Le communiqué rendu public le 24 août par la Délégation et les Chefs de mission de l’Union Européenne en Mauritanie a été tendancieux, subversif et a dévoilé au grand jour, leur alignement déjà connu, sur des thèses d’une frange de l’opposition ultra extrémiste, ainsi que leur ingérence manifeste dans...
...les affaires intérieures de notre pays et dans celles pendantes devant la justice. Le communiqué - provenant de certains pays sources de la honteuse traite négriere , au passé colonialiste connu et au présent encore dominé par les pratiques discriminatoires- se veut une réaction à un verdict prononcé en première instance et encore susceptible de recours . Ce communiqué tente par une verve plutôt incendiaire d’influencer le cours d’un procès qui a jusqu’ici respecté toutes les règles de procédure même s’il fut à un moment boycotté par des avocats de la défense par stratégie politique et surtout par malhonnêteté intellectuelle. Mais dans leur précipitation, ses auteurs ont néanmoins commis une faute impardonnable. Ils annoncent avoir suivi «avec attention» les événements du 29 juin et n’en parlent pas ! Ils passent sous silence la nature du problème avec des squatteurs indemnisés par les propriétaires des terrains et par l’Etat qui leur a fourni des terres. Ils ferment les yeux sur le rôle joué par l’IRA dans la remise en cause de l’accord qui devait être mis en œuvre le 29 juin. Ils s’en balancent des blessures infligées à 12 policiers mauritaniens de toutes les ethnies , du bus de police incendié, de la voie publique bloquée par les flammes et les gravats. Ils plongent dans un silence suspect sur les preuves à charge fournies en salle d’audience contre les prévenus : vidéos sur le champ de bataille, échanges sms et whatsapp compromettants trouvés sur les téléphones des détenus concernant la conduite des opérations, postings racistes et haineux sur les pages facebook des détenus , coordination avec le directoire de leur organisation à Nouakchott et à l’étranger). Tout cela n’a pas d’importance pour nos Proconsuls européens qui optent dans leur déclaration pour la stigmatisation de la procédure judicaire, du verdict et qui expriment leur préoccupation sur des allégations de torture . On peut se demander ici pourquoi nos amis européens accordent peu d’importance à des faits et insistent plutôt sur des allégations ? Serait-ce à cause de la rupture de nos relations diplomatiques avec Israël ? De notre ténacité dans les négociations sur l’accord de pèche avec l’Union Européenne ? De nos différends avec des voisins ? Du rôle important que nous jouons au sein de l ’Union Africaine ? De notre présidence de la Ligue Arabe ? De notre fermeté avec des multinationales minières qui ne respectent pas la loi ? De notre indépendance de décision ? De nos bonnes relations avec la Chine ? De nos spécificités ? Avec ce communiqué malvenu les délégués Européens manipulés par certains seconds couteaux connus, ont joué d’abord aux pyromanes en exigeant une «enquête approfondie et urgente sur des allégations» et se sont montrés menaçants en parlant de conditions pour «le maintien de la paix sociale» comme si nous sommes en Libye, en Centrafrique, en RDC ou au Soudan du sud . Naviguant à vue, ils se sont vite proposés en pompiers, offrant leurs services pour renforcer l’unité nationale, éliminer toute forme de discrimination, d’esclavage et de ses séquelles. On peut appeler cela : souffler le chaud et le froid ! Notre pays doit être sur ses gardes. Un plan de déstabilisation est en marche… Brahim Ould Mohamed
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