Lettre ouverte à Monsieur le Premier Ministre   
28/06/2008

Monsieur le Premier Ministre,
Vous n’êtes pas sans apprécier l’ampleur de la crise multiforme que vit le pays et qui ne cesse d’empirer jour après jour, tant sur le plan politique, économique et social, sans qu’il y ait le moindre signe d’amélioration des conditions de vie des citoyens, à plus forte raison de réalisation des réformes voulues par la majorité du peuple mauritanien.



Votre responsabilité fut lourde lorsque, il y a un mois et demi, le Président de la République vous chargea de constituer un nouveau gouvernement politique s’appuyant sur une forte majorité parlementaire à même de mener à bien les réformes en retard qui avaient fait l’objet de promesses pendant la campagne électorale et pour lesquelles il avait été élu.

Cela dit, dès la formation de votre gouvernement et l’amorce de ses activités, il s’est avéré à quel point celui-ci était incapable de réaliser des réformes, encore moins de gagner la confiance des citoyens.

A présent, vous n’êtes pas sans savoir que les députés au sein de l’Assemblée nationale ont franchi des étapes importantes dans le vote d’une motion de censure contre votre gouvernement et les médias évoquent même l’obtention de la majorité requise à cet effet.

Pour cela, j’en appelle à votre sens du patriotisme pour présenter votre démission afin d’éviter un effondrement imminent de la classe politique  nationale et pour épargner à nos citoyens davantage de souffrance après l’échec de tous les plans et programmes mis en place depuis la fin de la période de transition, y compris les plans d’intervention spéciale, les programmes pour le retour des réfugiés et la campagne agricole, dont vous venez d’apprécier sur le tas le faible niveau d’impact.

Tous les chiffres et indicateurs montrent le niveau de pauvreté extrême que vit notre peuple avec une dégradation progressive de ses conditions consécutive à l’augmentation du coût de la vie d’une part, et à l’inefficacité des programmes de développement d’autre part.

Je vous remercie et vous prie d’agréer l’expression de ma haute considération.

Abdellahi O. Ahmed Damou
Ancien ministre

Conseiller démissionnaire du Président du PNDD
Fait à Nouakchott le 27 juin 2008


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