Ayons pitié de la Mauritanie ! :Par M. Abba O.A TOLBA, ancien haut fonctionnaire de l’Etat   
25/06/2008

Les soubresauts vécus ces jours-ci par la scène politique interpellent tout un chacun, tant leurs implications et risques peuvent remettre en cause beaucoup des acquis de la période récente.Même s’il est bien vrai que l’exercice d’une démocratie (véritable) dans une société à texture fortement segmentée comme la nôtre, tranche avec tout ce que nous avons déjà vécu depuis l’indépendance, comme mode de Pouvoir ; il n’en demeure pas moins vrai que la crise actuelle semble porter des germes dangereux pour la Nation.



Les acteurs politiques sont ici –plus que tout autre- interpellés afin de préserver l’essentiel et de permettre à notre démocratie de s’ancrer profondément. Les querelles intestines et les ambitions des uns et des autres ne devraient pas obnubiler nos acteurs politiques au point de faire sombrer nos institutions, et le pays avec. La stabilité politique et la culture du compromis qui en est le pré- requis doivent être l’objectif ultime que nos gouvernants doivent absolument poursuivre pour le bien-être de nos populations. Celui-ci est –ne l’oublions pas-  la raison d’être de l’Etat. Un pays comme la Mauritanie où la situation économique de la grande majorité des populations est particulièrement difficile –surtout en cette période marquée par une conjoncture internationale défavorable- ne peut pas se permettre d’envoyer au Monde extérieur l’image d’un pays ingouvernable.

Notre propos n’est pas de chercher à démêler la trame de cette crise, et encore moins à situer les responsabilités (bonnes ou mauvaises) parmi les différents protagonistes. D’autres s’y sont déjà mis avec plus ou moins de bonheur. Notre contribution vise plus modestement à interpeller les acteurs politiques et à leur rappeler leurs responsabilités (historiques). Notre pays est très fragile tant sur le plan social qu’économique, et vient de passer une étape si critique de sa vie politique marquée par une transition démocratique jugée presque exemplaire.

L’apprentissage de la démocratie (du type Occidental) ne saurait se faire –tout le Monde en convient- en quelques mois ou quelques années. L’exercice du Pouvoir au sein des vieilles Nations  démocratiques est là pour nous le rappeler de temps en temps ; mais les soubresauts et crises évidemment inéluctables ne peuvent être dépassés que lorsque les protagonistes savent se comporter en responsables clairvoyants et soucieux de l’intérêt supérieur de la Nation, loin des calculs et ambitions immédiats.

Agir avec un tel sens des responsabilités requiert une forte dose de culture politique et la reconnaissance de la primauté de la légitimité populaire consacrée par la Constitution. Cette dernière, que certains parmi nous n’ont pas toujours eu le temps de comprendre et de s’en pénétrer est le référentiel incontournable pour toute action politique qui se respecte. Ignorer les principes constitutionnels et leurs fondements conduit inexorablement vers des luttes barbares pouvant conduire le pays vers le chaos, prélude à toute sorte d’intervention…… pouvant ramener le pays loin en arrière et compromettant ainsi toutes les chances d’avoir enfin une Mauritanie politiquement civilisée.

A bons entendeurs, Salut !


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