption et d’utilisation des nouvelles technologies dans les entreprises, grâce au renouvellement des infrastructures et à l’introduction de nouvelles règles.

Enfin, avec la promotion de la connectivité, l’institution conseille de continuer à mettre l’accent sur l’ouverture des échanges de biens, y compris les matières premières et les composants. Mais aussi de renforcer l’importance des synergies avec les services qui, de plus en plus, sont inclus et intégrés dans les biens manufacturés.

Pour Mary Hallward-Driemeier, conseillère économique senior au pôle mondial d’expertise en Commerce et compétitivité du Groupe de la Banque mondiale et co-auteur du rapport, « ceux qui ne prendront pas ce virage risquent de le payer au prix fort, d’un point de vue économique d’abord, mais également social, avec une aggravation des inégalités et un accès plus restreint aux débouchés ».








 

 
(Agence Ecofin)


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