Communiqué de l’UE sur un procès en Mauritanie : l’art d’ignorer les faits   
25/08/2016
 Le communiqué rendu public le 24 août par la Délégation et les Chefs de mission de l’Union Européenne en Mauritanie   a été  tendancieux, subversif  et a dévoilé au grand jour, leur  alignement  déjà connu,  sur des thèses d’une frange  de l’opposition ultra extrémiste,  ainsi que  leur ingérence manifeste dans...



...les affaires intérieures de notre pays et dans celles pendantes devant la justice.  

Le communiqué  - provenant de certains pays sources de la honteuse traite négriere , au  passé colonialiste connu et au  présent  encore  dominé par  les  pratiques discriminatoires- se  veut  une réaction à un  verdict prononcé  en première instance et encore susceptible de recours .

Ce  communiqué  tente par une  verve plutôt incendiaire  d’influencer le cours d’un procès qui a jusqu’ici  respecté toutes les règles de procédure  même s’il  fut à un moment  boycotté par des avocats de la défense par stratégie politique et surtout par malhonnêteté intellectuelle.  

Mais dans leur  précipitation, ses auteurs ont néanmoins commis  une faute impardonnable.  Ils annoncent   avoir suivi «avec attention» les événements du 29 juin et   n’en parlent pas !  Ils    passent  sous silence la nature du problème  avec des squatteurs  indemnisés par les propriétaires des terrains et par l’Etat qui leur a fourni des terres.  Ils  ferment les yeux sur le rôle joué par l’IRA dans la remise en cause de l’accord qui devait être mis en Å“uvre le 29 juin.  Ils s’en balancent  des blessures infligées à 12 policiers mauritaniens de toutes les ethnies ,  du  bus  de police incendié,  de la voie publique bloquée par les flammes  et les gravats.  Ils  plongent dans un silence suspect  sur  les preuves à charge fournies en salle d’audience contre les prévenus :  vidéos sur le champ de bataille, échanges sms et whatsapp compromettants trouvés sur les téléphones des détenus  concernant la conduite des opérations, postings racistes et haineux  sur les pages facebook des détenus , coordination avec le directoire de leur organisation à Nouakchott et à l’étranger).

Tout cela n’a pas d’importance pour nos Proconsuls  européens qui optent dans leur  déclaration pour la stigmatisation de  la procédure judicaire,  du  verdict et qui  expriment  leur  préoccupation sur  des allégations de torture .

On peut se demander ici pourquoi nos amis européens accordent peu d’importance à des faits et insistent  plutôt sur des allégations ? Serait-ce à cause de la rupture de nos relations diplomatiques avec Israël ? De notre ténacité dans les négociations sur l’accord de pèche avec l’Union Européenne ?  De nos différends avec  des voisins ? Du rôle important que nous jouons au sein de l â€™Union Africaine ? De notre présidence de la Ligue Arabe ? De notre fermeté avec des multinationales minières qui  ne respectent pas la loi ?  De notre indépendance de décision ?  De nos bonnes relations avec la Chine ? De nos spécificités ?

Avec  ce   communiqué malvenu   les délégués  Européens manipulés par certains seconds couteaux  connus, ont  joué d’abord aux pyromanes en exigeant une «enquête approfondie et urgente sur des allégations»  et se sont  montrés  menaçants en parlant  de conditions pour «le maintien de la paix sociale»  comme si  nous sommes en Libye, en Centrafrique, en RDC  ou au  Soudan du sud .

Naviguant à vue, ils se sont vite  proposés  en  pompiers,  offrant  leurs services  pour renforcer l’unité nationale, éliminer toute forme de discrimination, d’esclavage et  de ses séquelles.

On peut  appeler cela : souffler le chaud et le froid !  

Notre pays  doit être sur ses gardes. Un plan de déstabilisation est en marche…

Brahim Ould Mohamed  


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