Le Général Mohamed Ould Abdel Aziz (photo), ex-chef d’état major particulier du Président de la République a dirigé dans la matinée du 6 août 2008, un coup d’état militaire contre le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi. Le coup d’état est intervenu quelques instants après la diffusion par Radio Mauritanie et la Télévision Nationale, d’un décret présidentiel signé par le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi portant limogeage des Généraux Ould Abdel Aziz et Ould Ghazawani, chef d’état Major de l’Armée Nationale.
Le décret comportait également le limogeage des Colonels Felix Negri chef d’état Major de la Garde Nationale et le Colonel Ahmed Ould Bekrine, chef d’état major de la Gendarmerie Nationale. Ce décret à l’origine du coup d’état portait le Colonel Abderrahmane Ould Boubacar à la tête de l’état Major National, le Colonel Mohamed Mahmoud Ould Ismaël a la tête de l’état Major Particulier du président de la République. Les Colonels Ahmedou Ould Mohamed El Kory et Mesgharou Ould Leghweizi avaient -eux aussi- été nommés dans le même décret, chef d’état Major de la Gendarmerie pour le premier et chef d’état Major de la Garde Nationale pour le second. Immédiatement après la diffusion de ce décret sur les ondes, le bataillon de la sécurité présidentielle (BASEP) est passé à l’action. Le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi a été arrêté ainsi que son Premier ministre Yahya Ould Ahmed El Waghf et les bâtiments de la Radio et de la Télévision nationale investis par les putschistes. Un communiqué annonçant la création d’un conseil d’Etat dirigé par le Général Mohamed Ould Abdel Aziz a été lu à la Radio et à la Télévision nationale. Ce communiqué n’a pas annoncé un autre motif au coup d’état que celui de rendre caduque le décret portant le limogeage des Généraux. L’opinion publique reste partagée. Dans la rue, plusieurs groupes de citoyens ont scandé le nom du président Sidi en guise de désapprobation du coup d’état, tan disque d’autres citoyens arboraient sur leurs véhicules, les photos du Général Ould Abdel Aziz. Au niveau des partis politiques mauritaniens, le RFD qui est le plus grand parti d’opposition a pratiquement soutenu le putsch par la voix de son premier vice-président Me Mohamed Mahmoud Ould Lematt .D’autres partis sans envergure, c’est-à -dire sans assises électorales, ont également soutenu le putsch. Au même moment des grands partis représentés au Parlement comme «Tawassoul», «l’APP » et «l’UFP» ont fermement condamné le coup d’état militaire et exigé le retour à la légalité constitutionnelle. Les putschistes ne se sont pas encore prononcés sur un ensemble de questions qui restent posées. D’abord, qui sont-ils en dehors des officiers limogés ? Que vont-ils faire de la constitution ? Du parlement ? Et quand comptent-ils revenir à l’ordre constitutionnel ? Les putschistes ont également commis un premièr abus de pouvoir en portant atteinte aux libertés publiques. En effet, le siège d’un parti reconnu : le Pacte National pour la Démocratie et le Développement (ADIL, en arabe) a été investi par la police et fermé après que son vice-président, Ahmed Ould Sidi Baba, ait été arrêté. En plus de l’arrestation de Ould Sidi Baba, les putschistes détiennent toujours, le ministre Ould Rzeizim et Moussa Fall ainsi que le Colonel Mohamed Mahmoud Ould Ismaël qui avait été nommé la matinée du 6 août chef d’état Major particulier d’un président de la République démocratiquement élu en mars 2007 et déposé en août 2008, quelques instants après la signature d’un décret présidentiel.
|